LES ÉCLAIREURS ISRAÉLITES EN ZONE NORD
Emmanuel LEFSCHETZ (Emma)

Le texte qui suit a été rédigé à l'intention de Chameau (Frédéric Hammel), qui avait demandé à E. Lefschetz de lui raconter ses souvenirs de l'action des EI en zone Nord pendant la 2ème guerre mondiale, en vue de la rédaction de son ouvrage : Souviens-toi d'Amalec.


Emma pendant la guerre
Habituellement on entend par "résistance" la lutte menée contre l'occupant. Si l'on accepte cette définition il n'y a eu, sauf exceptions très réduites, pas de résistance juive en zone Nord.

Cependant, le scoutisme étant tout fait interdit et les juifs subissant ce que l'on sait, faire fonctionner à la barbe de l'occupant un mouvement scout juif, fabriquer en grande série des fausses identités pour sauver de le déportation un maximum de juifs ; je crois qu'en transgressant constamment tous les règlements antijuifs nous avons réellement fait de la résistance.
D'autant plus que les énormes risques courus étaient de tous les instants et pendant des années. En fait ces risques étaient bien plus grands que ceux de certains maquis cachés dans les forêts ou les montagnes, en attendant l'occasion de combattre qui ne s'est pas toujours présentée.

Avent de commencer l'exposé aussi condensé que possible de ce que je continue à appeler "résistance juive", je vais donner deux indications : la première sur l'UGIF, la seconde sur les principaux dirigeants de l'époque.

I. UGIF [Union Générale des Juifs de France] (1) Son existence même comme le fait d'y appartenir ont été souvent très contestées.
Il est certain que l'UGIF a été créée à l'instigation des Allemands ; sans doute du fait de le manie germanique de l'organisation.
Il est difficile de croire que c'était dans un but favorable au judaïsme. Mais il est très vite apparu que pour des raisons de propagande, les Allemands n'ont pas, dès le début agi en France avec la même sauvage brutalité que dans l'est de l'Europe. D'autre part le nombre des S S chargés spécialement des questions juives n'était pas très nombreux. De même, les organisations antisémites françaises étaient moins renseignées et plus bêtes que l'on se l'était imaginé.
Au fur et à mesure que nous avons compris ces choses notre action s'est organisée et amplifiée en conséquence.
Quoi qu'il en soit, en fait l'UGIF a rendu de très grands services à la population juive, restée en zone Nord.
D'une part grâce à son service social. D'autre part par la disposition de fonds importants et de locaux que nous avons utilisés. C'est ainsi que certains salaires indispensables ont pu être payée ainsi que certains frais généraux, tant pour le travail éducatif que pour la 6ème.
Ces fonds provenaient des comptes de juifs bloqués dans les banques. Grâce à la victoire, les titulaires de ces comptes les ont très vite récupérés après la libération (2).

II. LES DIRIGEANTS

  1. Fernand MUSNIK, commissaire national.
    Blessé à l'épaule droite à la bataille de l'Aisne on Juin 1940, il portait le bras droit en écharpe.

    Fernand Musnik
    1915 - 1945
    totémisé "Lion logicien"
    Il était d'une intelligence, d'une maturité d'esprit, d'un courage, d'un rayonnement sur ses cadets exceptionnel chez un homme relativement très jeune.
    Dès 1940, sous forme de cercles d'études formés avec les jeunes chefs restés à Paris ; Fernand s'est employé à reformer le mouvement EI, d'autant plus facilement qu'il jouissait auprès de ces chefs et cheftaines d'un très grand prestige.
    En 1941, si tôt qu'il a été possible de disposer du local de la rue Claude Bernard, sous l'étiquette "Patronages de l'UGIF", un véritable mouvement scout s'est constitué, en dépit des interdictions de l'époque ; surtout port de l'uniforme et camp impossibles.
    Celà, au départ sur la seule impulsion de Fernand Musnik.
    Celui-ci a été arrêté en 1943, au siège même de l'UGIF où il avait tenu à se rendre par devoir, malgré le danger évident depuis l'arrestation récente d'André BAUR, son président.
    Nous avons réussi à savoir que Fernand avait été déporté à Dachau où son comportement a vraiment été digne d'un chef scout.
    Les dernières nouvelles de lui sont du 16 mars 1945, très près de la libération ; mais il n'est cependant pas revenu.

