Max HYMANS
fondateur d'Air France
1900-1961
Par Francis WEILL


Max HymansIl est des hommes qui ont marqué leur temps, mais dont on ignore souvent les origines. C'est le cas de Max Hymans.

L'historien Pierre Birnbaum parle de lui dans son livre : Les Fous de la République, paru en 1992. Max Hymans est donc un des membres du panthéon des juifs qui consacrèrent entièrement leur vie au service de la République et de la France.

Le nom de Max Hymans est surtout connu des passionnés français de l'aviation civile et par certains philatélistes, puisqu'il est un des rares hommes contemporains qui ont eu droit à la reconnaissance publique par la sortie d'un timbre-poste, la petite vignette qui sert à affranchir le courrier. Le timbre qui lui avait été dédié est de format vertical, réalisé en taille douce, de couleur violacée. Il y apparaît à la force de l'âge avec, en coin, l'ancien logo bleu marine de la compagnie d'aviation Air France, dont il fut le créateur et l'animateur, jusqu'au seuil de son décès.

Outre cela, il fut aussi le fondateur de l'organisation internationale de l'aviation civile, connue sous le sigle de IATA, ce qui l'amenait à se rendre chaque mois au siège de l'organisation, à Montréal (Canada). A l'époque, les avions qui franchissaient l'Atlantique était encore à hélices, ce qui prenait – dans les meilleures conditions – environ 12 à 16 heures de vol.

Oui, la compagnie nationale française d'aviation doit son existence à un juif nommé Max Hymans (1900-1961). Plus de quarante ans après sa disparition, personne dans la compagnie n'ignore son nom, tant il a marqué celle-ci de son empreinte. Il faut dire que généralement les gens ignorent qu'il fut juif puisqu'il n'a jamais milité dans les organisations juives, tant il était absorbé par ses multiples activités professionnelles. Par contre, il eu un rôle primordial lors de la création de l'Etat d'Israël, en organisant en 1948 un pont aérien pour fournir l'armement nécessaire à la défense du jeune Etat.

Son nom a une résonance flamande, en fait une variante de Heymann, c'est à dire du nom hébraïque Haïm. Max Hymans était le fils de Raphaël Hymans, fabricant de chemises à Paris, mais venant de Hollande, et de son épouse Sarah Geismar - née à Dambach (Bas-Rhin) - sœur du Général Gédéon Geismar. Max, second fils de ses parents, reçoit le prénom de son grand-père maternel. C'est son oncle Gédéon qui va inspirer à Max l'amour du service de l'Etat. Un autre membre de sa famille maternelle, son cousin Léon Geismar, cinq ans de plus que lui, le confortera dans son idée, puisqu'il a déjà embrassé une carrière dans l'Administration Coloniale qui le conduira finalement aux fonctions de Gouverneur des Colonies. Le frère aîné de Max, André, poursuivra les activités professionnelles de leur père.


Le grand-père Geismar de Dambach

Sarah Hymans née Geismar

Raphaël Hymans

Son père Raphaël Hymans avait été vice-président du Comité de Bienveillance Israélite de Paris, ancêtre du CASIP-COJASOR. Son oncle, le Général Gédéon Geismar fut de longues années à la présidence le KKL de France, il en fut même le premier président.

Formation :

Max Hymans et son frère aîné André
Max Hymans, brillant élève du Collège Rollin, fera ses études à l'Ecole Centrale des Arts & Manufactures. Une fois son diplôme d'ingénieur "Centralien" acquis, il débute sa carrière dans une entreprise de travaux publics à Creil, près de Compiègne (Oise). Il est impressionné par la dureté de la condition de travail des ouvriers et de leur rémunération. Il acquièrt la conviction que la technique ne peut être une fin en soi. Cela l'incite à changer d'orientation, et il achève alors les études de droit qu'il avait menées parallèlement à celles d'ingénieur, jusqu'à l'obtention du doctorat. En 1927, il s'inscrit comme avocat à la Cour d'Appel de Paris. Il entre dans un cabinet d'avocats et se spécialise dans les affaires touchant les brevets d'invention où il va pouvoir exercer sa double compétence d'ingénieur centralien et de juriste.

