LES JUIFS DE METZ SOUS L'ANCIEN REGIME
Revue des Etudes juives 1905
La condition des Juifs de Metz sous l'ancien régime a déjà fait l'objet de nombreux. travaux.
Dans un mémoire sur les Trois-Evêchés, rédigé en 1698, Turgot, intendant de cette généralité et aïeul du ministre de Louis XVI, a consacré un chapitre aux Juifs de Metz : le ms. de la Bibliothèque municipale de Metz renferme un mémoire spécial sur les Juifs de Metz avec des copies d'actes relatifs à leur établissement. Un autre mémoire à peu près semblable, également sans nom d'auteur, et rédigé probablement au milieu du 18ème siècle, se trouve à la Bibliothèque municipale de Nancy (n° 880). M. Favier, conservateur de cet établissement, a bien voulu m'en procurer une copie, ce dont je le remercie ici encore.
Enfin, en 1903, ce sujet a été traité à nouveau dans le livre très documenté de M. Roger Clément, La condition des Juifs de Metz sous l'ancien régime (Paris, 1903). La première partie de ce travail est consacrée à l'établissement des Juifs à Metz. Elle comporte l'exposé chronologique de leurs relations avec la cité, dans la période germanique, et avec la Royauté et le Parlement, dans la période française. L'exposé de la condition des Juifs de Metz, au point de vue politique, civil et commercial, depuis l'occupation française seulement, fait l'objet des IIe et IIIe parties. Sauf quelques légères omissions sur lesquelles nous comptons revenir, nous possédons dans cet ouvrage l'histoire extérieure, si je puis m'exprimer ainsi, de la communauté israélite de Metz. Pour avoir une histoire complète, de la communauté, au moins pendant la seconde période, il faudrait étudier son histoire intérieure (C'est ce qu'a fait, en partie, M. Abraham Cahen dans cette Revue, t. VI, VIII, XII et XIII), pour laquelle les documents hébreux seraient à utiliser en première ligne, et rechercher les noms et l'origine des principales familles dont elle était composée. C'est ce second problème que nous nous proposons de résoudre dans le présent article.
M. Clément (page 3) insiste sur le fait que Metz, alors qu'elle était cité impériale, se gouvernait elle-même, n'ayant d'autres maîtres que les magistrats qu'elle se choisissait. Dès le 13ème siècle, en effet, elle s'était affranchie en fait du joug temporel de son Évêque, qui conserva pourtant le gouvernement de ses domaines jusqu'au milieu du 16ème siècle ; si bien que Metz et le Pays messin étaient tout à fait distincts des terres de l'Évêché. Il ne faut donc pas s'étonner si, malgré l'expulsion des Juifs de Metz survenue le 17 juillet 1365, à la suite de la destruction de vingt et une maisons de la rue des Juifs incendiées par la foudre, nous les trouvons dans cette ville durant tout le 15ème siècle. C'est qu'une large hospitalité leur était offerte dans les domaines de l'Évêché de Metz, de sorte que l'empereur Sigisgmond, en confirmant, en 1423, les privilèges des banquiers de la ville de Metz, ordonna, par son diplôme, que seuls les catholiques y
"exerceroient la banque à l'exclusion des Juifs qui s'en étoient emparés" (Clément, p. 14).
Il faut ajouter â cela que les Évêques possédaient pendant cette période des enclaves dans la ville et dans le pays messin, où les Juifs pouvaient librement demeurer. C'est ainsi que nous nous expliquons également le fait que vers 1500 plusieurs Juifs demeuraient à Metz aux bords de la Seille (1) ; ils devaient fournir, les jours de procession, un fauteuil et un banc. L'un d'eux, nommé Mardoché, refusa de le faire et se rendit à Ennery, où une communauté juive s'était établie avec la permission du seigneur de l'endroit. Ce fait est relaté par Carmoly dans la Revue orientale, II, p.399, d'après un fragment de l'ancien livre de la communauté de Metz, qu'il avait trouvé. chez M. Terquem. Ce qui ressort de tout cela, c'est que déjà au 15ème et au 16ème siècle il y avait des familles juives à Metz et aux environs, mais elles n'avaient point de situation légale ; celle-ci leur fut accordée par l'édit du 22 juillet 1565, par lequel le maître-échevin permit à Mardoché, Juif, et à son serviteur, ainsi qu'à Isaac, Juif,
"de faire leur résidence en cette Ville jusqu'à la saint Jean prochaine".
