la commission de bischheim.
Après cette lecture le président annonce que la commission correspondante commencera ses travaux à dater de ce jour en conséquence il procède à l'installation de Messieurs Kuppenheim, Bloch et May comme membres de cette commission, et les invite à bien se pénétrer de l'esprit qui doit guider tous les membres d'une institution aussi importante, à se conformer exactement aux dispositions des statuts de la société et de la délibération dont il vient de deur être fait lecture et il s'applaudit de voir participer aux travaux de la commission des membres qui paraissent animés d'un aussi bon esprit, M, Kuppenheim répond en peu de mots à M. le président en l'assurant que lui et ses honorables collègues se rendront dignes de la confiance que la commission paraît leur accorder.
La commission avant de se séparer arrête encore qu'il sera écrit aux commissaires surveillants de la synagogue de Bischheim pour l'inviter à donner connaissance à ses coreligionnaires de l'établissement de la commission correspondante à laquelle pourront s'adresser tous ceux qui auront quelque demande à faire.
La deuxième assemblée des sociétaires.
La seconde Assemblée générale des sociétaires eut lieu le 12 juin 1827.
Conformément à l'article 16 des statuts organiques de la Société,
les membres du Conseil et de la commission administrative et les membres du
Consistoire israélite s'étant réunis dans la grande salle
de l'Hôtel de Ville sous la présidence de M, Auguste Ratisbonne,
la séance s'est ouverte à trois heures, en présence d'une
nombreuse réunion de fonctionnaires, de Dames et de sociétaires,
Parmi les premiers, on remarquait : M. le Maire de la Ville, M. de Golbéry,
président de la cour d'assises, M, le président du Tribunal
civil, M, le Procureur du Roi, des Juges du Tribunal civil, des Conseillers
de Préfecture, M. le Doyen de la Faculté de Droit, des Professeurs
des diverses Facultés, M, le Bâtonnier de l'ordre des avocats,
des membres du Barreau, des Employés supérieurs de diverses
administrations.
On distinguait dans le fond de la salle les élèves de l'Ecole israélite de cette ville au nombre de 112, les élèves de l'Ecole des filles au nombre de 50 et cinquante apprentis de la Société, qui tous avaient confectionné des objets d'art dont l'exposition a attiré l'attention de l'assemblée.
M. Auguste Ratisbonne, président de la Société,
prend la parole et se rend l'interprète des sentiments de reconnaissance
des membres de l'administration qu'il préside, envers les nombreux
bienfaiteurs de la Société.
M. Théodore Ratisbonne, secrétaire du conseil,
présente des considérations générales sur l'état
des Israélites en France et particulièrement en Alsace.
M. Isidore Goschler, secrétaire de la commission administrative,
rend compte des travaux de la commission, de ses recettes et dépenses.
Après ce rapport et au moment où l'on allait décerner
les prix aux apprentis, M. le Président a reçu la lettre suivante,
dont il a aussitôt donné lecture. Strasbourg,
le 12 juin 1827,
Monsieur le Président,
Je regrette bien qu'une indisposition m'empêche d'assister aujourd'hui
à la séance et à la distribution des prix de la Société
d'encouragement pour le Travail parmi les Israélites de Strasbourg,
Je connais et j'apprécie les services rendus par cette Société
; je suis avec intérêt les progrès qu'elle a déjà
faits et les heureux résultats de ses soins. Vous pouvez donc assurer
la Société qu'elle peut compter sur mon appui et je rendrai
compte, avec plaisir, au Gouvernement de ses succès,
Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considération
très distiguée,
Le Conseiller d'Etat, Préfet
signé, Esmangart.
On procéda ensuite à la distribution des prix qui ont été
décernés au son des fanfares et au milieu des applaudissements
aux apprentis dont les noms suivent :
Prix fondés par MM. Ratisbonne fils en commémoration de la mort
de Madame Adélaïde Ratisbonne :
Premier prix de 60 francs à Henry Cerf, apprenti chez
Madame Veuve Silbermann, imprimeur, Second prix de 40 flancs à Mathieu
Weill, apprenti chez M. Gabel, orfèvre,
Prix fondés pair M. Altaras de Marseille, Troisième prix de
25 francs à David Mahler, apprenti chez M. Schades,
sellier,
Quatrième prix de 25 francs Samuel Meyer, apprenti
chez M. Durbach, serrurier.
Cinquième prix de 25 francs à Samson Hauser,
apprenti chez M. Kammerling, relieur. Sixième prix de 25 francs à
Salomon Dennery, apprenti chez M. Reubell, ébéniste,
Prix fondés par la Société :
Septième prix de 25 francs à Alexandre Blum,
ouvrier dresseur de canon à la Manufacture royale d'armes à
feu à Mutzig.
Huitième prix de 25 francs à Isaac Hesse, apprenti
chez M. Schwartz, boulanger.
Des Mentions honorables ont été accordées aux élèves
:
Malapert, apprenti chez M. Milord, fabricant de gants.
Dreyfuss, apprenti chez M Josz, sellier.
