Francine KAUFMANN


Née à Paris en 1947, Francine Kaufmann est professeure des universités, docteur ès lettres. Après avoir enseigné l’hébreu à Paris 3 et Paris 8 (1969-1974), elle s’installe à Jérusalem et enseigne la traduction et l’interprétation d’hébreu en français de 1974 à 2011 à l’université Bar-Ilan, Ramat-Gan, au département de Traduction qu’elle a dirigé à deux reprises. Elle est spécialiste de littérature juive (André Schwarz-Bart, Elie Wiesel, Benjamin Fondane, Claude Vigée, André Chouraqui, André Neher etc.) et de l’approche juive de la traduction.

Études

Après des études secondaires à l'École Yabné, Francine Kaufmann Elle passe ses deux parties du baccalauréat (1963 et 1964) avec l'hébreu comme première langue.
A la rentrée 1964, elle entre à l'Université de Nanterre, qui vient d'ouvrir. Elle fera partie de sa première promotion en Sciences humaines de 1967. Cette année-là, elle obtient une double Licence d’enseignement ;: Lettres modernes en langue et littérature françaises de l'Université de Paris-X-Nanterre, et Langue et littérature hébraïque de l'Université de Lille.
L'année suivante, elle achève un diplôme supérieur en Langue et littérature hébraïques et Civilisation d’Israël et du Moyen-Orient de l’Institut national des langues et civilisations orientales (Langues O.), et obtient une maîtrise d’enseignement de Lettres modernes, à l'Université de Paris X-Nanterre, après avoir déposé son mémoire en mai 68, en pleine Révolution des Étudiants. Dirigé par Jacques Truchet, il a pour titre ;: Dieu, les dieux et le divin dans le Théâtre de Racine.
En 1968-69, elle reçoit une bourse d'études du ministère israélien des Affaires étrangères pour commencer un doctorat de littérature comparée sur ce qu'on appelait encore "la littérature de l'Holocauste", sous la direction du professeur Guy Michaud, de l'université de Nanterre.

Après une année passée en Israël, elle est pressentie par le professeur et rabbin René Samuel Sirat comme assistante d'hébreu du nouveau département qui va s'ouvrir à la Sorbonne nouvelle (sous la direction de Georges Vajda).
En mai 1976 elle soutient sa thèse de Doctorat de troisième cycle en Littérature française, à Paris-X-Nanterre sur Le Dernier des Justes d’André Schwarz-Bart ;: genèse, structure, signification.
Elle complète sa formation par un diplôme de l’Institut de Communication Publique de l’Université de Boston en 1984.


F. Kaufmann dans l'un des films
sur les Juifs d'Alsace



avec André Schwarz-Bart

La Source de Vie

A la télévision française où elle a travaillé de 1970 à 1998 aux côtés du rabbin Josy Eisenberg, producteur délégué et animateur des émissions juives du dimanche matin ;: La Source de Vie, et À Bible ouverte. A cette époque, la participation de femmes dans des émissions religieuses était rare.
Parmi ses contributions les plus importantes ;: de nombreux magazines littéraires, religieux (sur les fêtes et sur le rituel), sur la philatélie israélienne, et des séries historiques ;: Histoire des Juifs de Perse et de Provence (1972), des Juifs de Rome (4 volets, 1973-74), des Juifs d'Alsace (6 volets, 1983-84, de Marseille ;et de Lyon (1984), des Juifs du Kurdistan (3 volets, 1983-84), des Juifs de France face à la Révolution française (2 volets 1989) ; présentation d'institutions telles que le CDJC à Paris (1984), le Keren Kayemeth (KKL,1988), Yad Vashem (1990), le Maguen David Adom (1996), le Musée d'Art juif de la rue des Saules à Paris (1998).

Dans le cadre de l’émission À Bible ouverte, elle a été l'interlocutrice de Josy Eisenberg dans 43 émissions de commentaires sur Le Cantique des Cantiques (1987-88) et 9 sur les femmes dans la Bible (1990)

Enseignement

Francine Kaufmann commence sa carrière d'enseignante comme assistante de langue et de littérature hébraïques à l'université de Paris III de 1969 à 1974, ainsi qu’à l’INALCO et à l’Université de Vincennes, Paris VIII, avant de s’installer à Jérusalem en 1974.

Elle enseigne de 1974 à 2011 à l’Université Bar-Ilan, à Ramat-Gan, en Israël, au Département de Traduction, d'Interprétation et de Traductologie, qu’elle dirige à deux reprises. Elle est aujourd'hui [2024] professeur des universités à la retraite.