Les premiers mots de cet édit : "ont été mandés et fait venir" nous montrent également que ces Juifs demeuraient à proximité de la ville.
En 1567, quatre ménages sont autorisés à habiter Metz. Les chefs de ces ménages portent les noms suivants : Isaac, Mardoché, Michel et Gerson ; ce dernier était venu après les trois premiers. En 1589, on compte huit familles juives d'après le ms. 323 de la bibliothèque municipale de Metz, non utilisé par M. Clément. Six ans plus tard, en 1595, les Juifs de Metz formaient un groupe de cent vingt personnes ou vingt ménages, dont les noms nous sont connus par un document publié dans cette Revue (VII, p.107). Ce document est de la plus haute importance, puisqu'il contient non seulement les prénoms, mais encore les noms du père de chaque chef de ménage et son nom de famille, de sorte qu'avec l'aide de l'ancien Memorbuch, il nous sera possible d'ajouter des notes biographiques sur la plupart d'entre eux. Nous donnerons donc d'abord les noms, comme ils se trouvent dans le document, et ensuite les notes du Memorbuch qui s'y rapportent.
Etat de 1595
- Le chef et premier rabbin, Isaac fils de Lazare Lévy :
"Que Dieu se souvienne de l'âme de notre maître, le docte R. Isaac fils d'Eliézer ha-Lévi, avec l'âme d'Abraham, Isaac et Jacob, parce qu'il répandit l'instruction ici en la ville de Metz ; il fit aussi du bien à la communauté par ses décisions et il dirigea la communauté, tout le temps qu'il fut président, dans la voie de la paix, et ses fils et ses filles donnèrent des aumônes en son honneur ; en récompense, etc."
Il mourut en 1620 et son fils Alexandre devint son successeur celui-ci mourut à Coblence, en 1633 (voir Revue, t. VII, p.217). En 1621, il avait chez lui sa femme, sa mère, une servante et trois pauvres garçons.
- Le second rabbin, Joseph Lévy :
"...Notre maître, le docte R. Joseph, fils de notre maître ; le docte R. Isaac ha-Lévi, président du collège rabbinique ici à Metz et en d'autres endroits pendant plus de soixante ans ; il répandit l'instruction en Israël et se rendait matin et soir au temple continuellement, sa main était ouverte aux pauvres ; il fit de bonnes réformes et s'occupa d'œuvres charitables au profit de tout le monde…"
Il mourut à Francfort, le 7 Adar II 391 (1631).
- Le troisième rabbin, Salomon fils de Gerson Zey :
"...R. Salomon Israël, fils du docte R. Gerson, s'est donné de la peine et s'est dévoué pour organiser la communauté de Metz. C'était un pasteur fidèle et il a dirigé la communauté de Metz avec douceur et droiture plus de cinquante ans : il a montré beaucoup de zèle, de charité et de générosité. Il fréquentait matin et soir la synagogue, s'occupait de la Torah jour et nuit, et sa maison était largement ouverte... Il mourut le mercredi 17 Hesvan 386 (1625) (?) ici à
Metz."
D'après l'état de 1621, il s'appelait Salomon Zenné le vieux ; il avait avec lui sa femme, un serviteur, une servante et trois pauvres garçons.
Le 8 novembre 1627, son fils Maram Zey le remplaça. Celui-ci portait en hébreu le nom de החבר ר' מאיר אברהם . Le Memorbuch lui a consacré à peu près la même nécrologie qu'à son père ; il mourut le 20 Hesvan 390 (1629) à Metz. L'état de 1621 le nomme Marem Zenne ; chez lui, il y avait sa femme, cinq enfants, une servante et un pauvre garçon.
- Mayer, fils d'Isaac Gerotwol :
"...R. Moïse Méïr, fils d'Isaac, a donné cent couronnes pour la construction de la synagogue de la communauté de Metz et a donné des aumônes aux pauvres..."