Dennery, apprenti chez M. Hengel, tapissier.
Blum, élève à l'Ecole israélite.
adresse au roi louis-philippe.
Le 15 juin 1831, les membres du Conseil se réunirent pour entendre
une proposition de M. Hirsch tendant à ce que la Commission présente
à Louis-Philippe l'hommage de son respect et lui fasse connaître
les efforts qu'il ne cesse de faire pour remplir dignement sa noble mission.
Cette proposition, après avoir été développée
par son auteur, est mise aux voix et accueillie à l'unanimité.
MM. Goudchaux et Ratisbonne chargés de la rédaction d'un projet
d'adresse se retirent, et après une suspension d'une demie heure ces
Messieurs viennent soumettre à la Commission le résultat de
leur travail.
M. Goudchaux donne lecture d'un projet de discours. Il est convenu que M. le Président se concertera avec M. le Préfet sur l'heure de la réception de la députation qui sera composée de MM. Ratisbonne, Boumsell, Hirsch, Picard et Lévy.
Ces membres annoncèrent, dans la séance du 22 juin 1831, qu'ils avaient eu l'honneur de paraître devant Sa Majesté, mais que, par des motifs indépendants de leur volonté, le discours n'avait pas pu être prononcé.
location d'une maison.
L'année suivante, la Commission réussit enfin à trouver
une maison pour y héberger les apprentis.
Cette maison était sise, rue Sainte Barbe, et appartenait à
des Frères Weil.
La propriété renfermait deux corps de logis, l'un se trouvait au fond de la cour, l'autre formait la maison de devant. Une espace assez large séparait les deux corps de bâtiment.
Les conditions du bail étaient les suivantes 750 frs, pour le 1er et le 2e étage avec les accessoires, paiement par trimestre, durée du bail trois ans, à dater de la St. Michel prochaine, dénonciation préalable de six mois, retour à la Commission d'une mansarde en cas de déménagement du sieur B., préférence pour la Commission de prendre alors le rez-de-chaussée au prix loué, promesse par la Commission de rien déranger dans l'intérieur des logements, inventaire à dresser par les frères Weil de tous les objets mobiliers et enfin promesse verbale de la part des propriétaires de faire blanchir quatre chambres.
Dans la séance du 30 décembre 1839 le président fit part au Comité de la décision du Conseil municipal qui sur proposition de M. Cottard avait voté l'allocation de fonds nécessaires pour bâtir un local destiné aux écoles israélites, parmi lesquelles l'Ecole de travail avait été comprise,
La question du logement revint sur le tapis à différentes reprises.
Dans la séance du 9 Novembre 1840, le président fit part au
Comité des différentes recherches qu'il avait faites conjointement
avec M. Simon pour voir un logement convenable pour l'établissement
; les locations sont difficiles, est-il dit dans le rapport, en ce sens que
peu de propriétaires se soucient d'une école.
Il propose l'achat d'une maison, sise, quai St. Nicolas, 6, On demande 24.000
frs. M. Stoltz, l'architecte, estime à 5.000 frs, les réparations
à faire pour l'approprier à notre usage, II serait à
désirer que nous puissions l'acheter, mais nos finances ne pouvant
couvrir cette dépense, M, le Président offre de garantir l'achat,
de solder toutes dépenses et nous payerions l'intérêt
des déboursés ou nous l'armortirons si les circonstances nous
la permettent. Le Comité suspend toute décision avant d'avoir
vu les localités et apprécié le devis approximatif des
architectes.
innovations et progrès.
Deux innovations importantes furent introduites dans la gestion de l'école
en 1839.
Cherchant autant que possible à inculquer aux enfants les principes
de leur religion l'Administration créa un cours de morale.
M. Ennery, instituteur à l'école primaire israélite,
voulut bien se charger de cette tâche.
M. Eugène Simon, membre du Comité de surveillance, donna des
leçons de chimie industrielle.
Pour faire reconnaître l'établissement par ordonnance royale,
le Comité se mit en instances auprès du Ministre.
Grâce au bienveillant appui des premiers magistrats de la ville de Strasbourg,
de MM. les députés du Département, du recteur d'Académie,
M. Cottard, du président du consistoire israélite, on espérait
pouvoir obtenir cette constitution légale.
Une loterie instituée au profit de la Société d'encouragement au Travail avait donné de beaux résultats qui suffirent à combler un fort déficit.
Originairement l'Ecole n'était composée que d'élèves
externes. Mais l'expérience engagea le Comité de changer de
système de sorte qu'on n'accepta plus que des élèves
internes. Cela eut pourtant l'inconvénient que très souvent
des élèves méritant tout intérêt ne purent
être admis faute de place et de ressources.
C'est pour ce motif qu'en 1841 le Comité résolut de faire un
essai calculé sur un petit nombre d'élèves externes.
Cet essai ne devait en rien préjudicier à l'internat, qui restait
détaché de la création nouvelle, jusqu'à ce que
l'expérience en eût démontré la possibilité.
