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Aussi bizarres que peuvent apparaître certaines dispositions mentionnées dans cet opuscule. Tout lecteur de bonne foi sera obligé d'y découvrir une des idées maîtresses gouvernant l'économie de notre vie spirituelle. Le respect sans concessions de l'éminente dignité de la personne humaine, même quand celle-ci ne fait plus partie du royaume des vivants. Respect qu'exige la parcelle de Dieu qui est en chacun de nous, depuis que nous avons été créés à son image.
La mort ne doit inspirer ni angoisse, ni crainte. Un Midrash illustre cette opinion d'une façon convainquante :
"pourquoi l'enfant en naissant pleure-t-il, alors que très souvent la figure du mort affiche des traits décontractés, voire l'esquisse d'un sourire ?" -Par ce travail, j'ai aussi voulu rendre hommage à tous les membres des 'Hevroth qui, dans nos communautés, font la toilette et la veillée de nos morts. Sans publicité et sans tapage, ils accomplissent une mitzwa des plus grandes et des plus admirables.
A cette question posée par un disciple, le maître répond :
"les larmes du nouveau-né sont les derniers soubresauts de l'âme qui devant Dieu se rebelle à l'idée de devoir descendre sur terre. Dieu lui explique que les mérites ne peuvent s'acquérir que sur terre, quand elle sera confrontée aux problèmes quotidiens de la vie. Aussi, ce sera ici-bas une lutte permanente entre l'instinct de conservation du corps et de l'âme qui aspire à retourner vers Dieu. La réalisation de ce dernier souhait s'exprime dans les traits rassérénés du défunt".
Pour quel membre de sa famille, doit-on observer le deuil ?
Pour père et mère, frère et soeur du même père ou de la même mère, le mari femme, la femme pour son mari, les parents pour les enfants.
Les quatre périodes de deuil
De la façon de se comporter...
Ceux qui sont au chevet du malade à l'agonie observent le silence, seront recueillis et si possible réciteront des Psaumes : 20, 6, 9, 13, 16, 17....Il est vrai que généralement ces psaumes sont dits à la synagogue, avec un certain nombre de versets du psaume 119.
On ne laissera pas le mourant seul. C'est un devoir de rester auprès de lui jusqu'à son dernier souffle. A l'approche des derniers moments on se met devant le lit du moribond de façon à pouvoir épier les moindres expressions du visage et on dit à haute voix très distinctement les Shéimoth :
L'Eternel règne, l'Eternel a régné, L'Eternel régnera à jamais.
Béni soit à jamais le nom de son Règne glorieux. (3 fois)
L'Eternel seul est Dieu. (7 fois)
Ecoute, Israël, l'Eternel est notre Dieu, L'Eternel est un.
A partir de cet instant, il ne faut ni changer l'agonisant de sa place, ni rien mettre ou enlever d'au-dessous de lui, ni lui donner de potion, ni même le toucher. Cependant, si par la parole ou des signes, il demandait à boire, il faut donner suite à son désir. Avec douceur, on pourra ramener sous la couverture, le bras ou la jambe. On peut même le retenir de force au lit, lorsque sa lutte contre la mort le pousse à vouloir le quitter. Pour qu'il n'entende pas leurs gémissements, on fera sortir de la chambre ses proches, lui évitant ainsi tout ce qui pourrait troubler et rendre par trop pénible son agonie. Cependant, s'ils savent dominer leur douleur, ils pourront demeurer à son chevet. Leur tranquille assurance, leur affectueuse sollicitude seront pour le mourant, un doux réconfort.
Comment reconnaître l'imminence de la mort ?
Les râles provenant de la difficulté grandissante à respirer.
La pâleur des lèvres. Le nez froid et pointu. Les yeux vitreux
et brisés. La sueur froide et collante. Les mains et les pieds froids.
Chez certaines personnes, particulièrement celles ayant succombé
à des maladies accompagnées de grandes fièvres, mains
et pieds restent chauds, même quelques heures après le décès.
Il arrive souvent, que les femmes en couches et les personnes mortes de consomption
ou de vieillesse, restent lucides jusqu'à leur dernier soupir.
Que faut-il faire après le décès ?
On attendra un quart d'heure avant de toucher au corps. Ce laps de temps écoulé, on tiendra un duvet sous le nez de la dépouille mortelle. S'il reste immobile, la mort peut être établie avec certitude et l'assistance dira :
Sois loué Eternel notre Dieu, Roi de l'universEn plus, chacune des personnes présentes, pratiquera une déchirure dans son vêtement ; déchirure qui peut être recousue sur le champ. On fermera les yeux au mort., et autour de la tête, on nouera de haut en bas, un lien pour que la bouche reste fermée. Le corps sera déposé à terre sur de la paille les pieds dirigés vers la porte. Un drap le couvrira entièrement. Au haut de la tête brûlera une lumière - celle-ci symbolise la vie qui se consume comme une lumière. Préalablement, on se sera assuré de l'état de propreté de sa chemise, souillée, on la remplacera.
Juge équitable et juste.