  2. Georges LEWITZ et sa femme Ida.
    Musnik, responsable des questions jeunesse à l'UGIF, a nommé en 1941 Georges Lewitz directeur de l'Ecole de Travail (orphelinat de jeunes apprentis, déjà ancien)
    Georges et sa femme étaient tous deux anciens EI et anciens Chomer Hatzaïr (3). C'était un éducateur de premier ordre. En sus de connaissances très étendues, il avait un contact excellent avec les enfants et les jeunes.
    Il a rendu d'énormes services, tant à la direction de l'école de travail dont il a complètement modernisé le système éducatif, qu'à la formation de cadres EI et des maisons d'enfants.
    Ce couple a été arrêté et déporté eu début 1944 en même temps que les quelques garçons de l'Ecole de Travail que la 6ème n'avait pas encore réussi à planquer. Ni l'un ni l'autre ne sont revenus, laissant à la garde d'une grand-mère une fillette de 5 ans à l'époque.

  3. Freddy MENAHEM.
    Malgré un caractère un peu difficile c'était un excellent chef de troupe. A été nommé chef de la 6ème, vivant sous fausse identité en mars 1943. A ce poste, il a fait preuve d'une intelligence, d'un esprit d'organisation, de qualités de chef et d'un courage exceptionnel chez un garçon de 20 ans.

  4. Emmanuel LEFSCHETZ (4).
    En collaboration avec Denise Gamzon quelques années avent la guerre, j'avais créé, à 30 km de Paris, au Château de Mauls, une auberge de jeunesse ouverte à tous les mouvements juifs, religieux ou sionistes
    Parallèlement s'était créée une forme de Fédération des Jeunesses Sionistes et Pro-Palestiniennes, dont faisaient partis EI, Maccabi Hatzaïr, S.C. Maccabi et tous les mouvements de jeunesse sioniste.
    C'est ainsi que je connaissais personnellement presque tous les chefs de jeunesse sioniste et pas mal de chefs EI, parmi lesquels Fernand Musnik.
    En tant que responsable à l'UGIF des questions Jeunesse, Musnik m'avait demandé, début 1941, de m'occuper matériellement du local de la rue Claude Bernard, qui venait d'être récupéré.
    Grâce à ma longue expérience du Maccabi, j'avais l'habitude des jeunes et des adolescents. Du fait du Maccabi Hatzaïr, j'avais une connaissance superficielle du scoutisme.
    Aussi dès que les EI ont utilisé ce local j'ai pu seconder Musnik dans le travail éducatif et à la formation des chefs.
    A la demande de Fernand et des chefs et cheftaines, vers fin 1942, j'ai été nommé commissaire principal. C'est ainsi que j'ai été amené à faire ma promesse à 44 ans passés.
    Vers la même époque, Simon Levitte m'a demandé de prendre la direction du MJS (Mouvement -unifié- des Jeunesses Sionistes) qui venait de se reformer à Paris et dont je connaissais tous les chefs. J'ai accepté tout en donnant toujours la première place aux EI beaucoup plus nombreux et mieux organisés.
    Après l'arrestation de Fernand et du ménage Lewitz, je suis resté le seul responsable adulte pour les deux mouvements EI et MJS, ce qui n'a été possible que grâce à l'excellente qualité des chefs et cheftaines EI de l'époque.

Fernand Musnik, Georges Lewitz et moi-même avions parfaitement conscience de l'énorme imprudence qu'il y avait à grouper des jeunes juifs pendant l'occupation. Cependant, après longues réflexions et discussions, nous avons décidé que le simple fait de donner ou de conserver à des jeunes un esprit juif valait la peine de tenter ce pari sur un avenir des plus incertain à l'époque. Nous l'avons envisagé avec l'instinctif optimisme juif que peu de choses justifiait.
Moyennant de nombreuses précautions, le pari a été gagné avec un minimum de pertes. Une leçon apprise pendant la guerre de 1914 m'a été très utile : accepter sans restriction tous les risques utiles, mais éviter toute fanfaronnade et tous risques inutiles.

L'année 1941 et les débuts de 1942 ont été utilisés à approfondir le travail scout et surtout à créer chez chefs et cheftaines un esprit juif religieux et national plus précis que dans les habitudes EI d'avant-guerre.
Durant cette période nous recevions des échos, pas très précis, de mesures antijuives en préparation. Nous avons essayé de mettre en garde tous ceux qu'il a été possible de toucher, mais avec très peu de succès.
Malgré les mesures déjà prises : interdiction des jardins publics et des stades, des cafés et des restaurants, commissaire aryens dans les entreprises juives puis au début 1942, port de l'étoile etc. etc... il régnait chez la majorité des juifs français une impression de vie normale et de fausse sécurité.

