Lire des
extraits de
un livre de Judith Hemmendinger |
Il faut dire que tu as de qui tenir, descendante d’une famille installée depuis le 18ème siècle dans le haut-lieu d’un judaïsme éclairé qu’était alors Francfort-sur-Mein, berceau non seulement des grands bienfaiteurs de la dynastie des Rothschild, mais également de maîtres de la pensée juive comme Samson Raphaël Hirsch auquel nous devons le principe de l’équilibre entre nos formations religieuse et profane.
[…]
Après l’arrestation de ton père, tu choisis de rallier ta mère, qui réussit à passer avec ses enfants en Suisse où, après un an d’internement à Morgins, l’OSE te fait venir à Genève pour y suivre un cours d’assistante sociale avant de t’affecter à son siège central. A la fin de la guerre, tu participes à la récupération des quelque mille enfants de la baraque 66 de Buchenwald et à leur installation en Angleterre, en Suisse et en France où tu vas, à Ambloy puis à Taverny, leur créer un foyer sous l’égide de l’OSE. Profondément marquée par cette expérience et ultérieurement impressionnée par la rapide réinsertion de ces jeunes, parmi lesquels un futur prix nobel de la paix et le récent grand rabbin d’Israël, tu vas faire connaître leur histoire en publiant, il y a déjà près de 20 ans, Les Enfants de Buchenwald, préfacé par l’un d’entre eux, Elie Wiesel. Ce livre a connu un succès international d’autant plus mérité qu’il souligne non seulement tes talents littéraires mais aussi la réussite de tes efforts visant à cette réinsertion particulièrement difficile des rescapés de la Shoah.
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Ce mérite, qui est aussi le tien, la République française a voulu le reconnaître en t’admettant au sein de l’élite que constitue son premier ordre national. Aussi suis-je particulièrement heureux de m’acquitter à présent de la mission qu’elle m’a confiée.
Extraits du livre Revenus du néant |