Coutumes
Dans beaucoup d'endroits, il est d'usage de réciter à cet instant les prières suivantes : Hoadérés, Yigdal et Adon Olam.
L'eau puisée se trouvant dans la maison du deuil ainsi que celle des trois maisons environnantes doit être jetée. La coutume voulait même d'en faire autant dans les maisons devant lesquelles passait le cortège funèbre. Exception était faite pour l'eau destinée à la fabrication des pains azymes. Cette tradition remonte à l'époque du ghetto. Par ce geste symbolique, une maison communiquait à l'autre la nouvelle d'un décès, ou la venue du cortège funèbre, un tel message ne devant pas se transmettre explicitement. Pourquoi a-t-on précisément choisi l'eau comme moyen de transmission ? Celle-ci avait fait défaut lors de la mort de Myriam, la soeur de Moïse.
Le Shabath :
Si le décès s'est produit le
jour du Shabath, avant de déposer le corps à terre sur la
paille, on mettra sur lui un morceau de pain, qui y demeurera jusqu'à
l'issue du Shabath. En ce jour, il est aussi interdit de lui fermer les yeux
et de détendre ses membres. Quant à la bouche, il est permis
de faire en sorte que le lien la maintienne telle qu'elle était au
moment du décès.
La lumière près de la tête du défunt, ne sera allumée
qu'à la tombée de la nuit.
Le Yom Tov :
Le Yom tov, on fera allumer une lumière
près de la tête sans attendre la tombée de la nuit. Si
l'inhumation a lieu le Yom Tov et uniquement dans ce cas, tout se passe comme
un jour de semaine. Le corps est déposé à terre sans
le pain.
Diverses prescriptions à observer
Le mort doit être veillé, pour écarter de lui rongeurs et vermine et pour lui porter un secours immédiat, au cas où la mort ne serait qu'apparente.
Dans la chambre mortuaire, on ne prie pas, on n'étudie pas la Torah et on n'y prend aucun repas. Si la famille du défunt ne possède que cette seule chambre, elle aura soin de dresser un paravent ou de tendre un rideau devant la dépouille mortelle. Aussi longtemps que celle-ci y restera, il est d'usage d'en écarter les miroirs ou moins de les retourner vers le mur. On épargne ainsi aux affligés la vision multipliée à l'infini du mort. Le veilleur est dispensé de faire la prière du Shema'. S'ils sont au nombre de deux, ils se relaieront pour réciter le Shema'.
De la conduite de l'Onên
Onên est le nom de l'affligé, avant l'inhumation
Il s'abstiendra de manger de la viande, de boire du vin et d'avoir des rapports
conjugaux. Il ne mettra pas les tephilîn,
ne fera aucune prière, ne prononcera aucune bénédiction,
et ne répondra pas "Amen" aux bénédictions dites par
les autres. Il n'ira pas à la synagogue, ne comptant pas dans l'assemblée
des fidèles (Minyân). En attendant l'enterrement, les
proches parents sont dispensés de toutes les mitzwoth.
Il ne se comportera pas comme un Ovel.
Il restera chaussé et ne s'assoira pas à terre. Il lui est permis
de traiter des affaires et de faire les démarches que nécessite
l'enterrement.
Le Shabath :
Le Shabath il n'y a pas d'Aninouth. L'Onên fera sa prière et sera astreint
à toutes les mitzwoth. Viande et vin seront permis, seule la vie intime
restera prohibée. Quiconque devient Onên un samedi soir, fera l'Havedoloh
après l'inhumation sans bougie et sans épices. Il en sera dispensé,
si l'enterrement a lieu le mercredi suivant.
Le 9 Abh :
Le Tischo beabh, l'Onên n'ira pas à la synagogue. Il peut à
la rigueur assister à la lecture d'Eikho
et des Kinôth.
Pourim :
A Pourim, l'Onên viendra à la synagogue pour écouter la Meguiloh.
Là encore, il se contentera d'être un témoin passif, qui,
ni ne répétera, ni ne répondra "Amen." Si le défunt
est inhumé le jour de Pourim, après l'enterrement, l'affligé
lira la Meguiloh, ou écoutera la lecture faite par un récitant.
Pâque :
Hanouka :
Jahrzeit : 'Hol Hamoëd (jours semi-fériés des fêtes
de Pessa'h et Soukoth) : Yom Tov :
A Pessa'h l'Onên fera donner le Seder par un autre.
A Hanouka l'Onên n'allumera pas les bougies.
Un Onên ayant Jahrzeit a le droit de dire le Kadish.
L'affligé observera les mêmes prescriptions que les
jours ouvrables.
Le Yom tov,
l'Onên observera
les prescriptions habituelles le jour de l'enterrement jusqu'après
l'inhumation. La veille du premier et du second jour, ces prescriptions n'entrent
pas en vigueur : l'affligé dira les prières, fera le Kidoush,
comptera pour le minyân
et prendra part à l'office public. Il en sera de même le premier
jour de Yom Tov où l'enterrement n'a pas lieu.
Le Kadish
ne sera récité qu'après l'inhumation.
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