Douze enfants jouirent immédiatement du profit de l'externat. Les mesures
nécessaires furent prises pour leur assurer le logement à un
prix très bas, le comité s'occupa également de leur trouver
des jours de pension parmi leurs coreligionnaires de la ville et de les placer
chez des chefs-ouvriers.
Les externes étaient assujettis aux mêmes règles que les
internes. Ils prenaient leurs leçons en commun, et de ce contact ils
tiraient le plus grand profit, puisque les externes faisaient tout leur possible
pour suivre le bon exemple de leurs camarades internes.
nouveaux souscripteurs.
Le même rapport fait ressortir encore le fait réjouissant que
la liste des souscripteurs s'était enrichie des noms les plus respectables.
Le coadjuteur à l'évêché, Monseigneur Raess, le
vénérable baron de Gérando, le député Magnier
de Maisonneuve, André, Nicolas, Isaac Koechlin avaient donné
leur adhésion à l'Oeuvre,
Le conseil-général dont le secours n'avait été
que de 500 fr. avait porté, sur la proposition du préfet, cette
année l'allocation à 1000 fr. ; le conseil municipal, sur la
proposition du Maire Schutzenberger, alloua une somme de 1000 fr. à
titre d'encouragement.
Il est vrai que, nonobstant ces secours et ces allocations, la situation financière
laissait encore toujours à désirer
la situation financière.
Le rapport financier fait ressortir un excédant de dépenses
de 3368,56 fr, ce qui réduisait le fonds de réserve à
4963,21 f.
D'un autre côté, le comité put effectuer deux dépôts
à la caisse d'épargne, savoir : 1000 f. (donation du docteur
Ruef, membre du consistoire israélite, en mémoire de son épouse)
et 500 fr. (legs de feu Simon Cerf, membre du Conseil municipal à Saverne).
rapports avec le haut-rhin.
Dans la séance du Comité du 25 octobre 1841, le président
produisit une lettre en hébreu de M. Louis Bloch de Soultz
(Haut-Rhin), qui demandait à placer à l'Ecole son fils comme
élève payant, en demandant les conditions les plus favorables,
Dans la même séance M. Charles Hirsch vice-président,
soumit au Comité un projet d'entente avec les membres du Comité
de Colmar concernant
l'apprentissage de tous les jeunes gens que ce Comité enverrait à
Strasbourg moyennant 300 francs par élève, de plus les frais
de premier établissement.
M. Hirsch ajouta que ce n'était pas par un motif de spéculation
qu'il fallait faire ces ouvertures au Comité de Colmar, mais par l'intime
conviction qu'il y avait impossibilité de former une société
de Travail dans le Haut-Rhin.
Alphonse Ratisbonne en adhérant à ce projet croit que ce sera sans but ; qu'il est difficile d'espérer que le Comité du Haut-Rhin sacrifiera ainsi en notre faveur, la gloire d'une pareille création, et qu'il s'effacera ainsi devant nous.
M. Hirtz abonde dans le même sens ; il ajoute que cette idée n'est pas nouvelle, que lui-même en avait entretenu le Comité dans le temps, qu'il en avait parlé à M. Werth, le principal et le plus actif membre du Comité de Colmar et que par suite de cet entretien, il avait acquis l'intime conviction que nous irions au-devant d'un refus, ce que nous devons éviter pour la dignité du Comité.
M. Hirsch réplique ; il prétend que le but du Comité de Colmar étant de faire des ouvriers et le plus d'ouvriers possibles avec ses faibles ressources, il y aurait grande économie à venir se joindre à nous ; d'après le dire de M. Hirsch, la ville de Colmar n'offre pas assez de ressources pour le placement d'un grand nombre d'apprentis ; que le Comité du Haut-Rhin étant composé de membres qui ha-bitent les uns une ville, les autres une autre, il n'y aurait pas cet ensemble, cette autorité indispensable surtout à leur établissement, M. Hirsch termine en disant que l'opinion personnelle de M. Werth n'est pas l'opinion générale et officielle du Comité du Haut-Rhin, et qu'un refus de sa part n'atteindrait nullement la dignité de notre Institution et qu'un jour viendrait en tout cas, où le Comité de Colmar sera forcé de s'unir à nous par suite de toutes les difficultés dont il sera entouré.
M. Hirsch demande qu'on écrive une lettre au Comité de Colmar dans le sens qu'il a indiqué.
M. Hirtz demande qu'on engage le Comité de Colmar à déléguer deux de ses membres pour s'entendre avec notre Comité au sujet de toutes les questions que ce projet soulèvera.
M. Alphonse Ratisbonne observe que si, comme l'a prétendu M. Hirsch, nous ne voulons pas faire une spéculation sur les élèves du Comité du Haut-Rhin, nous ne devons pas leur indiquer la somme de 300 francs par élève, mais la somme qui, d'après les chiffres officiels de notre Rapport annuel, serait indiqué comme moyenne pour chaque apprenti.
