Extrait de la Brochure éditée par la Municipalité d'Offendorf
La présence de premières familles juives à Offendorf
remonte au début du 18e siècle, probablement issues comme celles
de Herrlisheim (Bas-Rhin) de la forte
communauté juive regroupée près de Haguenau,
à Schirrhoffen notamment.
Dépourvus de droits civiques, d'état-civil, de patronymes, exclus
des corporations sous l'Ancien régime, les juifs ont été
émancipés en 1791 à la suite de mesures prises sous la
Révolution, et ils ont obtenu un état-civil et des patronymes
sous le Premier
empire.
Dès 1752, trois familles juives résidèrent à Offendorf,
et à partir de 1807, leur progression fut constante jusqu'en 1918.
Ainsi la communauté israélite comptait sept personnes en 1807
et 59 personnes en 1918.
A la veille de la deuxième guerre mondiale, Offendorf comptait 11 familles
juives, représentant 39 personnes, pour une population totale du village
de 1629 habitants.
Les
chefs de famille et leurs activités se présentaient comme suit
:
A Offendorf, la synagogue,
lieu de prière et école de la Loi, dénommée dans
le dialecte judéo
alsacien "Juddeschülle" était située
dans la "Schnautzgasse" l'actuelle rue des Ecoles sur un
terrain intégré à la propriété n° 7.
Le plan ci-contre datant du début du 20ème siècle nous
indique l'implantation de l'édifice religieux ainsi que du bâtiment
annexe, le bain rituel.
Le rapport rédigé en 1953 par l'architecte strasbourgeois Lucien
Cromback, établi sur la base de renseignements recueillis auprès
de Maurice Braun, président de la communauté
israélite d'Offendorf de 1930 à 1952, donne une description précise
des caractères architecturaux de l'édifice.
Le bâtiment constrvit en moellons avait un suubossement en pierres des
Vosges taillées, de même les encadrements de fenêtres en
forme orientale, les chaînes d'angle, le dallage au dessous du pignon
étant en pierre de taille. Le pignon était décoré
d'une rosace au-dessus de la porte d'entrée et au sommet du pignon il
se trouvait des tables de la loi en pierre.
Les fenêtres étaient en vitraux décoratifs de couleur, sertis
de plomb. La couverture étuit en tuiles mécaniques.
A l'intérieur, les couloirs étaient carrelés, le sol sous
les baies était en bois de sapin avec des bordures en chêne. La
porte d'entrée était en chêne à panneaux. Les bancs
étaient en chêne avec pupitres et casiers à portillons fermés
à clef
La tribune devant l'Arche Sainte (encadrée d'un portique en pierres de
taille sculptées) était de construction massive avec une rampe
en fer forgé.
Le plafond était plâtré. L'éclairage de la nef était
exécuté avec un grand lustre en cristal et deux petits lustres.
En ce qui concerne le mobilier et les objets de culte, le rapport du président
du consistoire établi en 1946 donne la liste exhaustive de tout ce qui
a été spolié.
On y trouve entre autres, une série de lustres dont un à seize
bougies, un lustre en cristal, deux candélabres à huit branches,
un pupitre, des bancs (26 places pour hommes et de 20 places pour femmes) un
canapé, un bahut, une armoire, une corne "shofar",
cinq rouleaux de la Loi, des pièces d'argenterie, des tentures pour le
tabernacle, des mantelets, des châles, des livres de prière, un
tronc et du mobilier et accessoires pour le bain rituel.
La maison perpendiculaire à la rue était habitée par le ministre-officiant. Cette fonction a été remplie par Isaac Meyer pendant 40 ans de 1890 à 1930, ensuite par son fils Sylvain jusqu'en 1934. A partir de cette date, cette fonction fut assumée par plusieurs ministres-officiants successifs venant de l'extérieur.
En 1940, sur ordre de l'occupant nazi, la synagogue fut complètement
rasée et son mobilier spolié. Les pierres ont
servi de remblai pour le soubassement de chemins ruraux.
Après guerre, la communauté israélite ne compte plus qu'une
quinzaine de membres dans notre localité. Les dernières familles
ont progressivement cessé leurs activités commerciales pour se
retirer en partie dans la capitale alsacienne ou pour s'établir ailleurs.
La synagogue arasée n'a plus été reconstruite, seul subsistait
très longtemps encore le grand marronnier qui ombrageait naguère
l'allée menant au lieu de culte.
La communauté fut durement éprouvée durant la deuxième
guerre mondiale avec douze déportés, quatre personnes décédées
en exil, et l'un de ses membres tombé un 1940.
En 1950 futérigé un monument à la mémoire des martyrs
de l'holocauste originaires des communautés de Herrlisheim et Offendorf.
Ce monument aux déportés (photo ci-dessous) se dresse dans l'allée
centrale du cimetière israélite.
Les douze personnes d'Offendorf mortes en déportation sont :
BRAUN Jules
BRAUN Gustave (fils de Casimir)
BRAUN Fernande
BRAUN Claude
BRAUN Jette
BRAUN Myrtil
BRAUN Rose
BRAUN Gustave (fils de Joseph)
REHS Elise
REHS Pauline
WELSCH Isaac
WELSCH Florence
La communauté juive a imprégné la vie quotidienne de notre village durant des générations. Parmi les témoignages parvenus jusqu'à notre époque, il y a notamment les nombreux mots de la langue yiddish que nous utilisons couramment dans le dialecte alsacien.
Nous remercions M. BERG du consistoire israélite de Strasbourg et M. David BRAUN fils de Maurice BRAUN qui nous ont communiqué l'essentiel des renseignements nécessaires à la rédaction de cet article.
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