Le 16 juillet 1942 a eu lieu la première grande rafle qui a provoqué l'arrestation de milliers de juifs étrangers avec leurs familles. Menés provisoirement au Vélodrome d'Hiver, ils y sont restés quelques jours dans des conditions atroces avant d'être menés à Drancy, puis déportés.
Au Vélodrome d'Hiver nous avons tenté de faire évader des EI, ainsi que d'autres, mais sans succès. La garde assurée par la police et la gendarmerie française était, en cette circonstance, très efficace.
Quelques évasions ont, cependant en très petit nombre, été réussies grâce à la débrouillardise aidée d'une très grande part de chance des évadés. Nous avons tout de même, réussi à aider efficacement quelques un de ces évadés.


Lors de la grande rafle du Vel' d'Hiv', le groupe local Shema Israël s'installe quelques
mois dans l'asile de nuit de la rue Lamarck pour y accueillir des dizaines d'enfants
arrachés au Vel' d'Hiv' et à l'internement. Au centre : Freddy Menahem.
Pour différentes raisons de nombreux jeunes et enfants n'ont pas été arrêtés avec leurs familles, le 16 juillet. D'où un nombre appréciable d'enfants abandonnés, ce qui a obligé l'UGIF à créer des maisons d'enfants au nombre de quatre ou cinq (5).
Ces maisons d'enfants ont été créées après le 16 juillet et, c'est-à-dire pendant les vacances scolaires, ce qui a permis aux membres des EI d'en constituer le premier encadrement.
Par la suite, Georges Lewitz et moi-même avons recruté des jeunes gens et des jeunes filles à qui nous avons donné une formation élémentaire, pour leur permettre de succéder aux EI dans les maisons d'enfants, tout en restant sous leur contrôle.

Cette rafle et ses suites ont transformé l'esprit du mouvement, et tout particulièrement celui des chefs et cheftaines ayant travaillé dans les maisons d'enfants.
A l'activité classique de loisirs s'est ajouté un souci constant de sécurité et de défense.
Par exemple des contacts à la Préfecture de Police nous renseignaient sur les rassemblements d'autobus qui présageaient les rafles ainsi que sur la nature des juifs visés (nationalité etc...). Ce qui nous permit, chaque fois, de prévenir les familles que nous connaissions, en utilisant souvent nos jeunes comme messagers.

A la même époque Simon Levitte faisait la navette entre les deux zones, assurant de ce fait une liaison entre les deux parties du mouvement en zone Nord et en zone Sud. C'est à son instigation que nous avons créé la 6ème zone Nord (6).
Tout le mouvement était, d'une certaine façon, plus ou moins 6ème. Mais sous la direction de Freddy Menahem a été formé un groupe plus spécialement 6ème, vivant sous fausse identité non juive (7). Les adjoints de Freddy étaient Marc Amon et Sam Kugel.
Sam Kugel, excellent dessinateur a été très utile dans la fabrication des faux cachets. Quant à Marc Amon, il était d'une gentillesse et d'un dévouement à toute épreuve. Dénoncé pour des motifs stupides, sans aucun rapport avec la 6ème, par sa logeuse, il a été arrêté et déporté. Marc Amon n'est jamais revenu.

La 6ème zone Nord a créé environ 1200 fausses identités complètes sans compter les identités partielles, en partie grâce à des employés de mairies de banlieue, sympathisants qui ont fourni cartes et tickets d'alimentation en quantité.
De nombreuses cachettes ont été trouvées, pensions de familles, hôtels, logements meublés, collèges, lycée, etc...
Dans tous les cas les enfants et les jeunes ont été placés de telle manière que des visites fréquentes ont pu leur être faites. Ceci pour les empêcher d'oublier leur appartenance au peuple juif.

Les maisons d'enfants ont été presqu'entièrement vidées, souvent avec la collaboration des assistantes sociales de l'UGIF, parmi lesquelles il faut citer Rachel Lifschitz, ancienne EI qui a montré dans ce domaine une activité qui n'a eu d'égal que son courage.
Malheureusement ce vidage des maisons d'enfants n'a pu se faire que progressivement cas par cas. C'est ce qui a permis aux Allemands d'arrêter et de déporter ce qui en restait à la fin 1944.