Après sa mort, c'est le médecin Isaac Walache qui fut nommé à sa place, le 3 décembre 1620. Le Memorbuch lui a consacré la prière suivante :
"...Le médecin R. Isaac, fils de Josia Moïse, s'est imposé des efforts considérables pour la communauté ; il s'est conduit avec beaucoup de piété..."
L'état de 1621 le nomme Isac le docteur ; il avait chez lui sa femme, cinq enfants, une servante et un pauvre garçon. Dans l'état de 1637, nous trouvons Antoinette veuve d'Isaac, avec quatre enfants.
On trouvera de plus amples détails sur lui et sur ses descendants dans mon étude sur les médecins juifs à Metz.
- Jacob Lévy :
"...Jeqel Jacob, fils du haver R. Moïse Ascher ha-Lévi d'heureuse mémoire, a été président ici, à Metz, pendant de nombreuses années; il s'est conduit avec douceur et a fait beaucoup de charités et de bonnes œuvres. Sa maison était largement ouverte, il nourrissait et subventionnait (des jeunes gens), qui voulaient s'instruire dans la Torah..."Il était probablement originaire d'Ennery, car, lorsque son fils Ascher mourut, il constitua un legs de 300 francs, dont les intérêts devaient être employés à doter une jeune fille de Metz ou d'Ennery.
- Lazare l'aîné :
"...R. Eliezer fils de R. Salomon Israël, est décédé et a été enterré le mardi 25 Adar 396 (1636). C'était le fils de Salomon Israël Zey."
- Gerson, fils de Lazare (n'est pas mentionné dans le Memorbuch). Il était sans doute le fils du précédent; nous verrons plus loin qu'il ne vivait plus en 1637.
- Cerf, fils de Joseph : il faut peut-être lire Juda, au lieu de Joseph, car nous trouvons dans notre Memorbuch une prière consacrée à החבר רבי נפתלי אליקום בר יהודא.
- Mayer, fils de Jacob :
Il mourut probablement en 1633.
- Ephraïm, fils de Mardoché Cohen :
Il mourut sans doute en 1642.
- Judas, fils du rabbin Michel Lévy :
Il se distingua donc par sa piété et par sa charité; il légua sur sa fortune 200 francs, dont les intérêts devaient servir à secourir une fiancée indigente, et 100 francs pour les pauvres. Il décéda le jeudi et fut enterré le vendredi 15 Nisan 402 (1642).
- Mayer Lévy :
Il n'est pas mentionné dans le Memorbuch ; par contre, nous y trouvons une prière pour sa fille Vogel, qui mourut avant son père, et une prière pour son fils Akiba, qui décéda et fut enterré le premier jour de Pâque. A cette époque, son père était déjà mort, puisque le scribe du Memorbuch fait suivre son nom de l'eulogie ז"ל. Nous verrons plus loin qu'eמ 1637 encore, il y avait un Mayer Lévy à Metz avec sa femme et trois enfants.
- Abraham Lévy :
Il décéda et fut enterré le 3 Hesvan 393 (1632). Dans l'état des Juifs de Metz (quartier Saint-Ferroy) de l'année 1621, nous trouvons un Abraham Lévit, sa femme, un enfant, une servante et un pauvre garçon.
- Abraham Lévy :
Il mourut et fut enterré le lundi, 25 Nisan 406 (1646).
- Mayer, fils d'Aaron.
Il n'est pas mentionné dans le Memorbuch.
- Mardoché, fils d'Isaac Halphen : ר' מרדכי בר יצחק אברהם ז"ל
La date de sa mort n'est pas indiquée, mais elle survint probablement avant 1637. L'état de 1637 mentionne Anne, veuve de Mardoché Juif, tandis que dans celui de 1621, il est nommé Mardouchée le vieux ; il avait avec lui sa femme, un enfant, une servante et un pauvre garçon.