M. Half fait observer qu'en limitant à 300 francs, nous pouvions même nous trouver en perte dans une année de disette.
M. Lévy demande si ce projet peut s'accorder avec les statuts,
Il lui est répondu que nous ne considérons les élèves
du Haut-Rhin que comme élèves payants, qui rentrent par conséquent
dans la classe de ces derniers, ce qui est prévu par nos statuts.
M. Alphonse Ratisbonne demande si c'est notre Comité ou le Comité de Colmar qui examine les candidats du Haut-Rhin et si nous aurons le droit de renvoyer sans le consentement de nos confrères du département voisin.
Le Comité pense que ce sont là des questions secondaires et
qui seront résolues plus tard ; il décide à l'unanimité
qu'une lettre sera écrite au Comité du Haut-Rhin dans le sens
de la discussion qui précède et qu'avant d'expédier cette
lettre, on en communiquerait le projet à chaque membre en particulier,
pour qu'ils y ajoutent leurs réflexions et qu'ensuite sans attendre
une nouvelle séance, cette lettre serait envoyée avec les modifications
indiquées.
On sait que cette affaire fut liquidée par suite de la création
d'une Ecole de Travail à Mulhouse.
reconnaissance de l'ecole comme etablissement public.
Les espérances formulées par le Comité, en 1841, à propos de la reconnaissance de l'Ecole comme Etablissement d'utilité publique devaient se réaliser en 1842, C'est, en effet, par ordonnance royale du 18 avril 1842 que l'Ecole de travail en faveur des jeunes israélites du Bas-Rhin fut reconnue comme Etablissement d'utilité publique.
Le rapport présenté, en 1842, par la Commission administrative
contient, à ce propos, les lignes suivantes : "Nous
remplissons un devoir envers le digne ministre qui a revêtu de son contreseing
la royale ordonnance et envers les hommes éminents dont l'intervention
en cette circonstance nous a été si utile, en proclamant hautement
toute la reconnaissance dont nous a pénétré l'empressement
que ces chaleureux bienfaiteurs ont déployé en unissant leurs
efforts pour concourir à un résultat dont nous augurons tant
de conséquences heureuses.
On saisira facilement tous les avantages que nous espérons de l'ordonnance
rendue en notre faveur.
A diverses reprises, des hommes généreux, mus du noble désir
de perpétuer leur mémoire par la bienfaisance, nous avaient
légué des capitaux dont les rentes seules devaient profiter
à notre établissement, Or, ce n'est que depuis la sanction royale
que nous pouvons légalement accepter ces bienfaits si importants pour
notre avenir, et dont l'exemple, nous l'espérons, se répétera
fréquemment."
marques de sympathie.
Dans le but d'élever ses revenus au niveau des dépenses la Commissions fit faire, en 1844, quelques tournées dans les campagnes pour exposer plus directement la situation de l'école à ses coreligionnaires. Elle n'eut qu'à se louer de cette démarche. Les délégués rencontrèrent partout des sympathies sur lesquelles ils comptaient d'autant plus, que c'était sur les pauvres de la campagne que l'institution déversait plus particulièrement ses bienfaits,
Ailleurs encore les marques de sympathie et de bienveillance pour l'Ecole
se multiplièrent de plus en plus.
Le Conseil municipal de Strasbourg, sur la proposition du maire Schutzenberger,
vota à l'unanimité de doubler l'allocation de 1000 francs, dont
il avait gratifié l'établissement auparavant.
Grâce aux soins de M. Hemmerdinger, avocat du barreau
de Paris, un Comité se constitua dans la capitale, dans le but d'y
patronner les jeunes ouvriers et de les aider à trouver de l'occupation.
propagation des travaux agricoles.
C'est en suite de la constitution de ce Comité qu'un débat intéressant eut lieu dans les séances de la Commission du 29 avril et du 9 mai 1844.
Le Président Achille Ratisbonne dit qu'il avait reçu une lettre de M. Woerth, Président de la Société d'encouragement au travail du Haut-Rhin, et ajouta qu'il était heureux de le voir assister à la séance pour donner tous les éclaircissements que sa lettre laisserait à désirer,
Le Président lut cette lettre qui informait le Comité que le Consistoire Central approuvait la formation de la Société philanthropique du Haut-Rhin, à laquelle le Consistoire du Haut-Rhin avait apporté obstacle. Le Consistoire Central aurait désiré voir dans le programme de cette Société la propagation des travaux agricoles. C'est dans ce but que la Société du Haut-Rhin désirerait se mettre en relation avec le Comité du Bas-Rhin.
Dans une délibération prise antérieurement, le Comité du Haut-Rhin avait décidé de créer une Colonie agricole renfermant, à la fois, une école d'agriculture et un lieu de refuge pour les indigents des deux départements et que les Communautés israélites des deux départements y verseraient le montant de leur souscription annuelle pour l'entretien des pauvres.
M. Werth appuya cette délibération de considérations fort étendues et termina, en disant que les difficultés d'exécution ne devaient point effrayer les deux Comités et qu'il fallait entamer cette question dont la solution était un problème.