Au cours de sa vie, bien que relativement brève, puisqu'il meurt à l'âge de 61 ans, il aura plusieurs cordes à son arc. Il se consacrera à la politique, puis après l'armistice de 1940, il entrera dans la Résistance et enfin, la guerre de 1939-1945 terminée, il deviendra un grand serviteur de l'Etat. La guerre achevée, il quittera définitivement la politique et fera carrière au service de l'Etat, porté vers l'aviation. A chaque fois, ses différentes activités seront exercées aux plus hauts niveaux de responsabilités.

L'homme politique

Parallèlement à ses débuts dans la carrière de juriste, il adhère au parti socialiste SFIO (Section Française de l'Internationale Socialiste). En 1928, il est candidat à la députation et après une campagne électorale effectuée en vélo à travers les villages du département de l'Indre, il en devient le député. Il élira alors domicile dans sa circonscription, à Valençay, connue pour le château qui avait appartenu à Talleyrand, bourg qui jouera plus tard un rôle important dans la vie de Résistant de Max Hymans. Il devient à 28 ans un des plus jeunes députés et il sera régulièrement réélu, jusqu'à la deuxième guerre mondiale, en 1940. Dès son arrivée à la Chambre des Députés, sa carrure, le brio, l'esprit de synthèse et ses qualités de débatteur sont vites reconnus et appréciés. Il y tient une place de premier choix, selon son ami Jean-Pierre Bloch : "Il s'était imposé par son activité morale indiscutable et son talent". Il est membre de plusieurs commissions, dont celle des Finances, rapporteur du budget de l'Air – où il affirme déjà son intérêt et sa compétence en matière d'aviation. Une fois élu à la présidence de la Commission des douanes et des conventions commerciales internationales, il deviendra rapidement un spécialiste de ces problèmes.

Dans sa circonscription de l'Indre il deviendra conseiller municipal de sa ville d'adoption (1929), et également conseiller général (1931). Aux élections législatives de 1932, il arrive en tête avec près de 41% des voix, malgré une campagne de dénigrement sur ses origines étrangères, la profession commerciale de son père et des attaques antisémites.

En 1933 il quitte le parti socialiste SFIO rejetant le pacifisme prôné par celui-ci face au nazisme arrivé au pouvoir en Allemagne. Il veut un socialisme plus national pouvant résoudre la crise économique et s'opposer à la montée du fascisme en Italie. Il sera du groupe des néo-socialistes de France et enfin il sera membre de l'Union Socialiste et Républicaine - présidée par Paul-Boncourt. C'est sous cette étiquette qu'il sera réélu en 1936, au moment du Front Populaire, dont son parti est un des composants.

Max Hymans (2ème à gauche) avec Pierre Mendes-France (1er à g.) et Léon Blum (2ème à droite

Il se marie en 1937, Edouard Herriot et Paul-Boucour seront ses témoins.

A la Chambre des députés il intervient pour la création d'un ministère de l'Economie Nationale et il sera aussi un des promoteurs de la fusion des cinq compagnies d'aviation existant à cette époque.

En 1937, il fait son entrée dans un gouvernement et devient secrétaire d'Etat à l'Industrie et au Commerce, dans le cabinet de Camille Chautemps, qui succède au gouvernement du Front populaire de Léon Blum (voir photo avec Blum et Mendès-France). Il se distinguera par l'efficacité avec laquelle il dirige les travaux préparatoires de l' Exposition universelle de Paris. L'exposition, qui sera une réussite, est finalement son œuvre, au cours de laquelle ses dons d'organisateur seront reconnus, appréciés et retenus. Sa carrière future de grand commis de l'Etat en sera la conséquence.

En 1938, il est chargé du secrétariat d'Etat aux Finances, dans le deuxième gouvernement Chautemps.

C'est dans ces allées du pouvoir qu'il va côtoyer : Pierre Cot, Ministre de l'Air, Mendès-France –son camarade de faculté - auquel il succèdera au Secrétariat d'Etat aux Finances, Jean Moulin futur chef de la Résistance intérieure.

Après la chute de l'éphémère deuxième gouvernement de Léon Blum (mars-avril 1938). Max Hymans poursuivra la sauvegarde de l'organisation semi-clandestine qui avait été créé en septembre 1936, avec l'accord de Léon Blum, de transports d'armes, de matériels, d'armes et de munitions ainsi que de volontaires à destination des Républicains espagnols pendant la guerre civile. Ceux-ci combattent contre les troupes rebelles de Franco, soutenus par les corps expéditionnaires allemands et italiens pour qui ce sera le terrain d'essai du fascisme.