- Salomon Xintzenaue : c'est, sans doute, Salomon Binjamin. Nous trouvons, en effet, dans le Memorbuch une prière pour ר' שלמה בנימין בר יצחק אהרון ז"ל
Il mourut le mercredi 14 Adar 396 (1636). Il est peut-être identique avec Salomon May, qui a signé le bail pour l'établissement d'un cimetière eu 1619 (voir Revue t. VII, p. 109) et qui est nommé également dans l'état de 1621 ; il avait alors dans sa maison sa femme, cinq enfants, une servante et un pauvre garçon.
- Hayem, fils du rabbin Mayer : ר' חיים סן החבר ר' מאיר זצ"ל
La date de son décès n'est pas donnée. Je suppose qu'il s'agit de Hayem Reinbach, dont la signature se trouve également au bas du bail cité plus haut. Dans l'état, de 1621 figurent deux Hayem, un jeune et un vieux, tandis que celui de 1637 nomme un Hayem, le jeune, avec sa femme et Hayem Renbat (!) le Juif, avec sa femme, six enfants et une servante.
- Lazare, fils du rabbin Isaac Lévy : ר' אליעזר בן מהורר יצחק הלוי. C'était donc le fils du premier rabbin de Metz ; il mourut probablement avant son père.
- Coussiel, fils du rabbin Isaac Lévy :
Il décéda et fut enterré le dimanche, 20 Tischri 413 (1652). Dans l'état de 1621, il est nommé Couselle Lévit ; il avait alors avec lui sa femme, cinq enfants, une servante et deux pauvres garçons. En 1637, d'après l'état de cette année, il n'avait plus que sa femme et deux enfants.
En 1602 (28 mars) le Cahier des Trois Ordres de Metz adressé au Roi contenait une plainte contre les Juifs. il y était dit :
"que le nombre des Juifs qui se trouvent dans ladite Cité, surpassant de beaucoup celui qui leur étoit prescrit, à la ruine et diminution du bien des habitans, soit retranché, etc.".
Le Roi répondit, par lettres patentes du 3 avril suivant, que
"les anciennes Ordonnances et Reglements faits pour l'introduction des Juifs et pour leur demeure en ladite ville, y seront observés."
Cette réponse, qui dénotait de bonnes dispositions chez le Roi à l'égard des Juifs, encouragea ces derniers à s'adresser au duc d'Épernon, dès qu'il fut de retour à Metz. Ils lui demandèrent d'étendre l'autorisation de séjour à 120 personnes formant 24 ménages. La permission fut accordée le 20 janvier 1603. (Voir Clément, op. cit., p. 27 et 28.)
Onze ans plus tard le nombre des familles juives à Metz avait plus que doublé, et, par ordonnance du 17 janvier 1614, le duc d'Épernon autorisa encore une fois les 58 ménages qui habitaient alors la ville à y rester, avec l'injonction, il est vrai,
"de tenir dorénavant un Registre des descendans par noms et prénoms, sans qu'il soit loisible aux Juifs de recevoir ni tirer à eux aucuns de leurs voisins ou étrangers du pays, si ce n'est par mariage" (Clément, ibid., p. 28).
Nous ne connaissons pas les noms des chefs de ces 58 ménages, mais nous avons vu plus haut que la plupart de ceux qui sont mentionnés en 1595 vivaient encore en 1614, et, si nous y ajoutons les noms nouveaux que nous trouvons parmi les personnes qui ont signé le bail pour rétablissement d'un cimetière juif à Metz en 1619, nous aurons à peu près une liste complète des 58 ménages.
Etat de 1621
- Vaynesse Lévy : au lieu de Vaynesse, il faut lire Vaybesse, et il s'agit ou de
מהור"ר, פייבוש סג"ל
dont le décès est. inscrit dans le registre de la confrérie à la date de שצה (1635), premier jour de Schabouot (voir Revue, t. VII, p. 218)
ou de ר' וייבש משולם יעקוב בר אליעזר הלוי ז"ל, qui décéda, d'après le Memorbuch, le mercredi 16 Tamouz 411 (1654).
- Maieur Gaie est, sans doute, une faute pour Maieur Zaie ou Zay et identique avec Mahram Zay, dont nous avons parlé plus haut.