M, Henry Ratisbonne fit l'observation qu'il voyait avec peine confondre deux systèmes incompatibles, la création d'une école d'agriculteurs, qui doivent faire des ouvriers probes et travailleurs et un asyle [sic] où seront confondus tous les vagabonds qu'engendre le vice et la misère. M. Hirsch voit une impossibilité à surmonter, l'agriculture est incompatible avec les moeurs religieux, et il faudrait des sommes énormes à dépenser, il faudrait un bâtiment et des dortoirs prêts à recevoir toute la population vagabonde, et au lieu d'éteindre la misère on lui créerait un aliment en la nourrissant.
M. Cahn, rédacteur aux Archives croit que le Consistoire Central a posé une proposition sans en calculer toute la portée ; avant de faire des agriculteurs il faudrait réformer notre code religieux en ce qu'il a d'incompatible avec les travaux de la campagne et il faudrait qu'un synode de rabbins fit cette réforme.
M. Woerth croit qu’une réforme ne serait salutaire qu'autant que les moeurs auraient par elles-mêmes avancé cette réforme, et il faut que la population juive qui augmente tous les jours et qui jouit des mêmes prérogatives que tous les citoyens, en vienne à se livrer aux travaux agricoles et que c'est à nous à leur montrer la voie.
M. Hirtz croit qu'une telle question avant d'être discutée a besoin d'être murie, et qu'il faudrait créer une commission qui présenterait un travail sur la proposition de la Société du Haut-Rhin.
M. Simon est de cet avis, mais il est bon d'entendre M. Werth exposer ses vues générales, car M. Simon désirerait qu'il lui fît entrevoir la possibilité de réussir, ce qu'il ne croit pas ; d'abord il y a deux points dans la question, une école d'agriculture n'est bonne que pour des jeunes gens qui ont une éducation première assez étendue, ce qui suppose une aisance et une fortune pour exploiter des terres, or, il est douteux que des Israélites dans cette position viennent se livrer à cette étude auprès des colons que nous choisirons parmi les mendiants ; quant aux agriculteurs que nous pouvons former, l'élément dont on les tire, la classe des paysans, manque totalement chez les Israélites.
M. Lévy propose, pour ne pas interrompre les travaux à l'ordre du jour, de renvoyer la discussion à une prochaine séance, Adopté.
A la séance du 9 mai M. Hirsch demanda à M, Woerth avec quels fonds il comptait établir la colonie. M. Woerth répondit que les secours aux mendiants dépassaient 100.000 francs dans les deux départements annuellement,
M. Hirtz dit qu'il croyait que le Comité était compétent
pour se saisir de la question, qu'il n'y avait pas le moindre doute à
cet égard, "la propagation du travail sous
quelque forme qu'elle se présente est sous notre attribution ; mans
dans le projet de M, Woerth il y a deux systèmes qui se nuisent, mettre
des enfants en contact avec des vagabonds n'est pas une pensée féconde
en résultats avantageux, et il faudrait renoncer, si le projet était
réalisable, à réunir les deux systèmes."
M. Hirtz croit, en outre, que la difficulté de réunir des fonds
est plus grande qu'on ne le pense, en travaillant de tous nos efforts avec
le Consistoire, quelle somme, en définitif, ont produit les allocations
communales ?
Enfin, bien que l'agriculture soit compatible avec le culte, attendu que les
travaux de la campagne ne sont pas comme ceux de l'ouvrier incessants, M.
Hirtz ne pense pas qu'on puisse songer à rendre agriculteurs des jeunes
gens dont l'avenir serait d'être valets de labour ou domestiques.
M. Henry Ratisbonne dit que personne de nous ne pense que si la société du Haut-Rhin avait pu l'organiser sans notre secours, elle ne l'eût fait ; le projet lui parait irréalisable ; il croit qu'il y aurait quelque chose à faire en plaçant des jeunes gens chez un homme animé d'idées philanthropiques et en possession d'une ferme qu'il exploiterait, on verrait ce que produirait cet essai, avant de tenter une si grande dépense que celle nécessitée par le projet.
M. Achille Ratisbonne voit l'urgence de faire quelque chose dans les objections mêmes qu'on a mises en avant ; l'agriculture est la seule voie de salut pour la population vagabonde et il regrette qu'on recule devant des difficultés de détail,
M, Hirtz dit qu'il faudra répondre à M, Woerth une lettre écrite
dans le sens de la discussion, à savoir que tous les membres avaient
reconnu la grandeur et la beauté du projet, mais que les hommes sages
ne tentent que ce qui est possible, qu'on ne peut faire des écoles
d'agriculture que pour les cultivateurs propriétaires, afin de leur
donner, par la théorie, des notions pour mieux exploiter, que chez
nous il faudrait enseigner à cultiver la terre à ceux qui ne
la possèdent pas, à moins de les destiner à la condition
de valets, ce qui ne peut entrer dans les idées du Comité, et
bien que ce projet ait toutes ses sympathies, le Comité était
au grand regret d'y refuser sa coopération.
Cette proposition fut adoptée.
voyage du président à paris.
