1935 : Les lois de Nuremberg
Elles sont l' étape première
Qui a ouvert la funeste voie
Aux nazis broyant leur proie
De la plus terrible manière.
Ce sont ces lois scélérates
Qui ont mené à cette date
A l' exclusion systématique
Des juifs à coup de triques.
Ils sont traités de souillures
Par rapport à la race pure.
La discrimination commence
Et s' impose avec insistance.
Sous le signe de la swastika
On ne fait pas le moindre cas
De ceux qui ne sont en somme
Rien que des sous - hommes !
1938 : La nuit de cristal
Un tel appel au carnage
Fit beaucoup de ravages.
Tant de lieux de prière,
Nuitamment flambèrent.
Les premiers assassinats,
Une foule de juifs arrêtés,
Leurs magasins dévastés,
En voilà le sinistre résultat !
De multiples humiliations,
D' intolérables vexations,
La déportation en masse,
Le Führer ouvrit la chasse.
La si longue nuit de cristal
Constitua ce sombre signal
Des cruelles forces du mal
Annonçant déjà le but final.
Les juifs dans le ghetto,
Entassés dans leur ilôt
Comme des pestiférés,
Mouraient désespérés.
L' occupant veut les éliminer
Par un enfermement sordide
Rendant ces visages livides.
Un isolement pour les miner!
La faim, la soif, les maladies,
La promiscuité, les épidémies
Devaient venir à bout de la vie
A Lodz, Cracovie et Varsovie.
Les SS terrorisaient la population,
A bout portant ils tuaient les gens,
Petits et grands avec délectation,
Et raillaient les victimes en sang.
Le "Statut des Juifs (1940)
Le venin très vite se répand
Grâce à des valets soumis.
Tous les antisémites réunis
Assouvirent leur penchant.
Le 3 Octobre 1940, Pétain
Imita les lois de Nuremberg.
Pour parvenir à ses fins
Il suivit les traces de Hitler.
Le statut des juifs a été décrété
Pour "aryaniser" un pays hébété.
Il isola les juifs de la population :
Voici le règne de la collaboration.
Leur interdire tant de professions,
Les qualifier de « lie de la terre »,
Le pouvoir installait la répression,
Déjà voici l' internement arbitraire.
Des massacres épouvantables
Furent commis à grande échelle.
Les martyrs creusaient à la pelle
Une fosse commune inimaginable.
En masse ils étaient abattus
Par un peloton d'exécution.
Sous un brutal feu continu
Ils tombaient. Abomination!
Ils arrivaient sur les lieux,
L'horreur était autour d' eux.
Hommes, femmes et enfants
Exterminés à chaque instant!
Cette hargne sanguinaire,
Issue du mépris séculaire,
Ignore toute compassion
Pour les enfants de Sion.
Tant d' "opérations" étaient conduites
Par de si meurtriers groupes d'action.
Leur sauvagerie ne peut être décrite
Tant elle n'inspire que de la répulsion.
Déjà 800 000 victimes en Europe !
Mais le mouvement se développe
Dans un délire de sang, de larmes.
Le tyran affûtait encore ses armes.
Le tourbillon meurtrier s'amplifia.
Passer par les armes les victimes
C'est long, les bourreaux triment :
La méthode, Himmler la simplifia.
Et voilà les sinistres camions à gaz
Qui ouvraient une nouvelle phase
Dans ce projet d' anéantissement
Des juifs, vite et systématiquement.
Des criminels les ont fabriqués,
Pour s' enrichir dans l' indignité,
En sachant à quoi ils serviraient :
A tuer car les nazis le désiraient.
A Chelmno trois de ces engins,
Ont été utilisés à cette seule fin.
Un camion contenait 70 martyrs
Si serrés chaque fois pour mourir.
Réintroduire le gaz du moteur
Dans le véhicule de l' horreur,
Des criminels ont osé le faire.
La barbarie pour les satisfaire!
Cette agonie était insoutenable.
Que de corps méconnaissables!
Chacun avait même vu, effaré,
Ce charnier avant de suffoquer.
L'Etoile Jaune en France (29/5/42)
Désigner tous les juifs sur "sa" terre
Pour les humilier et les reconnaître,
Puis lancer les rafles de tant d'êtres,
Hitler l'ordonna bien avant la guerre.
Des mesures identiques furent prises
Dans toutes les contrées conquises,
Il s'agissait de préparer une isolation
Des victimes avant leur annihilation.
En France les allemands comptaient
Sur le pouvoir dont ils avaient l' aval,
Pour obtenir tout ce qu' ils voulaient.
Ils avaient l' appui de Pétain et Laval!
Dans le droit fil des menées racistes,
Les juifs durent porter "l' étoile jaune"
Pour qu'en zone occupée, elle trône
Sur leur poitrine, cible des fascistes.
Nombre de lieux ouverts au public
Leur furent interdits par cette clique
Qui a plongé dans la pire angoisse
Ceux dont elle poursuivait la trace. |