EDITIONS
FANLAC Format 17 x 24 |
Ce travail a aussi la dimension d'un Mémorial : sa dernière partie comporte près de 1700 notices biographiques et de parcours de vie.
L'ouvrage, édité par les Editions Fanlac, est soutenu par le Conseil général de la Dordogne et les Archives départementales de la Dordogne.
L'exposition se tient aux Archives départementales
de la Dordogne |
Elle est conçue comme complémentaire de l'ouvrage. Les témoins ont été photographiés par Denis Bordas, photographe aux Archives départementales, et il est possible d'écouter, avec un baladeur, leurs témoignages organisés en six thèmes :
L'avènement de Vichy marque un tournant décisif par la mise en place d'une politique d'Etat antijuive toute entière orientée vers l'exclusion puis la persécution. L'administration génère une législation qui cerne peu à peu tous les aspects de la vie quotidienne : elle crée pour les Juifs des centres d'internement temporaires (à Saint-Pardoux-la-Rivière, au Change, au gymnase Secrestat de Périgueux), des Groupes de Travailleurs Etrangers (à Agonac, Bergerac, Buisson-de-Cadouin, Calviac, Castelnaud-Fayrac, Chancelade, Mauzac, Saint-Astier), des centres pour des assignations à résidence, elle met en place de multiples recensements, préalable à la réalisation de fichiers juifs et au repérage de ces populations par le port de l'étoile jaune en zone Nord ou par le marquage du tampon «Juif» sur les papiers d'identité en zone Sud. En Dordogne, partagée par la ligne de démarcation, des rafles sont menées dès le mois de juillet 1942, puis en octobre 1942, puis en février 1943 par l'administration française, en collaboration avec les autorités d'occupation. Ces dernières, assistées par différents mouvements favorables à la collaboration (milice, PPF, etc.), poursuivent ces rafles jusqu'à la fin de la guerre. Le passage de la division allemande Brehmer, en mars-avril 1944, venue pour réprimer la Résistance et terroriser la population qui la soutient, se caractérise par des pratiques systématiques de recherche, d'exécution et de déportation des juifs, dans la continuité de la politique connue sous le nom de "Solution finale". La Bachellerie, Azerat, Sainte-Orse, Tourtoirac, Excideuil, Brantôme, Saint-Pancrace, Champagnac-deBelair sont quelques-unes des communes qui composent cette mosaïque du malheur.
Le bilan en terme de vies humaines est beaucoup plus lourd que celui établi
jusqu'alors : les études indiquaient des chiffres allant de 235 à
393, alors qu'il faut considérer que le nombre de victimes juives s'élève
au minimum à 1200 personnes, dont 1000 environ, parmi lesquelles un
grand nombre de femmes et d'enfants, sont déportés, tandis que
204 sont exécutés ou abattus, essentiellement sur leurs lieux
de vie. Ces chiffres ne doivent, paradoxalement, pas faire oublier l'accueil
généreux et les innombrables gestes de solidarité des
Périgourdins sans lesquels le nombre de ces victimes auraient été
plus important.
Ces thèmes ont fait l'objet d'un travail de recherche en archives,
dans une perspective documentaire et d'investigation, complété
par une collecte de témoignages oraux. Un triple projet, à la
croisée de l'histoire et de la mémoire, porté par les
Archives départementales de la Dordogne, en restitue les résultats.