Qui était Lily ? Née à Mulhouse en août 1920, élève de l'Ecole d'Art professionnel de Jeunes Filles de la cité haut-rhinoise, elle a été déportée en août 1943 depuis Vichy, où elle s'était réfugiée avec ses parents et son frère cadet Raymond. Tous natifs de la grande ville du sud de l'Alsace. Leurs noms figurent avec tant d'autres sur le monument à la Mémoire des Déportés et des Morts de la guerre 1939-1945 au cimetière israélite de Mulhouse.
Miraculeusement retrouvés,il y a quelques années par son cousin germain David Daniel Gerson, les très beaux dessins de Lily Ebstein - qui n'ont rien perdu de leur fraîcheur malgré les années et l'absence de protection spéciale - rappellent le sort tragique de cette jeune femme promise à un bel avenir dans les métiers de la mode, ont profondément ému M.Jean-François Keller,conservateur du célèbre Musée de l'Impression sur Etoffes, dont la dernière exposition "Impressions du Soleil Levant, 150 ans de relations Alsace-Japon" a connu un succès international.
Le passage bien trop court sur cette terre de Lily Ebstein n'est pas sans rappeler celui de Charlotte Salomon, auquel David Foenkinos a consacré son best-seller Charlotte. Une différence de taille : Charlotte Salomon était déjà connue de son vivant, contrairement à la petite mulhousienne.
C'est l'AFDM (les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier) qui la première sur son site
(www.afmd-allier.com) lui a consacré une belle page biographique illustrée. Ebstein Marie Emilie dite Lily comme ses parents, son jeune frère et chacun des nombreux déportés de ce département auvergnat est remarquablement honorée.
Un Mémorial virtuel qui décrit avec précision le martyr de chacune de ces familles dont celle des Ebstein, installée à Mulhouse et ses environs selon les vicissitudes de l'Histoire depuis des siècles.
Lors de la pose de la matseva (pierre tombale) en septembre 2005 de Marthe Gerson-Berheim, authentique résistante et ancienne cantatrice, qui était la tante de Lily Ebstein le rabbin Elie Hayoun avait tenu à rappeler le nom des quatre déportés de cette famille mulhousienne du convoi 60 de Drancy à Auschwitz du 7 Octobre 1943 dont celui de Lily Ebstein : quatre noms sur cette tombe, pour ces martyrs qui n'ont pas eu de sépulture, un simple et glacial matricule : 4755,4756,4757,4758.
Par cette vitrine des dessins retrouvés tant d'années après leur création avant guerre,72 ans après sa disparition à l'âge de 23 ans, dessins qui figurent désormais dans le fonds du Musée de l'Impression sur Etoffes (1) Lily Ebstein revient ainsi dans sa ville natale qu'elle aimait tant, qu'elle n'aurait jamais quittée si la horde des barbares nazis n'avait déferlé sur l'Alsace, puis toute la France ´pour la rattraper à Vichy, alors capitale d'une bien triste France.
Merci à M.François Demaegdt, président de l'AFDM, de nous avoir autorisés à reproduire les illustrations qui figurent sur le site de l'Association.
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