Jétais encore jeune rabbin de Haguenau lorsquun couple d'amis israéliens vint me rendre visite. On était au mois de février. Leur ayant fait les honneurs de la cité de Barberousse, jacceptais avec plaisir demmener mes hôtes visiter Strasbourg. Il était entendu quils reviendraient en train en fin de journée. Le soir venu, nos amis montent dans la Micheline effectuant le trajet jusquà Haguenau. Cétait un omnibus qui desservait et dessert encore Hoerdt, Weyersheim, Bischwiller etc ; nos amis comptaient sur un trajet d'une demi-heure. Au bout dune demi-heure donc, le train ralentit ; la jeune femme avise un passager et lui demande "Haguenau ?" Et l'interlocuteur de répondre : "Bischwiller". Elle descend en toute hâte avec sa petite famille, son cerveau d israélienne fonctionnant en hébreu , elle avait compris : "bishvilekh" (en hébreu : "pour toi") !
Heureusement de grands panneaux indiquaient : "Bischwiller" ; elle eut tout juste le temps de remonter dans le train
Avouons-le il ny a que sur la ligne Strasbourg-Haguenau que tous les ingrédients dun aussi étonnant quiproquo pouvaient se trouver réunis !
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Il y a des gens qui se pâment d'être pieux mais leur petit bon D. nest que profit ou largent. Ce je vais vous relater nest pas mensonge ; c'est la vérité dun coreligionnaire de notre kehilla avec un surnom Chöppi. il était marchand de bestiaux avait passé dans une yeshiva et reçu par cet avantage la kebohle (autorisation) pour la she'hita des volailles ; pour lui un avantage de gagner de largent.
"Si quelqu'un est un RADIN, rien ne sort de la maison que la fumée et celle-ci est déjà brûlée", dit un dicton en Alsace.
Mais avec les bougies de Schawès cen est autre chose, si on peut en économiser il faut pouvoir inventer une astuce. Vendredi soir en allant à la Schule, lépouse à la maison allume les bougies de Shabath et fait la bénédiction. Après loffice, à la maison on fait Kidoush on se régale de la séoudah, on fait le Benschen et on se repose un peu. Cest à ce moment que le Chöppi pense, en voyant que les bougies ne se sont consumées qu'à moitié, "si on pourrait les éteindre ce serait une économie pour le Schawès prochain !" Bien réfléchi et exécuté, la réussite parfaite
Schawès matin le temps était radieux et les bal battim parlaient ensemble dans la cour de la Schule, à larrivée du Rabbin. Chöppi lui dit : "Rabbin jai trouvé une chose avantageuse, hier au soir après le Benschen javais remarqué que les bougies n'étaient consumées qu'à moitié. J'ai pensé qu'elles pourraient nous servir pour Schawès prochain. Pour les éteindre et ne pas faire une avéhroh on a ouvert grandement la porte de la salle à manger et fermée avec force. Avec un coup de vent les bougies se sont éteintes !!!" Le Rabbin a tourné le dos et les chawëirem se sont adressés à Chöppi : "Tès vraiment pas un 'hakham !
Schawès
après-midi, une visite
; on sonne on frappe à la porte. Le fils va ouvrir : "Papa, un Monsieur
!". "Entrez seulement !" Le paysan demande sil ne dérange
pas.
- Pas du du tout, un client ! prenez
place Joseph. Quest-ce qui vous amène ?
- Je veux vous porter un peu dargent
pour la vache que vous mavez vendue.
- Là, Joseph vous ne venez
pas à propos, car le Samedi nous navons pas le droit de prendre
de largent !
- Dans ces conditions, répond
le paysan vous mexcuserez un güet Schawès, je reviens
une autre foi.
- Non, non restez, seulement, placez
cet argent là sur la table...
- dans ce concept vous lavez
tout de même accepté !
- Mais pas avec les mains répond
le Chöppi.
Le parler est un peu en alsacien, mais comment Le Chöppi aurait-il pu savoir que ce paysan comprend le Mameloschen (le yiddish) ?
La conversation continuait bon train,
en demandant sur la santé de la mère, les grand-parents, les enfants,
aussi la femme et les récoltes ainsi que le bétail et une heure avait
passé.
- Vous prendrez sûrement un verre
de vin ? demande Le Chöppi.
- Avec plaisir !
Le Chöppi appelle son fils et recommande
de chercher une bouteille de vin... Chutze Jajen, chutze Majem !!!
Alors, le paysan dit : "Apporte seulement
du vin, de leau nous en avons à la maison".
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