- Mardouché Zey était un des personnages les plus distingués de la communauté de Metz ; il est nommé
הגאון החסיד מורינו הרב רבי מרגכי ישראל בר מאיר ז"ל
Il fut pendant de longues années membre de la commission administrative et était appelé d'ordinaire R. Susskind l'aîné. Il mourut le dimanche soir, 20 Tébet 400 (1640).
- Sanvel Trève : nous croyons le retrouver dans ר' שמואל בן מאיר qui mourut probablement en 1665; il était marié avec Mindèle, fillede R. Senior Lévy ; le rôle de !624 mentionne également un "Samuelle, sa femme, quatre enfants et un pauvre garçon", et celui de 1637 un "Samuel Trêve, Juif, sa femme, cinq enfants, une servante".
- Salomon Cahen n'est pas mentionné dans le Memorbuch ; mais dans le rôle de 1621 nous trouvons un "Salomon Cohenne, sa femme, sa mère, trois enfants et trois pauvres garçons", et dans celui de 1637 un "Salomon Cohenne, Juif". Un de ses fils paraît avoir été
משה בר שלמה ז"ל, mort le 23 Schebat 415 (1655); il se distingua surtout par l'hospitalité qu'il accordait aux pauvres étrangers (הכנסת אורכים).
- Moyse Zey : c'est הפרנס ר' משה ישי בן מהור"ר שלמה ישראל ז"ל
Sa femme était מרת ברוינלן בת ר' יעקוב ז"ל. Dans le rôle de 1621, il est nommé Moyse Zenne ; il avait chez lui sa femme, cinq enfants, une servante et un pauvre garçon ; dans celui de 1637, il est nommé "Moyse Zeil, Juif" ; il n'avait alors chez lui que sa femme, un enfant et une servante.
- Abraham Geronbache n'est pas mentionné dans le Memorbuch. L'état de 1621 contient plusieurs chefs de famille portant le nom d'Abraham, mais celui de Geronbache ou Grumbach ne s'y trouve pas. Par contre, nous trouvons dans l'état de 1637 une Rachel, veuve d'Abraham Chouaube, avec cinq enfants. Or, nous savons que les membres de la famille Chouaube, ou Schwab, se nommaient parfois aussi Grumbach, de sorte que cet Abraham Chouaube serait identique avec notre Abraham Geronbache. Il serait donc mort avant 1637. Il était probablement le père de Méïr Schwab, dont nous avons parlé dans notre étude sur Elie Schwab, rabbin de Haguenau (Revue, XLIX, p. 104 et ss.), et peut-être le frère de Samuel Chouaube, cité plus loin.
Sa fille רייצכן בת הח"ר אברהם ז"ל גרומבך décéda, d'après le Memorbuch, le 12 Tébet 425 (1665).
- Moysse Lévy. C'est, sans doute,
הפרנס בהר"ר משה ירמיהו במהר"ר מרכי סג"ל ז"ל איטינגר.
Il mourut le 19 Sivan 396 (1636). Il avait, en 1621, sa femme, quatre enfants, une servante et deux pauvres garçons. Dans l'état de 1637, nous trouvons encore sa veuve Sara avec six enfants et une servante.
- Mayer Lévy ; voir plus haut n° 12. L'état de 1621 cite plusieurs Mayer, mais aucun avec le nom de famille Lévy, tandis que dans celui de 1637 nous trouvons un Mayer Lévy, Juif, sa femme et, trois enfants.
- Jacob, fils de Heuma. C'est
ר' יעקב ירמיהו בר חיים ז"ל, mort le 10 Adar 401 (1641). Le rôle de 1621 le nomme "Jacobe filz de Hayemme" ; il avait alors avec lui son père, trois enfants et cinq pauvres garçons en pension. Dans l'état de 1637, il s'appelle Jacob Hayem ; il avait encore sa femme et deux enfants.
- Raphaël, fils de Lazare :
הפרנס כהר"ר רפאל בר אליעזר ז"ל
Il décéda le 18 Eloul 428 (1668). Le rôle de 1621 mentionne deux Rafaelle (sic), l'un avec son gendre, sa femme, trois enfants et un pauvre garçon ; le second également avec son gendre, sa femme et deux enfants. Dans l'état de 1637, nous trouvons Raphaël Maye, Juif et sa femme ; Fleure, veuve de Raphaël Rousseau, Juif, avec six enfants, et Raphaël l'aîné, Juif, sa femme, cinq enfants, un serviteur et une servante.