Sa dernière mission politique sera de faire partie du groupe se rendant en août 1939 à Moscou, pour convaincre Staline de s'allier au camp des démocraties contre le nazisme. La mission échouera.

Retour de la mission en URSS

détail de la photographie

Après la Libération il réintègrera le parti socialiste SFIO Il sera réélu au Conseil général de l'Indre dont il deviendra le président en 1945.

L'armée :

Le Capitaine
Max Hymans
La guerre qui s'annonce va se mettre en travers de son rôle politique. Bien qu'en qualité de parlementaire il soit dégagé des obligations militaires, il veut défendre la France au front et non au Parlement. Il demande donc au Ministre de la Défense nationale son intégration dans l'armée et va se battre en première ligne, avec le grade de Capitaine d'artillerie (au 31ème Régiment d'Artillerie). Il participera aux batailles du Luxembourg, de l'Aisne et de l'Ailette. Sa bravoure sera reconnue par l'attribution de la Croix de Guerre et par deux citations qui lui seront décernées.

Lors de la débâcle des troupes françaises et l'avancée des troupes allemandes à travers la France, le pouvoir politique du pays est transféré de Paris à Vichy. Venant du front, Max Hymans arrive à Vichy au moment du vote qui va accorder les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain et qui mettra fin à la IIIème République et à la démocratie. Ce sera sa dernière manifestation politique. Un mois après que Pétain ait obtenu les pleins pouvoirs du parlement, Max Hymans entre dans la Résistance pour bouter l'ennemi hors de la patrie. Il n'attend pas, comme certains, de voir la tournure que prendra la guerre pour savoir de quel côté opter et qui - bien que ne prenant position qu'en 1943 par pur opportunisme - oseront par la suite se glorifier d'un passé de Résistant qu'ils n'avaient pas eu.

La Résistance :


Très réaliste et en bon analyste, Max Hymans dès le mois d'août de 1940, se rend compte que Pétain ne cherche plus à sortir le pays des griffes de l'envahisseur allemand. Il va chercher à entrer en Résistance et à établir le contact avec Londres, en envoyant des messages par différents canaux (cinq au total, transitant par Stockholm, l'Espagne, l'Egypte,…) tant au Général de Gaulle qu'aux Services secrets anglais. Il leur fait savoir qu'il se considère comme un soldat de la "France combattante" de de Gaulle, mobilisé en France même, et qu'il habite à 20 km de la ligne de démarcation, entre les zones dites libre (au sud) ou occupée (au nord). Il se propose d'organiser des liaisons entre les deux zones et de fournir des renseignements.

Le premier des messages arrivera à destination des Services secrets, le "Special Operation Executive" (SOE). On lui envoie alors le premier parachutiste allié – Georges Bégué – qui viendra prendre domicile chez lui, à Valençay, afin de lui enseigner le fonctionnement des transmissions de messages radios et lui apporter toutes les instructions de Londres sur ce qu'on attend de lui. M. Hymans l'installera à Châteauroux. Une plaque de marbre orne aujourd'hui la maison pour commémorer la naissance du premier réseau de Résistance sur le sol français d'où furent envoyés les premiers messages codés à destination de Londres, c'était le 6 mai 1941. Neuf mois à peine après la décision de Max Hymans d'entamer la lutte contre l'occupant nazi et le gouvernement de Vichy.

Il va alors mettre en place le premier réseau métropolitain de résistance active et réceptionnera de nombreux autres parachutages d'armes, et de billets de banque pour financer ses activités de Résistance. Le Colonel Buckmaster (le célèbre réseau Buckmaster), responsable du SOE pour la France, écrira plus tard : "Pour nous, Max Hymans est le doyen de la résistance"..

C'est effectivement Max Hymans qui sera le tout premier à créer un réseau de Résistance. Grâce à son statut de député (bien que la Chambre des Députés ne soit plus convoquée), il obtient l'autorisation de circuler avec sa voiture à gaz-au-bois , ce qui lui permet de circuler à travers toute la France et de prendre des contacts pour créer son réseau. Au départ ses anciens amis du parlement et de son parti SFIO seront les premiers qu'il impliquera. Le tout premier qui le rejoindra sera celui que nous connaissons sous le nom de Jean Pierre-Bloch, un de ses collègues du parlement. Ensuite il organise le repérage de terrains de parachutage et même d'atterrissage pour recevoir des agents secrets ou récupérer des responsables de la résistance intérieure, de l'armement nécessaire aux "soldats de l'ombre", etc…Il se procure des documents confidentiels qu'il fait parvenir à Londres et fournit des renseignements précieux sur la présence et les effectifs des troupes allemandes, sur l'opinion publique et les activités du Gouvernement de Vichy. Il est aussi chargé d'organiser des actions de sabotages et de récupérer les agents anglais parachutés en France afin de les camoufler.