Après le débarquement américain en Afrique du Nord et les succès soviétiques, la certitude de la victoire allemande a fait place à la certitude du contraire
Notre travail, s'il est resté semblable en apparence, a commencé à envisager surtout la préparation de l'avenir, malgré l'accentuation des arrestations.
L'action de la 6ème est devenue de plus en plus efficace, importante et dangereuse, étant donné l'action de plus en plus intense de la Gestapo, qui a suivi l'attentat contre Hitler

Mais nous n'avons rien préparé en vue d'une résistance armée. Ceci du fait du manque de contact avec la résistance en général, et aussi parce que nous étions trop absorbés et tendus au maximum par nos tâches quotidiennes qui ne nous laissaient aucun loisir.
En fait de résistance armée il n'y en a eu à Paris qu'au moment de la libération et dans les quelques semaines précédentes.

Dans la période précédant la libération, la 6ème a été très menacée et forcés de se disperser. Il y a eu des arrestations, parmi lesquelles Eddy Florentin. Déporté dans le dernier train ayant quitté Drancy, il a réussi à s'en évader avec quelque autres ; tous ont regagné Paris, plus ou moins rapidement.

Certains chefs et même certaines cheftaines se sont engagés dame des mouvements armés. On peut même citer l'héroïsme comme infirmière de Bambi [Esther Papierman, devenue plus tard l'épouse de Manitou]. Quelques-uns ont suivi les F.T.P. (Francs Tireurs et Partisans). Ceux-ci nous ont même fait des offres de collaboration ou de fusion, mais Simon Levitte et moi avens écarté ces offres pour éviter de marquer le mouvement du côté communiste.
D'autre part mon expérience des horreurs de la guerre de 1914 ne m'incitait pas à pousser les jeunes vers le combat armé Je trouvais amplement suffisant pour eux les risques courus du fait de la 6ème et de la simple existence du mouvement


Emma au mariage de son petit-fils Fabrice, en compagnie
de Rosa, sa seconde épouse - 17 mars 1979

D'avoir écrit ces quelques pages m'amène fatalement à un retour sur un passé qui, pour lointain qu'il soit, reste encore frais dans ma mémoire.

Avec le recul du temps, la question que je peux me poser c'est : ce dur travail, ces souffrances, les risques courus valaient-ils la peine ?

De n'avoir pas subi le même sort que Fernand Musnik et que Georges Lewitz et sa femme m'apparaît comme une chance énorme qui frise le miracle.
Ai-je mérité cette chance ? Personne sauf le Très Haut ne peut en juger.

Il y a quelques jours a eu lieu le mariage de l'aîné des fils de [ma fille] Denise. A cette occasion j'ai revu presque tous mes anciens chefs et cheftaines.
L'accueil qu'ils m'ont fait et la constatation de la grande valeur humaine de ces femmes et de ces hommes que j'ai un peu contribué à former sont déjà pour moi une récompense suffisante
Mais ceci n'est qu'un point de vue personnel dont il ne faut pas se satisfaire.



Castor (à gauche) et Emmanuel Lefschetz (à dr.) à Grenoble en 1944 lors d'une
cérémonie avec d'autres membres de la résistance française - © Yad Vashem

Qu'est ce qui a été utilement et concrètement fait pour la communauté, pour le judaïsme ?

  1. Le sauvetage de milliers de juifs.
  2. L'existence de mouvements de jeunesse vivants et organisés a été l'un des éléments qui ont permis à la vie juive de renaître presqu'immédiatement après la libération.
    La plupart des synagogues fermées ont pu rouvrir assez rapidement L'Organisation Sioniste a disposé presque immédiatement d'un bureau. Dans les deux cas, les EI et le MJS ont concrètement aidé.
  3. Le Service Social des Jeunes, créé sur une idée de Castor, a commencé à fonctionner bien avant la libération sous la direction de Melle Kaufmann et des cheftaines comme assistantes. Le SSJ a rendu d'énormes service à la population sous les directions successives de Madame Denise Kahn, Rachel Lifschitz, et à présent de Madame Louise Giès (Emouchet), l'une de mas anciennes cheftaines. Malheureusement, en raison de la parcimonie des moyens qui lui sent alloues le SSJ n'arrive pas à satisfaire tous les besoins des jeunes immigrés du Maghreb.
  4. La preuve a été faite de la valeur éducative de la méthode scoute, plus ou moins adaptée, et de la capacité de service qu'elle a pu créer chez ses membres.
  5. Nous avons laissé à la libération, envers vent et marées, un mouvement intact et vivant, en zone Nord. Au moment de la visite à Paris, peu de temps après la libération, de Madame Baden Powell, un défilé du Scoutisme français de l'Etoile à le Concorde a été organisé. Les EI y ont participé en formation impeccable sous les applaudissements de la foule des spectateurs étonnés.