- David Lévy (cité deux fois). Le Memorbuch, connaît également d'abord un
כהר"ר דוד בר יקותיאל הלוי,
qui fut Mohel (circonciseur) et sonneur de schofar à Metz et qui mourut le premier jour de Hanoucca 405 (1644), et ensuite un
כהר"ר דוד בן מכר"ר שניאור לוי ז"ל
mort le 25 Tischri 411 (1650). Nous retrouvons les deux Lévi en 1621 et en 1637 : le premier avait en 1621 sa femme, quatre enfants et un pauvre garçon ; en 1637, il n'avait plus sa femme ; le second avait en 1621 sa femme, et en 1637, sa femme et quatre enfants.
- Mardouché Halfoune : nous avons parlé de lui plus haut au n° 16.
- Meschoullam, fils de Mardouché :
משולם אברהם בן מרדכי חלפון.
Il émigra en Palestine (en 1650) avec sa femme Michla et y mourut le 22 Veadar 413 (1653). Le rôle de 1621 cite également Abraham, fils de Mardouchée, sa femme, deux enfants, sa mère, une servante et un pauvre garçon, et dans l'état de 1637 c'est probablement le premier des trois Abraham Halfenne avec deux enfants et une servante.
- David Cahen, fils d'Elie :
כהר"ר דוד ירמוהו בר אליה יהודא הכהן ז"ל ; mort la veille de la néoménie d'Iyar 435 (1675).
C'est, sans doute, David le jeune de l'état de 1621, qui avait alors sa femme, deux enfants et un pauvre garçon, car il y avait à cette époque aussi un David Cohenne le vieux avec sa femme, cinq enfants et deux pauvres garçons. Celui-ci ne vivait plus en 1631, car le rôle de cette année mentionne seulement David Cahein, sa femme et cinq enfants.
- Jacob le jeune. L'état de 1621 mentionne également un Jacob le jeune avec sa femme, trois enfants, une servante et deux pauvres garçons; il est peut-être identique avec Jacob Beausom (?) du rôle de 1637, qui n'avait alors plus que sa femme et une servante.
- Salomon Hanau, ancêtre de la famille Hannaux. Dans l'état de 1621, il est nommé Salomo de Henna, c'est-à-dire de Hanau : il avait sa femme et un enfant, et dans l'état de 1637, nous trouvons Fleure, veuve de Salomon Hanaux avec quatre enfants. Il est donc mort avant cette date. Il est probablement identique avec ר' שלמה בר חיים mort le 26 Eloul 392 (1632). Le Memorbuch dit de lui qu'il s'occupa beaucoup de la construction de la synagogue de Metz.
- Lion Halfoun : החבר ר' יהודא בר מרדכי ז"ל, mort le 14 Iyar 396(1636).
Il est nommé Lion, filz de Mardouchée ; il a sa femme, cinq enfants, une servante, un pauvre garçon dans l'état de 1621.
- Aaron Gerotwol :
הפרנס כהר"ר אהרון יואב בר ברוך ז"ל.
Il légua des sommes importantes pour les pauvres de la Palestine et pour ceux de Metz, ainsi que pour des talmudistes du pays et de l'étranger. Il constitua aussi un certain capital, dont les intérêts devaient être distribués chaque année. Il mourut le 9 Heschva 406 (1645). Il est appelé Aron, filz de Barucque (avec sa femme, trois pauvres garçons) dans l'état de 1621, et Aaron Bary (lire : Boric?), Juif (avec sa femme et une servante, dans celui de 1637.
Note :
- J'ai émis l'hypothèse que le nom bien connu de la famille Sée, qui est écrit מזיא dans les anciens documents, doit être traduit de la Seille et a été précisément adopté par un ou plusieurs des Juifs établis aux bords de cette rivière. V. Die Namen der Juden ira Elsass, p. 12. T.L. n°99.
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