Pendant la période de la Résistance, le secret était la première des priorités et la méfiance vis à vis des gens qu'on ne connaissait pas en était la nécessité absolue. Chacun disposait d'un ou plusieurs pseudonymes pour qu'on ne puisse pas retrouver sa trace, personne ne connaissait la hiérarchie du réseau pour éviter que l'on puisse remonter à l'ensemble de l'organisation, en cas d'arrestation et de torture d'un membre du réseau . Le réseau constitué par Max Hymans sera malheureusement victime d'une dénonciation et plusieurs de ses membres seront arrêtés et déportés. Max Hymans, activement recherché par les sbires de Vichy, arrivera à leur échapper en vivant sous différents pseudonymes et après avoir modifié tant son aspect physique (au point même que son beau-père ne le reconnaîtra pas) que ses cartes d'identité. Il sera condamné à mort par contumace pour "réception d'armes et complot contre la sûreté de l'Etat" par le tribunal d'Etat de Lyon.

Il est obligé de fuir la France – en octobre 1941 - en franchissant les Pyrénées pour rejoindre l'Espagne et se trouver dans les geôles du camp de Miranda, pendant trois mois. De là, il arrivera à gagner Londres, en août 1942 et rejoindre le Général de Gaulle qui lui confiera plusieurs missions. Il est nommé Secrétaire général du Comité central d'aide aux Prisonniers. Il sera aussi un des intervenants réguliers sur la BBC dans l'émission "Un Français parle aux Français" que dirige Maurice Schumann. Il parlera sur les ondes d'août 1942 à août 1943 pour inciter le monde rural à intensifier sa résistance face à l'occupant et à ses alliés de Vichy. Ses interventions servent à remonter le moral de la paysannerie et à leur donner la réalité des évènements de France occupée.

Le Général de Gaulle le chargera de mettre en place un envoi de colis aux soldats français prisonniers en Allemagne. Il arrivera à établir un envoi régulier mensuel depuis le Canada et les Etats-Unis. Ceci était très important, car les soldats étaient sous-alimentés en Allemagne et très souvent leurs familles (parents ou épouse) ne pouvaient pas leur envoyer de colis, car elles-mêmes n'avaient pas assez à manger en France, ni l'argent nécessaire puisque c'était le soldat prisonnier qui gagnait auparavant l'argent du ménage. Près de 800.000 colis seront envoyés chaque mois et distribués par le canal de la Croix-Rouge.

Lorsque le Général de Gaulle installe son gouvernement de guerre à Alger, Max Hymans devient le directeur de l'Infrastructure et des Transports aériens, avec la mission de réorganiser les transports aériens civils dépendant du "Comité Français de Libération Nationale". Malgré des moyens relativement modestes et des crédits peu nombreux, et grâce à son ascendant sur un personnel naviguant et au sol remarquable, il arrive à constituer un réseau très important. Le Général de Gaulle lui demande aussid'étudier la possibilité de mettre en place un service aérien pour importer du riz depuis Madagascar. Lorsqu'il se rend dans la Grande Île, il fait en outre un rapport détaillé sur les lignes aériennes militaires (LAM). Le Général de Gaulle, ayant apprécié les réalisations de Max Hymans dans le domaine aérien, s'en souviendra.

Lors de son séjour à Londres, puis à Alger, Max Hymans va côtoyer et travailler avec presque l'ensemble des futurs ministres les plus connus de la future IVème République.

La renaissance de l'aviation française :

Ses activités professionnelles à la tête de la compagnie nationale d'aviation Air France, qui assureront sa célébrité, vont prendre leurs racines à Alger.