Dans la séance du Comité du 31 août 1853, le Président Achille Ratisbonne rendit compte de son voyage à Paris. Il dit, entre autres, que M. Stern, ancien élève, graveur, y avait une très brillante position. Il a annoncé que lui et les anciens camarades de l'Ecole, établis à Paris, avaient l'intention de fonder entre eux une Société de secours mutuels, qui viendrait de plus en aide à ceux de nos élèves qui iraient désormais se fixer à Paris. Ils ont de plus l'intention de souscrire en masse pour l'établissement. Ils sont au nombre de 22 à 25. Enfin M. Stern, à l'occasion de la naissance de sa fille, a fait à l'Ecole un don de 100 francs.
Il est décidé qu'une lettre sera écrite à M. Stern, 1) pour le remercier de son don, 2) pour exprimer la satisfaction du Comité relativement à l'état prospère des anciens élèves de l’Ecole et à leur projet d'association, 3) pour les inviter à se mettre en relation avec le Comité et à tâcher de grossir encore les listes de souscription.
l'ecole entre 1853 et 1871.
Peu de faits saillants sont à signaler pour la période suivante jusqu'aux événements malheureux des années 1870 et 1871.
Les rapports annuels se contentent de relever les progrès des élèves à l'Ecole, les succès de beaucoup d'entre eux dans la vie artisanale et la sympathie croissante dont jouit l'institution auprès du Gouvernement et de la population sans distinction aucune, ni de culte ni de race.
Une intéressante innovation fut réalisée en 1861. Une avance de 300 francs payable par quarts en quatre années, à 4 p. 100, fut faite à un ancien élève chargé d'enfants, exerçant depuis dix-huit ans la profession d'ouvrier tourneur sur bois et qui grâce à cette faible avance, fut mis en état de pouvoir travailler à son compte.
Dans sa session de 1868, le Conseil Général avait donné
au Préfet l'injonction de rayer du Budget départemental de 1870,
les allocations annuelles destinées aux établissements de bienfaisance
qui paraîtraient pouvoir s'en passer ou qui ne rendraient pas de services
effectifs.
Le préfet proposa, le 5 novembre 1869, de confirmer les anciens subsides
jusqu'à plus ample informé. Il demanda, au Président
de la Société d'encouragement au Travail en faveur des israélites
indigents, de lui adresser une notice sur l'actif et le passif de l'Oeuvre,
ses ressources et ses résultats.
Celui-ci répondit par lettre du 22 décembre 1869 :
L'Ecole d'arts et métiers, fondée en 1824, dans le but d'encourager
et de propager l'exercice des professions manuelles parmi les Israélites
indigents du Bas-Rhin, a été de bonne heure considérée
par le Conseil Général comme une institution digne de sa sollicitude.
Elle figure déjà au budget départemental de 1839 pour
une somme de 500 francs. Cette somme a été doublée en
1842, époque à laquelle correspond la reconnaissance de l'Oeuvre
comme établissement d'utilité publique ; et, cependant, le nombre
des élèves n'était alors que de 37 et le développement
des connaissances techniques chez la classe ouvrière était loin
d'être encouragé et stimulé comme il l'est actuellement.
L'accroissement de ses ressources nous a permis d'élargir insensiblement
les limites des admissions, et aujourd'hui l'établissement compte,
non compris 12 externes du culte chrétien, 56 élèves,
dont 42 sont complètement à sa charge. Ces boursiers appartiennent
à des familles tout à fait indigentes, qui se trouvent réparties,
quant au domicile, entre les quatre arrondissements, dans la proportion suivante
:
Arrondissement de Strasbourg ...... 17
Arrondissement de Saverne ...........10
Arrondissement de Schlettstadt ...... 5
Arrondissement de Wissembourg ..10
En remontant au début de l'Oeuvre, nous comptons plus de cinq cents
enfants arrachés à la misère et mis à même
de gagner honorablement leur existence, dans des carrières que n'avaient
jamais, si ce n'est à de rares exceptions, abordées leurs devanciers,
Ce premier résultat en a amené un second, dans la diminution
du paupérisme. Un grand nombre de nos élèves se sont
créé dans l'industrie des positions aussi honorables que lucratives
et ont pu venir au secours de leurs familles d'une manière très
efficace ; à Paris seul se trouvent actuellement, à notre connaissance,
cinquante-quatre chefs d'ateliers ou de fabriques, tous anciens élèves
de notre école, Ces résultats fussent-ils les seuls réalisés,
suffiraient déjà, dans un département où la statistique
du paupérisme assigne malheureusement la première place aux
Israélites, pour justifier une large participation de l'école
aux fonds de secours votés par le Conseil Général.
Mais il est encore deux caractères essentiels par lesquels se distingue
notre oeuvre : Pour réagir contre l'indifférence de la classe
pauvre pour l'instruction, des concours ont été institués
depuis 1842, pour l'admission des élèves non payants. Si donc,
la proportion des illettrés tend de plus en plus à diminuer
dans le Bas-Rhin, l'Ecole peut revendiquer l'honneur d'avoir contribué
à ce progrès. En outre, par suite d'améliorations successives
introduites dans le régime combiné des travaux d'atelier et
des études techniques, comprenant particulièrement le dessin,
l'institution est arrivée à réaliser, de l'aveu des hommes
les plus compétents, le type, à peu près modèle
de l'école professionnelle. A l'appui de cette appréciation,
nous nous croyons fondés de citer les témoignages suivants :
Rapport très élogieux du Général Morin au Ministre
de l'Instruction publique.
