Dans les temps anciens, les commerçants israëlites qui tenaient une comptabilité, la tenaient en hébreu et pour cause. Ils ne pouvaient se servir d'une autre langue, l'hébreu étant la seule qu'ils pussent lire et écrire. Ils étaient pourtant supérieurs en cela à leurs contemporains non juifs qui, dans la grande majorité, ne savaient pas écrire, même dans leur langue maternelle. C'était l'époque où les chevaliers se vantaient orgueilleusement de ne savoir signer leurs noms qu'a la pointe de leur épée. Cependant que les juifs savaient tous lire et écrire l'hébreu et pouvaient, comme nous le disions, tenir leur comptabilité en ordre. Dans leur registre, l'avoir était indiqué par le mot hébreu "
li hayov" signifiant "à moi est dû" et le devoir, par le mot hébreu "ani hayov" signifiant "je dois".
Ces mots sont restés familiers dans le langage judéo-alsacien qui s'en servait pour dire ironiquement d'un commerçant qui ne possédait plus rien, criblé de dettes :
"Toute sa comptabilité se trouve uniquement du côté "ani hayov", je dois."
Er führt sel Buch mit "ani hayov".
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