Manifestement l'auteur s'est inspiré d'une Hagada imprimée pour dessiner sa page de titre ainsi que les nombreuses enluminures dont il a orné son manuscrit. Il n'y a pas eu copie servile mais interprétation libre. Sur la page de titre on trouve Moïse et Aaron, le roi David jouant de la harpe, et, dans le bas, le sacrifice d'Isaac. Anges et chimères occupent les quatre coins.
Le choix des personnages et leur disposition n'a rien d'original. Mais ce qui rend cette œuvre si attirante c'est le choix des couleurs. Un rouge écarlate, un vert, un jaune et un violet sont utilisés, pratiquement sans mélange, tels qu'ils se trouvaient dans les godets, comme le ferait un enfant auquel on a donné des images à colorier. Cette peinture authentiquement naïve nous remplit d'aise et l'on souhaiterait pouvoir dire le "Seder", le rituel de la soirée pascale dans une telle Hagada.
De nombreuses scènes ornent les pages : une scène de banquet (2 vo), les quatre fils (3 vo), Abraham accueillant les anges visiteurs (4 vo), Moïse sauvé des eaux (6), Moïse et Aaron devant le pharaon (6 vo), Pharaon subissant la plaie des grenouilles (7 vo), Pharaon et son armée noyés dans la mer des roseaux (8), Moïse recevant les tables de la Loi (9 vo), l'agneau pascal (10), le roi David en prières (13 vo).
La Hagada fut écrite dans une très belle écriture carrée. Le chant final traditionnel, le Had gadya, est accompagné d'une traduction en judéo-allemand.