Les Juifs sont présents à Bouxwiller depuis les années
1300. A la Réforme, les princes de
C'est alors qu'est fondée l'Association des Amis du Musée Judéo-Alsacien de Bouxwiller A.M.J.A.B.. Elle inscrit dans ses statuts "le sauvetage de la synagogue et sa transformation en Musée Judéo-Alsacien."
Voyez aussi nos pages sur le Musée Judéo-Alsacien de Bouxwiller. |
Comme pour la plupart des communes d’Alsace il est aussi difficile de déterminer pour Bouxwiller le moment de l’arrivée ou de l’établissement d’Israélites dans cet endroit. Néanmoins nous possédons un certain indice chez Scheid, Histoire des Juifs en Alsace, p.12.
L’établissement du cimetière d’Ettendorf
a eu lieu, autorisé par l’empereur Maximilien II vers la fin du
16ème siècle disons à peu près vers 1575. La plus
ancienne pierre tombale, encore existante porte la date de 1608.
Cette nécropole était devenue au courant de presque quatre siècles
le cimetière central de nombreuses communautés, surtout du comte
de Hanau-Lichtenberg , et couvre actuellement un terrain de 3,4 ha.
On a l’impression que les comtes de Hanau-Lichtenberg montraient pour leur temps une remarquable tolérance envers les Juifs de leur territoire. C’était le comte Frédéric Casimir qui avait autorisé en 1665 la continuation du cimetière de Neuwiller, fondé pendant la guerre de Trente ans. L’original sur beau parchemin a disparu pendant la dernière guerre, une copie se trouve au Musée de Bouxwiller.
Un recensement des Juifs, habitant dans le comte de Hanau-Lichtenberg en 1725, donne pour Bouxwiller 31 familles et 5 veuves, et pour tous les baillages 157 familles et 9 veuves.
Les différents dénombrements, déjà souvent publiés,
nous renseignent au sujet du mouvement de la population juive, en augmentation
ou en diminution, selon les conditions politiques ou économiques. Ainsi
nous lisons comme recensement en 1784 : 297 âmes ; en1807 : 275 ; en 1851
: 353 ; en 1866 : 296 et en 1956 : 109.
A la suite des déportations et des décès pendant l’exil
on ne compte au retour que 51 âmes.
"Ayant depuis plusieurs années conçu la pensée de fonder une œuvre pie, d’en assurer l’existence, d’en garantir la durée pour que la Tora soit répandue et glorifiée, il se décida de créer une haute école de Talmud pour y former des rabbins de mérite et d’un vaste savoir".Il s’oblige donc, selon les lois judaïques et l’inspiration de son cœur, de doter de suite cette école de 6000 florins, augmentés ensuite à 10,000 florins plus les intérêts.
Il choisit comme administrateurs de l’établissement à côté de lui les personnes suivantes : Son fils Nethanel, son gendre Abraham Hirsch de Saverne, Jacob Reichshoffen de Neuwiller, Hirtz Netter d’Ingwiller, Abraham et Lema de Pfaffenhoffen, Mayer Mannheim de Bouxwiller, Samel (Samuel) de Balbronn, Mosche Bergeim de Westhoffen. Pour donner plus de stabilité a son projet, il a prié son ami Hirtz Bische (Cerfberr) de faire partie du comité.
Le directeur et rabbin principal était le Grand Rabbin Wolf bar Jacob, qui était aussi le chef du tribunal rabbinique. Wolf forma nombre de rabbins et et talmudistes. Cette académie ainsi que le tribunal rabbinique ont cessé d’exister pendant ou peu après la Révolution.
Sa compétence s’étendait jusqu'à Westhoffen, Balbronn, Wolfisheim, Hatten,et même jusqu'à Bermesenz (Pirmasens) et Bische au delà du Rhin (Rheinbischofsheim). Composé de savants, pieux, érudits et consciencieux, sachant concilier les coutumes du temps avec le droit talmudique, il jouissait du respect et de la confiance générale. Ses décisions étaient reconnues, et si nécessaire exécutées par les organes du territoire.
Ce tribunal considérait comme une des tâches les plus importantes et les plus sacrées d’assurer l’héritage de la succession d’orphelins mineurs, et nombreux essaient les documents et les décisions qui témoignaient de cette sollicitude. Ces documents, usés par l’âge et l’humidité, et de ce fait difficiles à déchiffrer, ont aussi disparu pendant la guerre.
Voici la traduction d’un texte bien instructif :
"Vente aux enchères de la succession de Judel fils de David, décédé le 11 Yjar 1766 à Bermesenz (Pirmasens). La vente eut lieu à Bischheim dans la maison du préposé Cerf Berr et en présence du curateur de l’orpheline Yehudis. Selon la liste de la vente écrite et signée par le secrétaire Simon Hall, la vente a rapporté 9406 livres, 6 sols, 3 deniers, et après déduction des frais 9116 livres 17 sols, 3 deniers. Personne n’ayant voulu assumer la mission de tuteur pour la vente de la marchandise du défunt, on a décidé avec le consentement de Hirtz Netter de Bouxwiller, de charger de la vente… Les objets furent évalués par le bijoutier Chaim Obernai de Pirmasenz et par le bijoutier Poubisch de Strasbourg, et on décida de vendre les bijoux a Bischeim , lieu de réunion régulier de beaucoup de commerçants
Fait à Bouxwiller. Signe : Arich Loeb, fils de Alexandre."
"La communauté, ayant peu de fonds, a dû s’imposer de grandes charges pour pouvoir faire face à la dépense. Le conseil municipal de la ville a généreusement voté à l’unanimité un secours de trois mille francs pour l’exécution du nouveau temple. Lors de l’inauguration le conseil municipal, ayant à sa tête le maire et conseiller général, Monsieur Schatenmann, a assisté à la célébration de cette fête."
Dans ce nouveau temple les fonctions rabbiniques ont été exercées
par les rabbins suivants :
J. WOLFF, auteur d’une traduction de Job, de 1844 à 1884.
SINGER, de 1885 à 1890.
Nathan NETTER, de 1891 à 1898, devenu le grand rabbin de Metz.
Ernest WEILL, de 1898
a 1919, devenu le grand rabbin de Colmar.
Max GUGGENHEIM, depuis
1920.
Aujourd’hui il ne reste plus rien de cette synagogue que le toit et les solides et épais murs. L’intérieur est vide, les rouleaux de la Torah sont brûlés, les antiques et précieux ornements ont disparu. Mais un modeste oratoire à l'intérieur réunit toujours encore le nombre obligatoire de fidèles aux offices.
Synagogue précédente |
Synagogue suivante |