Le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, le recteur Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), le grand-rabbin Joseph Sitruk, et le président de l'Eglise de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine, Jean-François Collange, représentant la fédération protestante de France, y ont tour à tour pris la parole.
Deux prières y ont été lues : des extraits de psaumes par Mgr Joseph Doré, archevêque de Strasbourg, et la prière pour la République spécifique à l'Alsace-Moselle par le grand rabbin de Colmar Jacky Dreyfus.
Le ministre de l'Education nationale y a promis que "la justice passera". "Devant l'antisémitisme, le racisme, la xénophobie, face à tous ces maux qui salissent le visage de la France, la République est intraitable", a-t-il assuré. Saluant la communauté juive, il a ajouté: "Sa douleur est la nôtre, sa digne colère est celle de la France toute entière. Devant ce cimetière outragé, le coeur serré, nous ne faisons qu'un".
La profanation du cimetière d'Herrlisheim et Hattstatt avait été découverte le 30 avril par un employé municipal: des inscriptions antisémites et pronazies avaient été barbouillées à la peinture rouge sur 127 tombes, ainsi que des croix gammées, des sigles de l'Action française et le nom d'Adolf Hitler. Sur la plaque d'entrée avait été écrit "Juden raus" (Juifs dehors!) et deux drapeaux allemand et nazi posés sur la plaque.
L'après-midi même, le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, était venu sur place exprimer "à la fois l'émotion et l'indignation de toute notre communauté nationale". Outre les messages du Président Jacques Chirac et du premier ministre Jean-Pierre Raffarin, de nombreux témoignages de sympathie et de solidarité ont été publiés en Alsace dans les jours qui ont suivi, notamment ceux de nombreux élus, des Eglises catholique, luthérienne et réformée, ainsi que du Conseil régional du culte musulman.
Sur le plan judiciaire, le procureur de la République de Colmar, Pascal Schultz, a ouvert le 5 mai une information pour "profanation de sépultures aggravée en raison de l'appartenance à une religion", "provocation à la haine raciale" et "dégradation d'un bien immobilier d'autrui". Elle a été confiée au juge d'instruction Pierre Wagner à Colmar. Les enquêteurs ont fait de nombreux relevés dans le cimetière. Une cellule d'enquête a été créée pour coordonner les recherches, en contact d'ailleurs avec les autorités allemandes.
Le président du conseil régional d'Alsace, Adrien Zeller (UMP), a indiqué qu'il proposerait à son assemblée que la Région prenne en charge la remise en état des tombes et des stèles, en attendant l'éventuelle arrestation des auteurs et leur condamnation.
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