Une cérémonie de recueillement réunissant quelque 200 personnes a eu lieu le matin du dimanche 28 novembre au cimetière juif d'Herrlisheim pour célébrer la fin du nettoyage des 127 sépultures profanées en avril dernier.
Dans son allocution, Pierre Dreyfus, président du consistoire israélite du Haut-Rhin a déclaré que "le cimetière est à nouveau apaisé". Il a rendu un hommage appuyé à l'entreprise chargée du nettoyage des sépultures dont les travaux se sont achevés fin septembre pour un montant de 14 600 euros, "entièrement et spontanément" financés par le conseil régional. Un travail difficile réalisé "avec beaucoup de délicatesse".

Deux types de peinture avaient été utilisés sur plusieurs types de pierre. D'où les difficultés rencontrées par l'équipe d'Espace Granit de Neuf-Brisach. Epaulée par ECP de Strasbourg (Européenne de Conservation du Patrimoine), l'entreprise de François Roth aura eu besoin de 15 jours pour effacer les souillures, particulièrement tenaces sur les tombes de marbre. En quatre mois, du 30 avril, date des faits, au 7 septembre, date du début de la restauration, et sous le soleil, les pigments avaient eu tout loisir de s'imprégner durablement. Malgré le travail chirurgical des restaurateurs, certaines tombes présentent d'ailleurs toujours aujourd'hui quelques traces rougeâtres.

La cérémonie, organisée avec l'Association des bienfaiteurs du cimetière juif d'Herrlisheim rassemblait les responsables de la communauté juive, parmi lesquels Jean Kahn, président du consistoire israélite de France et du Bas-Rhin, Jacky Dreyfus, grand rabbin du Haut-Rhin, Michel Guillot, préfet du Haut-Rhin, des élus du département, dont le maire de Herrlisheim, Jean-François Willem, ainsi que des autorités civiles, judiciaires et militaires tel le colonel Vanmarcke, commandant du groupement de gendarmerie du Haut-Rhin.

Un bûcheron mulhousien de 24 ans appartenant au Front national a été mis en examen et placé en détention mardi 14 décembre hier dans le cadre de la profanation de 127 tombes du cimetière juif de Herrlisheim-près-Colmar en avril dernier. Il a été confondu à partir d'expertises graphologiques.

Lionel Lezeau a été interpellé à Colmar par les gendarmes. Lors de la fouille de sa chambre, les enquêteurs ont découvert tout "l'attirail du nazillon" : littérature, cassettes, drapeaux, tee-shirts. Selon certaines sources judiciaires, l'individu serait un membre du service d'ordre du Front national, le DPS.

Mis en examen mercredi 15 décembre, il risque trois ans de prison. Il continue à nier les faits qui lui étaient reprochés.
Mais le parquet a tenu a précisé que "les faits ne sont pas imputables à lui seul. Il y a certainement plusieurs scripteurs". Les enquêteurs devraient interpeller d'autres personnes proches de la mouvance skinhead dans les prochains jours.

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