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C'est à l'âge de 84 ans que disparaît le rabbin d'Erstein. Rabbin discret, quelque peu timide, et talmid 'haham. Il n'était pas homme de combat, mais plutôt homme de science.
Edmond Weil naît le 9 janvier 1878 à Erstein. Il commence ses études au Séminaire rabbinique de Colmar, sous la direction du Rabbin Zaccharie Wolf, puis poursuit ses études au séminaire de Berlin
Ses études terminées, il est nommé au poste de Rabbin à Fegersheim le 1 mars 1904, poste qu'il assumera jusqu'au 2 septembre 1939. A cette date, il se replie sur Paris, dès la mobilisation. Il se met aussitôt à la disposition du grand-rabbin de Paris, Julien Weill qui restera dans la capitale pour "ne pas laisser ses fideles sans guide à l'heure du péril et pour partager leurs périls". Seuls rabbins à Paris durant cette période, avec les rabbins consistoriaux Mathieu Wolff et Joseph Sacks, qui seront tous deux arrêtés et déportés en 1944.
Le Rabbin Edmond Weil reste donc à Paris durant toute l'occupation, et apporte son concours religieux avec dévouement, un courage exemplaires, et une grande efficacité.
Il sait qu'il est surveillé par la Gestapo, mais ne paraît pas s'en soucier, et au retour de démarches qui n'ont pas abouties totalement, il lui arrive de s'excuser auprès de ses coreligionnaires. A la disparation de ses confrères, il assume à lui seul les tâches qu'ils partageaient auparavant. Deux jours avant la Libération, il est se rend au cimetière du Père-Lachaise, malgré barricades et fusillades, pour accompagner un enterrement. Après trois heures d'attente, sous le sifflement des balles de mitrailleuses, il prononce les prières de deuil sur le cercueil du dernier juif tué à Paris par un soldat allemand.
A la Libération il s'efface devant le rabbinat reconstitué, puis quelques mois plus tard retourne dans son Alsace natale, pour officier dans sa communauté de Fegersheim . Mais celle-ci s'est éteinte à la suite de la guerre et ne compte plus que neuf personnes. Aussi, son poste est-il transféré à Erstein, et il assumera par la suite, en parallèle, la charge de Rabbin de Sélestat.
Toujours discret ; il surprenait par son érudition dans les domaines de la Bible et de la grammaire hébraïque, et consacrait tout son temps libre à l'étude.
Ce
rabbin, resté célibataire est décédé le 3 avril 1962 à Geispolsheim.
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