En 1808 les deux frères choisirent simultanément le nom de Déprés qui se fixera sous la forme de Debré, et ne paraît pas avoir été porté par d'autres israélites qu'eux et leurs descendants. Ce nom vient probablement de l'hébreu DAVAR (parole). Ils ont tous deux assumé les fonctions de chantre. les chantres et les maîtres d'école se déplaçaient beaucoup et même au 18ème siècle n'étaient pas considérés comme domiciliés dans une localité déterminée. Les déplacements d'Anselme Debré (Anschel Moïse) signalés plus haut en sont bien la preuve. A titre de curiosité on notera qu'au recensement de 1848 les frères Jacques et Simon Dépré sont tous deux inscrits comme courtiers en conscrits.
Simon Debré est le fils de Jacques (Anselme) DEBRÉ (Déprés) né à Traenheim en 1800 (appelé "Jacob Loew Ausebel" jusqu'en 1808) et de Blandine KAHN, née à Westhoffen en 1817. Il est le petit fils d'Anselme Debré (Anschel Moïse) .
SA VIE
Né à Westhoffen
dans le Bas-Rhin en 1854, il suit les leçons de Talmud du rabbin Salomon
Lévy de Brumath,
puis celles des maîtres de la Yeshiva de Wurtzbourg, en Allemagne, et
c'est là, sans doute, qu'il se perfectionne aussi dans la langue allemande,
qu'il enseignera plus tard aux officiers de la garnison et, à un certain
moment, au collège municipal de Sedan.
Après des études à
l'Ecole Rabbinique de 1873 à 1879, il est nommé rabbin
de la cité ardennaise et occupe ce poste de 1880 à 1888.
En 1882, il épouse Marianne Trenel, fille du grand rabbin
Isaac Léon Trenel, directeur du Séminaire israélite.
En 1888, il est nommé rabbin de Neuilly-sur-Seine. "Il devint
rapidement l'ami, et en avançant en âge, le père aimé
de tous ses fidèles, pour l'aménité de son caractère,
la bonté de son coeur, l'autorité due à son savoir
et à son expérience, pour son aversion du clinquant, de
la fausse science et des hypocrisies sous toutes leurs formes."
Il est aussi professeur de Talmud au Séminaire Israélite, aumônier
du Lycée Janson de Sailly à Paris, et du Refuge de Neuilly,
et enfin promu grand rabbin à titre personnel. Ses principales
oeuvres sont :
- une traduction française du Judaïsme de Guedemann,
- la publication du texte et de la traduction française du Rituel
journalier,
- un Catéchisme à l'usage de la jeunesse israélite,
- des Considérations sur les principales étapes de la vie
cultuelle israélite, suivies d'un Recueil de Prières.
Il a publié de nombreux articles dans L'Univers Israélite
et dans la Jewish Encyclopedia.
Vers la fin de sa vie, il écrit L'humour
judéo-alsacien "un délicieux petit livre, tout imprégné
des saveurs du terroir et de cette tendre et hilarante ironie dont l'âme
alsacienne ne se départit jamais", contribuant ainsi à
sauver "de l'oubli un nombre considérable de dictons et de sentences
alsaciens". Ecrivain, linguiste et talmudiste renommé, il entretient
d'excellentes relations avec les pouvoirs publics et la mairie de Neuilly
permettant le développement de la synagogue de la rue Ancelle.
Simon Debré est mort en 1939 et a été enterré
au cimetière du Père Lachaise.
SA DESCENDANCE
Simon Debré est le père de quatre enfants :
- Robert Debré (1882-1978), pédiatre (voir ci-dessous)
- Jacques Debré
(1885-1969)
- Claire Debré-Schwartz (1888-1972), mère de
Laurent
Schwartz, mathématicien engagé et médaille Fields,
Daniel
Schwartz et Bertrand
Schwartz, polytechniciens
- Germain Debré
(1890-1948), architecte qui réalisa l'agrandissement de la synagogue
de Neuilly
Michel
Debré (fils de Robert Debré)
Né le 15 janvier 1912 à Paris, il est auditeur au Conseil d'Etat
et entre au Cabinet de Reynaud en 1938. Mobilisé en 1940, il est prisonnier,
s'évade, et passe en zone sud. En 43, il rejoint Paris et, membre du
Comité général d'études créé par
Jean Moulin, il participe à une réflexion sur la réforme
de l'Etat. Chargé par de Gaulle de choisir les futurs commissaires
de la République, il sera celui d'Angers. Au cabinet de De Gaulle (45-46),
il est chargé de la réforme administrative (dont sortira l'ENA).
Adhérant du RPF en 47, sénateur radical d'Indre-et-Loire en
48, il est opposé à la Constitution de la IVe
République, et favorable au retour du Général. Garde
des sceaux en juin 58, il est chargé de la rédaction de la Constitution.
Il sera Premier ministre jusqu'aux accords d'Evian (62). Il aura en charge
d'autres ministères : Economie et Finances (66-68), Affaires étrangères
(68-69), et sous la présidence de Pompidou, Défense nationale
(69-73). Député de la Réunion (63-89), il s'attache au
développement de l'île, il est élu maire d'Amboise en
66. Il est élu à l'Académie française en 88. Il
meurt le 2 août 1996.
Les fils de Michel Debré :