Elle a vécu dans sa maison, dans le décor quelle a créé dans son appartement de Jérusalem, entourée de tous les objets qui ont accompagné sa vie de femme de rabbin. Et pourtant les dernières années nont pas été faciles (probablement, mais nous pouvions le savoir, car elle ne sest jamais plainte).
Madame Deutsch vous recevait toujours comme une grande
dame, bien habillée, bien coiffée, bien arrangée. Je ne
lai jamais entendue se plaindre. Elle considérait tous ceux qui
venaient lui rendre visite comme des gens importants, avec qui elle avait quelque
chose à partager.
Elle était au courant de tous les
événements familiaux qui les concernaient. Mais elle savait
également tout ce qui touchait les membres de la communauté
de Strasbourg, ceux quelle avait connus autrefois et quelle ne
pouvait et ne voulait pas oublier.
Madame Deutsch a été la première femme de rabbin dont je me souvienne qui a été impliquée dans la vie professionnelle de son mari. Elle avait compris quil était bon, sinon indispensable pour lépouse dun rabbin, pour son épanouissement personnel et pour la réussite de la carrière de son époux dêtre intéressée (sinon passionnée) par un métier qui devenait aussi une vocation.
Je nai pas connu Madame Deutsch à lépoque où elle était la femme du rabbin de Bischheim. Elle était à lépoque lépouse de mon maître. Mais je sais par expérience que la communauté de Bischheim était une excellente école. La femme du rabbin, quel que soit son âge, y était responsable de la Hevra Kadicha. Et jusquà son alyah, Madame Deutsch sest investie (après Bischheim, à Strasbourg) dans cette mitzva et pendant des années jai appris à ses côtés.
Je nai pas davantage connu Madame Deutsch à Limoges. Jai appris quelle avait secondé son mari et lui a ainsi permis de se dévouer pour cette communauté.
Cest à Strasbourg que nous avons vécu très proches du Grand Rabbin et de sa femme. Cest à Strasbourg que jai pu apprendre auprès delle ce quest réellement le travail dune femme de rabbin. Jai vu la femme de Monsieur Deutsch visiter régulièrement tous les malades dans les hôpitaux, les personnes âgées; je lai vue, en tant que présidente de la "Société des Dames", diriger le travail social volontaire, animer louvroir (qui a disparu, faute de participantes, après son départ, la vie sociale ayant évolué).
Madame Deutsch a participé à tous les événements
communautaires aux côtés de son mari, événements aussi
bien sociaux que privés. Elle était présente à toutes les
manifestations familiales des membres de la kehilah (communauté), dans
la joie comme dans lépreuve.
Grâce à linvestissement personnel de son
épouse, le grand rabbin se sentait plus disponible.
Pour moi, Madame Deutsch a été un exemple. Jai
appris à ses côtés quelle était limportance du rôle
de la femme du rabbin.
Que son souvenir reste vivant dans la communauté
et un enseignement pour tous !
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En souvenir
de Madame Deutsch za"l
un témoignage
de Liora Kahn
J'ai appris avec tristesse la disparition de Madame Deutsch . Cette nouvelle m'a particulièrement émue car j'ai encore à l'esprit l'accueil chaleureux qu'elle avait réservé en novembre dernier chez elle en Israël , à une classe de l'Ecole Aquiba dont je faisais partie . Elle avait tenu à nous recevoir car tout ce qui lui rappelait la communauté de Strasbourg et en particulier l'Ecole Aquiba , que son mari le Grand Rabbin Abraham Deutsch (z"al) avait créé , la rendait heureuse et rayonnante. La vie de l' école l'intéressait par-dessus tout et ses questions portaient souvent sur ce sujet . Elle nous a reçues tellement gentiment que le courant a tout de suite passé, notamment grâce aux succulents gâteaux qu'elle nous avait préparés . Ainsi notre conversation s'est déroulée comme celle d'une grand-mère à ses petits enfants. Son souvenir restera longtemps présent en nous. |
Jérusalem, vendredi 12 novembre 1999 : Madame Deutsch et ses visiteuses : (de g. à dr.) Rachel Preys, Ruth Preys, Mme Benchaya, Myriam Monheit, Liora Kahn |