Médailles d'argent obtenues à l'exposition universelle de 1867
et à la distribution des récompenses décernées
à Paris par la Société de protection des apprentis et
des enfants des manufactures, présidée par M. le Sénateur
Dumas,
Encouragements accordés par M. le Ministre du commerce et des travaux
publics.
Il est superflu d'insister davantage sur les services rendus par l'oeuvre
au département tout entier. Nous passons à l'examen de la situation
financière.
Depuis quelques années les dépenses varient de 18.000 à
20.000 francs. Dans ces dépenses figurent, il est vrai, celles qui
sont en partie couvertes par la contribution fournie par les quelques élèves
non indigents. Or, que trouve-t-on à l'avoir de l'établissement
?
1. La Maison où est l'école et dont une partie, qui nous serait
très nécessaire, est louée au prix de 1010 frs.
2. Un Capital inaliénable par la volonté des donateurs, qui
s'élève à 49,326,15 frs, placé en rentes sur l'Etat,
produisant une rente de 2.055 frs. Total des revenus de l'école 3.065
frs. Il est donc évident que, sans les souscriptions, les dons, la
subvention départementale et les allocations municipales l'établissement
ne pourrait pas fonctionner. Jusqu'à présent, ce sont les souscriptions
qui constituent à l'avoir, la branche la plus importante de notre budget.
Or, malgré nos efforts persistants, le montant des souscriptions n'a
pas augmenté depuis ces dernières années ; il est de
6,205 frs. en 1866 et de 6.232 frs, en 1867.
Nous avons lieu de craindre que cette situation ne s'améliore pas sensiblement.
Nous n'attribuons pas ce temps d'arrêt à un refroidissement dans
la charité publique, ou dans les sympathies qu'inspire l'oeuvre, mais
à la multiplication du nombre des oeuvres de bienfaisance. Au surplus,
les souscriptions ont, par leur nature même, un caractère incontestablement
précaire dont il faut tenir compte et il suffirait d'une crise pour
que la source la plus précieuse de nos revenus se trouvât momentanément
tarie.
En présence de considérations semblables, il est d'un intérêt
majeur pour l'école qu'elle cherche, non seulement à conserver
les ressources qui lui étaient assurées, mais encore à
en augmenter le chiffre. Nous ne nous dissimulerons pas, Monsieur le Préfet,
qu'une demande devait vous être adressée l'année dernière,
à l'effet d'obtenir du Conseil général, qu'il voulût
bien porter à 2.000 frs, l'allocation qu'il accorde à notre
oeuvre et que, si la démarche n'a pas eu lieu, c'est que, pendant un
certain temps, nous avons espéré de voir l'école comprise
parmi les institutions de bienfaisance pourvues de legs par feu M. le Baron
de Rothschild. Notre espoir a été déçu.
Nous croyons de notre devoir de recommander notre Ecole à un redoublement
de sollicitude de la part du Conseil général, parce que les
demandes d'admission deviennent de plus en plus nombreuses, parce que le chiffre
actuel de nos élèves exigerait déjà en ce moment,
l'exécution de plans de travaux dont la nécessité est
réclamée par l'hygiène ; ainsi, l'établissement
d'une deuxième salle d'études ; la nomination d'un deuxième
professeur de français, le renvoi des locataires payant ensemble un
loyer de 1.010 Frs.; parce qu'enfin l'apprentissage, tel qu'il est institué
dans notre établissement, répond au but que poursuivent avec
ardeur tous ceux qui se sont donné pour mission de contribuer à
la prospérité de l'industrie, en. France.
Nous avons l'honneur d'être, Monsieur le Préfet, avec le plus
profond respect…
Masse, Président.
Henry Ratisbonne.
A. Ratisbonne.
G. Lévy.
Morni.
Weill-Goetz.
Cette lettre, conservée aux Archives départementales, paraît avoir atteint son but, Le même fascicule contient une lettre de remerciements de M. Masse, président de l'Ecole, datée du 21 août 1870, pour la subvention de 500 frs, ainsi que pour la collection de dessins que le Ministre de l'Agriculture et du Commerce avait accordées à l'Ecole.
l'ecole depuis 1871 jusqu'à nos jours [1935].
Dans le compte-rendu de 1870 nous lisons que peu de jours avant l'investissement de la ville l'administration décida le renvoi momentané des élèves qui en feraient la demande. Quelques-uns seulement demeurèrent à l'Ecole rendant la période du siège.