Enfin et pour conclure, une critique doit être formulée : c'est le défaut presque total de l'aliyah (8). Cependant, étrangement, cette aliyah se fait maintenant à la deuxième génération. Nombreux sont les enfants de mes anciens chefs et cheftaines aui sont maintenant installés en Israël, dont parmi eux Barbara, la fille aînée de Denise.

Notes :
Les notes sont de la Rédaction du site.

  1. En 2015, année du décès de Denise Weill-Lefschetz, de Jacques Salmona
    et de Freddy Menahem, Barbara Weill a évoqué leur souvenir et leur action pendant la guerre.
    C'était à Jérusalem; devant le public des anciens EI.
    L'Union générale des israélites de France (UGIF) est un organisme créé par une loi française du Gouvernement de Vichy du 29 novembre 1941 à la suite d'une demande allemande au cours de l'Occupation de la France pendant la seconde guerre mondiale.
    La mission de l'UGIF est d'assurer la représentation des Juifs auprès des pouvoirs publics, notamment pour les questions d'assistance, de prévoyance et de reclassement social. Tous les Juifs demeurant en France sont tenus d'y adhérer, les autres associations juives ayant été dissoutes et leurs biens donnés à l'UGIF.
    NB : il est conseillé de ne pas se fier à ce qui est dit de l'UGIF sur la page Wikipedia. L'article qui lui est consacré est purement diffamatoire, et ne tient pas compte de la complexité historique de cette période.
  2. Pour financer ses activités, l'UGIF peut puiser dans un fonds de solidarité alimenté par les revenus tirés de la confiscation des biens juifs.
  3. Mouvement de jeunesse sioniste-socialiste.
  4. Emmanuel Lefschetz (1898-1982), (dit Emma) naît à Téhéran le 1er août 1898, de parents russes originaires de Moscou. La famille s'installe à Paris en 1904, et il poursuit des études commerciales. En 1918 il s'engage dans l'armée français, mais après avoir reçu un éclat d'obus dans la tête, il est trépané puis réformé. De son premier mariage il a une fille, Denise, née en 1926. Grand sportif, spécialisé dans la natation, il adhère au mouvement de jeunesse sioniste Maccabi cherche à combiner les valeurs juives, l'éthique, la formation sur le terrain, le camping et l'activité sportive. C'est lui qui conduit la délégation du mouvement à la 2ème Maccabiade de 1935, en Palestine. Au début de la guerre, comme il le raconte, il quitte le Maccabi pour s'engager aux Eclaireurs Israélites de France.
  5. En août 1942, dénombrait quatre maisons d'enfants à Paris:
    - le centre 40 de Neuilly abritant nourrissons et jeunes enfants de moins de quatre ans,
    - le centre 30 du 9 de la rue Guy-Patin à Paris, ancienne association "Le Toit familial",
    - le centre 41 de La Varenne, ancien orphelinat "Beiss Yesso imim",
    ( le centre 28 de la rue Lamarck à Paris, ancienne "Association philanthropique de l’asile de nuit, de l’asile de jour et de la crèche israélite".
  6. Comme beaucoup d'associations juives, les EI vont jouer dans un premier temps la carte de la légalité, entretenant des relations avec les représentants des ministères de Vichy et intégrant la quatrième direction de l'UGIF en décembre 1941. Mais face aux mesures discriminatoires, aux rafles, à l'internement et à la déportation en masse des hommes, des femmes et des enfants juifs, les EI basculent peu à peu dans la clandestinité. Lors de l'été 1942, une sixième division est rajoutée à la troisième direction de l'UGIF (direction Travail) : c'est le Service Social des Jeunes. Il est dirigé par des EI dont Marc Haguenau et gardera pour nom de code clandestin la Sixième lorsque la quatrième direction sera dissoute par Vichy.
  7. Freddy Menahem (Girafe), raconte dans ses Mémoires la création de la Sixième en zone occupée [il est alors agé de 19 ans] :
    "Un soir de mars 1943, je fus convoqué dans le bureau d'Emmanuel Lefschetz, rue Claude Bernard. (…) Simon Levitte (…) m'exposa ma mission : réunir une équipe, créer une officine de faux papiers, prendre des contacts avec la population juive de Paris, faire échapper le maximum d'enfants à l'arrestation et à la déportation, découvrir des points de chute où ils pourraient se cacher jusqu'à la fin de la guerre.
    A aucun moment, (…) nous ne nous sommes posé des questions. Tout allait de soi, notre présence aux EI, l'acceptation de l'idéal EI constituait une réponse en soi, non discutable."
  8. L'immigration en Palestine (futur l'Etat d'Israël) qui constitue la "réalisation" du sionisme.


Judaisme alsacien
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