Joseph BORIN
1893 - 1970
par le Grand Rabbin Max Warschawski

Vous entendez le Kidoush chanté par Joseph Borin (extrait du disque Chants liturgiques - Joseph Borin édité par la Communauté Israélite de Strasbourg en 1973, à l'occasion du 15ème anniversaire de la Synagogue de la Paix).
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Joseph Borin
Joseph Borin
Joseph Borin naquit en 1893, dans un village près de Varsovie, au sein d’une famille ‘hassidique. La vocation de ‘hazan (chantre) lui vint peut-être lorsque, enfant, il accompagnait son père, Leib Hirsch, auprès du Rabbi de Gur, qui l’avait désigné comme “Baal Moussaf” (celui qui dit la prière de Moussaf ) au cours des grandes fêtes.

Il avait 15 ans lorsqu’il entra à l’école de ‘hazanim de Czenstochowa, qu’avait créée le célèbre Birnbaum, et dans laquelle enseignaient les plus grands comme Kwartin et Sirotta. Parmi ses condisciples, se trouvait Gottschall, célèbre plus tard pour ses compositions liturgiques à Budapest.

Un mécène, qui avait entendu Joseph Borin dans la chorale de Birnbaum, l’envoya parfaire ses études musicales à Berlin, où il officia, en même temps, à la Synagogue Bismarck.

1941 - dans la synagogue provisoire de Périgueux avec son fils Arne lors de sa bar-mitswa.
© Hazanim d'Alsace par le Rabbin Claude Heymann (Association Morasha)
Perigueux

De 1916 à 1925, Joseph Borin abandonna la ‘hazanouth pour l’opéra, tout en perfectionnant son talent musical. Il chanta successivement à Würzburg, à Kiel, à Erfurt et enfin à Berlin, où il devint Premier ténor à l’Opéra Impérial. Puis, après un séjour d’études en ltalie, il fut nommé Premier ténor à la Volksoper de Vienne, et enfin à Breslau.

Lorsqu’en 1925 disparut le ‘hazan de la nouvelle synagogue de Breslau (3500 places) Joseph Borin prit sa place et y demeura jusqu’à l’avènement du nazisme, refusant même le poste envié de Premier ‘hazan de Berlin qu’on lui proposait.

En 1933, la communauté israélite de Strasbourg mit au concours son poste de Premier ministre-officiant, 34 candidats se présentèrent. C’est Joseph Borin qui fut nommé et, dès ses débuts, accueilli avec enthousiasme. Il assimila rapidement la liturgie alsacienne, si différente de celle d’Europe orientale et s’intégra parfaitement dans la communauté.

collection : © M & A. Rothé
Pendant 30 ans, Joseph Borin vécut les joies et les peines de Strasbourg, qu’il suivit en exil à Périgueux et dont il contribua à reconstruire les structures communautaires après la libération. .

Le point culminant de sa carrière, après la guerre, fut la consécration de la Synagogue de la Paix. Vénéré et respecté de tous, honoré par le gouvernement qui lui décerna les Palmes qcadémiques et par le Rabbinat qui le nomma ‘Haver (membre), Joseph Borin se retira en 1964 et disparut le 13 janvier 1970.

Il laisse le souvenir d’un officiant exceptionnel, dans la lignée des plus grands ‘hazanim de notre temps.

 


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