Abraham BLOCH
(7 novembre 1859 - 29 août1914)

Il était le petit-fils de Moïse Bloch, le 'Hokhem de Uttenheim, et le cousin germain du rabbin Armand Bloch de Saverne.

Né à Paris, il avait fait ses études au séminaire entre 1877 et 1883.

Il a été successivement rabbin à Remiremont en 1884 puis en 1897, grand rabbin d'Alger (la place où se trouvait la grande synagogue portait son nom) et de Lyon.

Engagé comme aumônier militaire en 1914, il a été tué en apportant à un soldat moribond, qui l'avait pris pour un prêtre, le crucifix que celui-ci lui demandait.
On n'avait pas encore fixé un uniforme identique pour les aumôniers, et A. Bloch avait revêtu sa soutane rabbinique.

         

Légende du tableau : "Le Grand Rabbin Aumônier Abraham Bloch
apporte à un catholique agonisant le crucifix que celui-ci réclame ;
un instant après , le Rabbin est tué par un obus. Août 1914"


Un Grand Rabbin dans la Grande Guerre
Abraham Bloch, mort pour la France, symbole de l’Union Sacrée et un mythe du judaïsme français.
Paul Netter
Editions Italiques, novembre 2013 ; Broché 14 x 21 cm ; 144 pages ; 75 illustrations ; ISBN : 978-2-35617-012-5 ; 18 € en vente en librairie et chez l'éditeur

Cette première biographie d’Abraham Bloch, écrite par son arrière-petit-fils, nous fait découvrir sa vie, son parcours et sa mort par le texte et par l’image : lettres et archives personnelles, carnet de guerre, articles de journaux, poèmes, extraits de livres, cartes postales…

Le 29 août 1914, au col d’Anozel, sur le front des Vosges, le Grand Rabbin Abraham Bloch, aumônier israélite et infirmier-brancardier volontaire, est tué par un éclat d’obus en portant un crucifix à un soldat catholique mourant qui l’a pris pour un prêtre. Cet acte héroïque et cette mort exemplaire vont faire de lui un symbole de l’Union Sacrée de tous les Français face à la menace allemande. Issu d’une famille alsacienne qui a opté pour la France en 1870, Abraham Bloch, diplômé du Séminaire Israélite de Paris, est d’abord rabbin à Remiremont en 1883. Grand Rabbin d’Alger en 1897, à une époque où les journaux et les ligues anti-juives se déchaînent, il est confronté à la violence politique et à des drames personnels, et il est même victime d’une tentative d’assassinat. De retour en métropole, il est nommé en 1908 Grand Rabbin de Lyon. En 1913, malgré son âge - 53 ans ! -, Abraham Bloch se porte volontaire comme aumônier israélite aux Armées. La déclaration de guerre le ramène dans les Vosges et l’entraîne vers le destin hors du commun qui le mène au martyre et à la célébrité. Le récit de sa mort, annoncée à sa veuve par un Père jésuite, est repris par les journaux français et étrangers, puis par des poètes et écrivains comme Maurice Barrès qui célèbrent le rabbin patriote et héroïque. Très vite, l’histoire d’Abraham Bloch devient légende, puis mythe avec des célébrations officielles, des inaugurations de monuments, des hommages publics qui se succèdent tout au long du XXe siècle à Paris, à Lyon, à Alger…

Paul Netter a créé un blog sur le Grand Rabbin Bloch à l'adresse : http://abrahambloch1914.blogspot.fr/


A propos du Grand Rabbin Abraham BLOCH
Simone LÉVY

En voyant cette reproduction d’un tableau du peintre Lévy-Dhurmer représentant le grand-rabbin aumônier Abraham Bloch qui donne un crucifix à un soldat mourant, Monsieur Bertrand Bloch s’est rappelé avoir des photos sur le même sujet dans son album familial. Et pour cause : s’il n’est pas avéré qu’il y ait un lien de parenté entre lui et Abraham Bloch, ce fut en revanche l’oncle de Bertrand Bloch, Maître Edmond Bloch, qui inaugura le 2 septembre 1934, la stèle de granit (1) destinée à commémorer ce qui fut considéré non seulement comme un geste d’humanité extraordinaire, mais surtout et bien plus comme LE symbole de l‘"Union sacrée" qui durant la Grande Guerre engloba enfin dans le corps de la nation les "Israélites" de France. Cette stèle fut érigée sur l’initiative de l’Union Patriotique des Français Israélites, (proche des Ligues nationalistes d’extrême droite!!), que Maître Bloch venait de créer et qu’il présidait. Elle était située près du petit village vosgien de Taintrux, proche de Saint Dié. (2) Elle y est toujours d’ailleurs. Elle a été inaugurée une seconde fois après la guerre par le Grand Rabbin Kaplan, et elle a été restaurée et pratiquement remise à neuf récemment. (3)


Dans le discours qu’il prononce lors de l’inauguration de la stèle érigée à la mémoire du grand rabbin
Abraham Bloch, Me Edmond Bloch cite et commente Maurice Barrès ainsi que le Grand Rabbin de
France (de l’époque ?) Alfred Lévy, en ces termes : "La plus sainte des causes est la défense de la
patrie, [Abraham Bloch a, avec d’autres] payé de son sang la dette de gratitude contractée par les
Israélites envers la France … pour les avoir élevés à la dignitéd’hommes libres ".
(Extrait du Télégramme des Vosges du 3 septembre 1934, envoyé aimablement par
M. Jean-Claude Fombaron, historien à St Dié.)

le monument de Taintrux restauré
  1. Les monuments israélites de la Grande Guerre par Dominique Jarrassé dans Archives Juives, 1er semestre 2000.
  2. Ibidem
  3. Renseignements fournis par Madame Ross de Saint-Dié


lnauguration du monument de Taintrux (1934)
en mémoire du grand rabbin Abraham Bloch, héros de la première guerre mondiale.

Cette photo sera présentée dans la nouvelle exposition du Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme à Paris.
On reconnaît facilement les rabbins Justin SCHUHL (Westhouse 1870 - Strasbourg 1965) [portant lunettes et calot, au 1er plan à gauche] et grands rabbins d'Epinal, Léon Léonard LEVY (Marmoutier 1870 - Strasbourg 1937) [portant le double rabat, au centre de la photo] et de Nancy, Paul HAGUENAUER (Bergheim 1871 - Auschwitz 1944) [juste derrière l'épaule gauche du grand rabbin Lévy].

Qui pourrait reconnaître les personnalités juives civiles (présentes d'après la presse) :
Me Edmond BLOCH, président de l'Union Patriotique des Français Israélites, avocat à la cour d'appel. Pour Saint-Dié, le président de la communauté juive, Bernard SCHWAB, le ministre officiant M. LOEB, Mrs BEHR et DUCAS, délégués du Consistoire central, André KAHN, pour le consistoire de Meurthe-et-Moselle. Mme Abraham BLOCH et sa famille. Me Edmond BLOCH est l'homme à grosse moustache situé au 3ème rang juste dans l'axe du monument, derrière l'épaule droite d'un militaire.

écrire à Eliane Roos Schuhl, eliagil.roos@libertysurf.fr


Rabbins Judaisme alsacien Histoire
© A . S . I. J . A .