Les articles et photographies de cette page sont extraits de la brochure publiée par le Musée Judéo-Alsacien de Bouxwiller pour l'exposition "Lettres et Visages de la Bible"
ANNA WAISMAN est née à Strasbourg et y passe son
enfance, dans les années trente, Très tôt, elle sent en
elle une vocation artistique qu'elle n'arrive pas à cerner. Elle se passionne
pour la danse, dont elle veut faire sa carrière. Elle quitte Strasbourg
pour Paris. Ce qu'elle poursuit dans la danse, c'est à la fois, une extériorisation
totale du feu artistique qui la brûle, et la recherche de la perfection.
Elle y épuise ses forces.
Elle se tourne vers
une autre forme d'expression : le graphisme et la peinture. Puis elle s'essaie
à la sculpture et y retrouve enfin la troisième dimension, tant
appréciée dans la danse. Mais à quoi appliquer la maîtrise
de cette nouvelle technique ? La révélation vient d'une rencontre
avec l'écrivain-philosophe juif André
Neher et son épouse, Renée Neher-Bernheim. Les sources juives,
dont elle avait, été tenue éloignée, refont surface.
Les lettres hébraïques - qu'elle ne sait pas lire - la fascinent
: elle trouve, dans ces formes, l'inspiration qu'elle cherchait.
André Neher l'initie aux symboles que la tradition juive attache à
chacune de ces lettres, "matériau ayant servi au Créateur
à construire le monde". Ses recherches d'expression se développent
encore autour "du point et du trait" ; des compositions apparaissent,
faites de "papier déchiré" ou de composantes électroniques
de l'industrie, savamment ordonnancées. Mais l'essentiel de son oeuvre
est désormais axé sur "les lettres", de pierre, de marbre
ou de bronze, dont elle cherche à exprimer, au-delà de la forme
et de la matière, le message caché... Anna Waisman s'éteint
à Paris en 1995.
Expositions personnelles
Ventes - Acquisitions
Titres lauréate
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Ainsi, la sculpture, qui avait toujours exploité l'espace dans laquel
elle s'inscrivait en ronde-bosse, se développe ici sur une surface
plane où la poésie et la matière s'épousent pour
notre étonnement.
Moussia Toulman
Devant ces déchirures, qui symbolisent les désespoirs d'une
terre qui tourne à l'envers,les lettres qui évoquent la création
et la Bible sont, selon Anna Waisman, un cadeau royal de Dieu.
Léon Abramowicz
L'oeuvre d'Anna Waisman surgit de la matière comme la vie jaillit
de l'arbre. A voir ces couleurs et ces rythmes d'un univers tout en esprit
et en symboles, on risque d'oublier la lutte souterraine menée par
l'artiste à l'affût acharné de moyens plastiques jusqu'ici
inconnus.
La mosaïque du corps et de l'âme se recompose soudain, parce qu'elle
suit les matrices des lettres hébraïques qu'utilisa le Créateur
pour forger le monde. Dès lors, la sensibilité d'Anna Waisman
s'épanouit en vibrations qui sont autant d'échos de son âme.
En vibrations éblouissantes, la dominante du «Chema !» lance
son exigeant appel. « Ecoute! » semble dire chacune de ses toiles.
Car la vision d'Anna Waisman entraîne ce qu'il y a de plus mystérieux
en nous vers la rencontre bouleversante avec la prière. André
Neher
"La Mémoire" - 1985 Eléments de microprocesseurs (120x80 cm) |
"L'Afflux de la parole" Déchirure (50x65 cm) |
Lire le témoignage de Monette Bohrmann sur Anna Waisman |