Le Consistoire de Paris a décidé d'organiser un service funèbre
à la mémoire des militaires israélites tombés
au champ d'honneur. Cette cérémonie commémorative aura
lieu le dimanche 27 décembre, au temple de la rue de la Victoire.
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Notre confrère le Figaro nous a fait l'honneur de nous emprunter
la correspondance "vraiment très noble", échangée entre
M. le grand-rabbin de France et
Mgr. l'archevêque de Reims, autant, nous en sommes sûr, à
cause de la lettre du premier que de celle du second.
Cette correspondance a aussi inspiré à M. Georges Berthoulat,
directeur de La Liberté, un bel article intitulé "La
bonne préface " (dans le n° du vendredi 2 décembre).
Après avoir cité les principaux passages des deux lettres, M.
Berthoulat écrit :
" Cette émouvante correspondance atteste une fois de plus l'incomparable
union française au milieu des journées tragiques de la grande
guerre. La belle harmonie des ministres de nos différents cultes en
est la manifestation la plus élevée. Gage solennel du maintien
de la trêve sacrée pendant que l'immense bataille continue à
faire rage et le sublime sacrifice national à s'accomplir ; promesse
décisive du prolongement de cette entente généreuse après
que nos étendards mutilés et resplendissants, les grandes réparations
étant désormais consacrées, auront défilé
sous l'Arc de Triomphe à la tête de nos légions retour
d'Allemagne...
Nous sommes ici empressés à saisir incessamment les occasions
de lier plus fortement chaque jour le faisceau de la concorde française.
Les divers clergés de France, répétons-le, n'y auront
pas peu contribué...
Quel homme au cœur bien placé, quelle que soit sa confession ou
qu'il n'en professe aucune, ne verrait pas là un symbole magnifique
?
L'intolérance, dont on signale encore quelques vilains exemples imputables
à certains cénacles ou publications de politiciens aveugles,
cesserait bientôt d'affliger la communauté française si
tant d'aussi beaux exemples étaient imités comme il le convient.
Pendant la guerre, la fraternité du sang répandu pour sauver
la patrie ; après la victoire, la fraternité du cœur pour
la liberté mutuelle et le mieux social : quel noble programme, et comme
des lettres pareilles à la correspondance du cardinal-archevêque
de Reims et du grand-rabbin de France en composent éloquemment la bonne
préface !" Nous applaudissons de tout cœur à ces
belles paroles et nous voulons espérer qu'elles seront entendues dans
tous les camps, afin que l'épilogue soit digne de a préface.
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Nos lecteurs seront heureux d'apprendre par la même occasion que M.
Wolff reprendra ici sa collaboration, qui sera particulièrement appréciée
maintenant.
M. Fridmann, grand-rabbin d'Alger, qui a été indiqué
par notre confrère les Archives israélites comme aumônier
du 19e corps est, si sommes bien renseignés, aumônier de la place
d'Alger. Le 19e corps d'armée, où nous coreligionnaires servent
en si grand nombre, n’a pas encore d'aumônier israélite.
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Dans un article du Temps (n° du 2 décembre) sur l’occupation allemande à Bruxelles, nous lisons : "A la synagogue de la rue de la Régence, à Bruxelles, le même esprit d’indépendance s’affirma à l’occasion de la fête du "Yom Kippour". Une prière y fut dite en français pour le roi des Belges et les orgues firent entendre la Brabançonne. Dans la synagogue se trouvaient le rabbin de Darmstadt, aumônier israélite de l’armée allemande, et une dizaine de soldats et de sous-officiers allemands. Aucun d’eux ne protesta contre la manifestation des israélites belges. " On sait que le grand-rabbin de Bruxelles est M. Armand Bloch, frère de feu le grand-rabbin Abraham Bloch, de Lyon, mort récemment au champ d’honneur.
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Les journaux catholiques annoncent que le dimanche 3 décembre une
supplication solennelle aura lieu dans toutes les églises de France
et que les fidèles seront invités à jeûner "en
esprit de pénitence pour la France ".
Dans une communauté algérienne, nos coreligionnaires demandent,
eux aussi, et avec insistance, la fixation d'un jour de jeûne ; ils
se sont même adressés, croyons-nous savoir, à M le grand-rabbin
de France.
Nos modernes israélites seront plutôt étonnés,
comme si le jeûne ne faisait plus partie des pratiques religieuses.
Mais l'institution de jeûnes publics, pour détourner des malheurs
publics, et en particulier l'invasion, est prévue et réglée
par le Talmud (Taanit, III).
En tout cas la demande de nos frères d'Algérie est une preuve
touchante, non seulement de leur piété, mais aussi de leurs
sentiments patriotiques et de leur dévouement à la France qui
les a émancipés.
Nous lisons dans le Jewish Chronicle de La semaine dernière
que le grand-rabbin d'Angleterre a décidé qu'un service spécial
d' "intercession " aurait lieu le samedi 2 janvier prochain dans toutes les
synagogues qui relèvent de son autorité.
Ce numéro de Hanoucca sera adressé gratuitement à tous les militaires qui nous en feront la demande ou pour qui on nous en fera la demande.