A la Société internationale pour les blessés furent offerts quatre lits complets, qui servirent à l'organisation de l'ambulance installée à la maison synagogale. De plus, une distribution de soupes aux indigents israélites fut organisée dans le local de la maison, pendant la saison rigoureuse, avec le concours d'un comité de dames de la ville, et quelques ouvriers, anciens élèves, privés de travail ou de passage à Strasbourg, obtinrent la nourriture moyennant une rétribution variant de 40 à 50 cts, par jour.
La sympathie dont l'Ecole avait été l'objet, dans tous les milieux de la population, ne diminua nullement après les événements politiques de 1870, En tête de la liste des souscriptions individuelles figurent celles de l'évêque de Strasbourg, du président du Directoire protestant et du grand-rabbin, Le concours prêté à l'institution par les chefs des trois cultes caractérise bien l'esprit de philanthropie large qui la distingue.
L'Ecole avait eu son siège de 1832 à 1848 dans la rue Sainte-Barbe,
puis, dans la maison qui lui avait été léguée
par Louis Ratisbonne, 3, rue de la Demie-Lune,
Au début de l'année 1903, des pourparlers furent engagés
avec l'Administration de la ville à propos d'un échange de ce
bâtiment contre un terrain pouvant servir d'emplacement à une
nouvelle construction.
Dans la séance du 20 janvier 1903, le Comité décida de
continuer ces pourparlers et de demander, de la ville la somme de 80 mille
Marks et le terrain.
Ces conditions furent acceptées. La ville mit à la disposition
du Conseil d'administration de l'Ecole un terrain de la rue Sellenick et les
80,000 Marks.
Les travaux furent commencés et, le 4 septembre 1905, eut lieu l'inauguration
du nouveau bâtiment.
La cérémonie eut lieu, dans la salle de gymnastique devant
une affluence nombreuse et en présence des autorités de la ville
et du gouvernement.
Le docteur Gustave Lévy prononça le discours d'inauguration.
Il rendit hommage à tous ceux qui avaient contribué à
créer et à conserver l'établissement et ajouta que la
nouvelle construction avait coûté environ 190.000 Marks, couverts
par les 80,000 Marks payés par la ville et par des souscriptions et
des dons provenant de bienfaiteurs d'Allemagne, d'Amérique, de France,
de Suisse, etc. Une lacune de 20.000 Marks était encore à combler.
Des allocutions furent prononcées encore par le Sous-secrétaire
d'Etat Schraut et le grand-rabbin A.
Ury.
Le docteur Gustave Lévy, président du Consistoire, avait été
membre du Comité de 1858 à 1871, où il prit la succession
de l'avocat D. Masse comme président, poste qu'il occupa jusqu'en 1908.
Il fut dignement remplacé par Isidore Gentzbourger, qui faisait partie
du Comité depuis 1872 et qui fonctionna comme président de 1908
à 1928. Son successeur est M. Fernand Schwartz, banquier.
C'est grâce au travail infatigable et au dévouement constant
de ces présidents et de leurs collaborateurs du Conseil d'administration
que l'Ecole prit un nouvel essor.
Ils prirent pour tâche essentielle de guider les élèves,
dont le nombre est habituellement de 45 à 55, dans le choix de leur
métier et de les faire bénéficier de l'expérience
acquise ainsi que des renseignements reçus sur la situation générale
dans l'artisanat.
Afin de préparer les apprentis bien doués à des postes
de dirigeants ou de fonctionnaires des grandes administrations, on leur donne
la possibilité de fréquenter les écoles spéciales,
telles que l’Ecole pratique d’Industrie, l’Ecole des Arts
décoratifs, l’Ecole nationale technique, l’Ecole hôtelière
etc.
Des cours de perfectionnement ont été institués, une
bibliothèque a été aménagée, des périodiques
furent abonnés, des conférences hebdomadaires sont faites par
des avocats, des médecins, des professeurs et des industriels, qui
traitent des matières les plus diverses.
Un cours de religion a lieu le samedi après l’office du matin.
Une classe supérieure de français fut créée pour
les élèves avancés, et des leçons particulières
sont données aux jeunes gens qui, en entrant à l'Ecole, ne connaissent
pas suffisamment la langue française,
Le président et le Conseil ont eu à coeur aussi de soigner
le bien-être physique des élèves,
Une installation de bains, le chauffage central et d'autres améliorations
ont été réalisées dans la maison.
Des promenades, des excursions, des séances quotidiennes de gymnastique
suédoise, des soins réguliers chez un dentiste doivent procurer
aux jeunes élèves le goût de l'hygiène, des sports
et de la culture physique.
La culture générale des élèves n'est pas négligée.
On prend constamment soin d'élargir leur horizon intellectuel et de
leur procurer des loisirs agréables,
Tous ces changements heureux ont pu être réalisés grâce
à la bienveillance et à la sympathie dont jouit l'Ecole de Travail
auprès des autorités et auprès de nos coreligionnaires
qui, par des dons généreux et réguliers, lui procurent
les moyens nécessaires de vie et de prospérité,
Les anciens élèves contribuent, eux aussi, par leur fidèle attachement à l'établissement, pour une large part au maintien et au progrès de l'Ecole de Travail qui restera toujours une des gloires du judaïsme alsacien.
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