Centenaire sans doute, (nous ne possédons pas de documents sur la première apparition d'un chœur dans notre temple), elle figurait parmi les chorales juives les plus importantes d'Alsace.
Dès la fin du siècle dernier, grâce à M. Alphonse Raas, ministre-officiant à notre synagogue de 1897 à 1940, elle connut rapidement un essor remarquable. Au demeurant, le souvenir de ce 'Hazzan exceptionnel, élève de Victor Heymann, est resté vivace chez nous et chez tous ceux qui l'ont connu. Voici en quels termes le grand rabbin Joseph Bloch, dans son Histoire de la communauté juive de
Haguenau, lui a rendu hommage : "Il était un 'Hazzan de la vieille école, doué d'une voix extraordinaire et d'un rare talent."
Les choristes, au nombre d'une vingtaine, dont quelques jeunes de l'orphelinat, tous coiffés de leur toque et en soutanelle, du haut de la galerie, où se trouvait l'orgue (disparu depuis 1940) ou groupés pendant les grandes fêtes de Tischri à l'Almémor autour de monsieur Raas, apportaient une contribution remarquable à la solennité des offices. A l'école d'un tel maître, les choristes, (par ailleurs secondés par des animateurs comme Georges Kahn, Jacques Sichel et, plus tard, Edmond Klein et Emile Heumann), ne purent donner que le meilleur d'eux-mêmes.
Nous eûmes encore une fois le bonheur d'entendre monsieur Raas à la cérémonie de la fête de la Libération le 8 avril 1946. Mais dès les années 30, son élève, le Docteur Willy Frank, dont on connaît le rôle d'animateur de toutes les activités communautaires après 1a guerre jusqu'à sa disparition prématurée en 1967, se préparait à reprendre le flambeau en communiquant au chœur son enthousiasme pour le 'Hazzanouth alsacien traditionnel. En même temps, monsieur Salomon Berg, attaché lui aussi à cet héritage, enrichissait le répertoire de la chorale des airs apportés de sa proche communauté natale de Mertzwiller.
Au retour de l'exil, en 1945, le poste de ministre-officiant de la synagogue de Haguenau resta vacant jusqu'au début de 1946. Pendant ce temps, les offices étaient assurés par monsieur Henry Lévy et le docteur Frank. Ce dernier, avec le nouveau ministre-officiant, Monsieur Oscar Kugler, entré en fonction ou début de 1946, lui aussi élève de Victor Heymann et ensuite de Bernard Bochner, s'attache à la tâche ardue de reconstituer la chorale malgré les difficultés de recrutement dans la communauté décimée par les persécutions. Tâche poursuivie par monsieur Kugler, après le décès du docteur Frank, et sa propre retraite (1971), et au-delà. Nous voudrions aussi rappeler ici le souvenir d'Eugène Falk qui, comme deuxième ministre-officiant, fut pendant de longues années, avant et après la dernière guerre, un dévoué collaborateur de ses collègues.
Après Alphonse Raas et la retraite de Monsieur Kugler, Monsieur Michel Heymann prit à son tour la chorale en main. Son trop court passage dans notre communauté (1973 - 1980) ne l'a pas empêché de laisser son empreinte dans la reconstitution de entre choeur. Grâce à leur dévouement notre choeur a pu reprendre vie, des membres de la nouvelle génération étant venus prendre place à côté des anciens. A ce propos, il convient de rendre hommage à la fidélité de monsieur Robert Lévy, seul membre survivant des chanteurs de l'époque de la première guerre et qui, depuis 1917, n'a cessé de se dévouer corps et âme à la chorale.
Sans retrouver ses effectifs d'avant-guerre, notre chœur a retrouvé une vitalité et un niveau qui lui ont permis de se produire avec un grand succès dans différentes institutions juives du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ainsi que dans les centres commnautaires de Strasbourg et de Colmar. Voilà que nous espérons de bon augure pour la continuation d'une carrière si bien remplie.
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entendez le texte de cette allocution, dit par M. André Lévy, suivi par les chants de la chorale |
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