Le Comité Français de Libération Nationale nommera Max Hymans, le 13 mars 1944, directeur de l'Infrastructure des Transports aériens dans le souci de réorganiser la direction du réseau aérien d'Air France et d'en préparer le développement rapide en vue de l'immédiat après-guerre. Il a pour mission de réorganiser les transports aériens civils dans les territoires dépendant de l'autorité du Général de Gaulle : Afrique du Nord, Afrique Noire, Syrie, Liban, etc Max Hymans réunit un certain nombre d'atouts : ingénieur de formation, pilote lui-même, il a deplus la connaissance des rouages administratifs et la technique des relations internationales acquise par les responsabilités ministérielles qu'il avait remplies avant la guerre.

Avec quelques rares avions, des moyens rudimentaires, peu de crédits, manque de pièces de rechange et d'usine, mais avec un personnel naviguant et à terre très dévoués, il va accomplir des merveilles qui subjugueront. Il va établir un réseau étendu, pouvant aller jusqu'à Moscou, en transitant par Beyrouth.

Max Hymans avec le Général De Gaulle
à New York en 1960
Lors de la Libération de la France, il rejoint le Général de Gaulle en atterrissant à Dreux dès le 28 août 1944, pour rejoindre le ministère de l'Air à Paris. Il sera le premier secrétaire général de l'Aviation civile et commerciale, fonctions qu'il exercera de 1945 à 1948. C'est Jules Moch, ministre des Travaux publics et des Transports qui le nommera à ce poste. Un travail considérable l'attend, car tout est détruit, tout est à reconstruire et tout manque. Même les pistes des terrains d'aviation sont détruites de 50 à 95% selon les cas. Les réseaux de télécommunications sont à reconstruire, de même que le radioguidage et la météo. Les seuls avions disponibles sont ceux qu'il a reconstitués à Alger. En un an le bilan du travail accompli est considérable : par exemple 600.000 m2 de pistes et 270.000 m2 de bâtiments sont reconstruits. Des avions sont achetés aux Etats-Unis et une école de pilotage est mise sur pied. Air France parcourt alors 30 millions de km, le double de 1938, et le personnel est passé de 4000 à 7000 personnes.

Le 4 août 1948 il devient le PDG d'Air France, poste qu'il occupera jusqu'à son décès en 1961. Il deviendra conjointement administrateur d'un nombre important de sociétés où l'Etat est partie prenante, telles la Transat et la Radiotechnique. En l'espace de treize ans, par un travail acharné, Max Hymans fait de sa compagnie une des toutes premières au monde, face à la concurrence américaine et britannique. Il dotera Air France du Boeing 707 et de la Caravelle dont il assure le lancement, avec le succès qu'on lui a connu. En 1960, il assiste au quintuplement des résultats d'Air France, depuis qu'il en a pris la responsabilité. C'est l'année où rongé par le mal qui l'emportera un an plus tard il est obligé de se retirer afin de se soigner...

Le timbre émis à la mémoire de
Max Hymans
Pendant sa présidence d'Air France il sera à la pointe pour organiser l'aviation civile mondiale. Il sera un infatigable et subtil négociateur de l'OACI (organisation de l'Aviation Civile Internationale), organisme de l'ONU.

Le 20 janvier 1961, le Général de Gaulle président de la République lui adresse une lettre personnelle chaleureuse pour lui annoncer qu'il vient de l'élever à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur et en même temps qu' il est nommé Président d'Honneur d'Air France. Il le remercie pour avoir donné des lettres de prestige à la compagnie nationale d'aviation et lui souhaite un prompt rétablissement. Cinq semaines plus tard Max Hymans achevait sa vie.

Max Hymans fut un grand homme dans tout ce qu'il a accompli, mais également il fut grand par sa taille (1,90 m).

Distinctions :

Son action dans la Résistance lui valut la reconnaissance de l'Angleterre qui lui décernera la Décoration de 4ème classe de l'Ordre de l'Empire Britannique.
Du côté français, dès le 6 avril 1944 soit donc avant le débarquement en France, le Général de Gaulle lui conférait la "Médaille de la Résistance". Le motif est élogieux : "…dès l'été 1940 cherche contact avec la résistance de Londres…".
Nous venons de voir qu'il fut Grand Officier de la Légion d' Honneur.
En 1963, le Conseil de l'OACI lui décerne, à titre posthume, le Prix Edward Warner et sa grande médaille d'or pour sa contribution éminente au développement de l'aviation civile internationale.
La ville de Paris a donné son nom à un square (14° arrondissement) derrière la gare de Montparnasse, à proximité du siège d'Air France.


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