Depuis 2006, elle fait partie du corps enseignant de l'Institut Elie Wiesel, à Paris. Elle y a notamment donné un Mook sur la littérature hébraïque ;: période biblique, en 2016-2017, et assuré des séminaires annuels de quelques semaines sur la Traduction biblique, l'hébreu, la Tour de Babel, André Schwarz-Bart, André Neher, etc. Elle y donne chaque année des conférences dans le cadre des Lundis de Wiesel.

Publications

Elle est l’auteur d’une centaine d’essais universitaires et d’articles d’encyclopédies, d’un livre sur l’œuvre d’André Schwarz-Bart : ;Pour relire Le dernier des Justes. Réflexions sur la Shoa ; (Librairie des Méridiens-Klincksieck, 1986 ;; 2ème édition 1987), d’anthologies de poésie hébraïque (notamment Le Chant Ininterrompu - Anthologie de la poésie d’Israël, 1984, Jérusalem, Publications de l’OSM) et elle a rédigé le chapitre "Littérature hébraïque" de l’anthologie d’Emmanuel Haymann éd., Pages juives (2008, Armand Colin). Elle a collaboré à un Dictionnaire des religions (éd. du CAL, Paris, 1972, et Marabout Université, 1974), à l’Encyclorama d’Israël ; (Paris, Israël et New-York 1986), à un ouvrage collectif sur Les traducteurs dans l’histoire (Unesco, Université d’Ottawa et John Benjamins 1995). Elle a dirigé un numéro spécial de la revue META 43:1 (Université de Montréal) sur La traduction et l’interprétation en Israël (1998) et rédigé le chapitre "Traduction juive" ; dans un ouvrage collectif à paraître sur la traduction en France au XIXe siècle.


1er déc. 2022 : F. Kaufmann donne une conférence par zoom au
Bureau francophone de Yad Vashem sur le thème :
"Shoah" de Claude Lanzmann : tournages et langages
Elle a longtemps été réalisatrice de télévision et de radio notamment à Kol Israël (la Voix d'Israël, émission de la radio israélienne en langue française), à Jérusalem.

Interprète et Traductologue

Francine Kaufmann est interprète de conférence depuis 1977 (membre A.I.I.C.), interprète diplomatique et interprète pour les médias.
Parmi ses prestations diplomatiques les plus marquantes : Visite du Président Sadate à Jérusalem (nov. 1977), visites d’État en Israël des présidents de la République française, François Mitterrand (mars 1982 et nov. 1992), et Jacques Chirac (oct. 1997). En France, visites d’État des Présidents de l’État d’Israël Moshé Katsav (février 2004), et Shimon Peres (mars 2008).

Elle est l’interprète d’hébreu en français dans les films Shoah (1985) et Sobibor (2001) de Claude Lanzmann.

Elle est l’interprète de rabbins israéliens à Paris : Adin Steinsaltz, Israël Lau, la Rabbanite Esther Jungreis. Elle est aussi l’interprète ;d’écrivains comme David Grossman, Batya Gur, Eshkol Nevo, Aharon Appelfeld, Zeruya Chalev et Abraham ben Yehochoua. ;

Historienne de la traduction, Francine Kaufmann a développé une sous-discipline en Traductologie ;: l'approche juive de la traduction et de l'interprétation, sujet d'un séminaire de maîtrise qu'elle proposait à l'université Bar-Ilan. Elle a écrit de nombreux articles dans des numéros thématiques de revues sur la traduction sacrée et la traduction biblique.

Famille

Francine Kaufmann est la fille de Sylvain Kaufmann (Sali ou Sally), originaire de Metz (1914 -1996), survivant de la Shoah, homme d'affaires à Paris, personnalité française du judaïsme, et auteur de deux livres de témoignage sur la déportation : Au-delà de l'enfer et Le livre de la mémoire. Ses parents se rencontrent au Camp de Drancy.
Sa mère, Sophie-Sarah Rosenberg, également née à Metz (1925-2019) à Paris. Libérée de Drancy en 1942, car elle est Française âgée de moins de 17 ans et fille d'une employée de l'UGIF, elle s'engage en mars 1943 dans la Résistance, chez les Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI), à Grenoble et à Lyon.
Francine Kaufmann a un frère, Alain-Moché Kaufmann, rabbin à Bnei Brak (Israël). Il est Directeur d'un Institut talmudique pour adultes et auteur notamment de Lev Avoth al Banim, ouvrage reconnu dans le domaine de l’éducation.
Sa sœur, Laurence Kaufmann, a longtemps travaillé pour Antenne 2 avant d'ouvrir sa propre société : IDM. Titulaire d'un DEA de Communication, elle a été chargée de cours à la Sorbonne.


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