Né à Paris le 23 septembre 1907, il devient licencié en droit en 1929 et rabbin en 1932. Il exerce ses fonctions de rabbin à Belfort de 1932 à 1934. Puis de 1934 à 1936, en banlieue parisienne et en même temps président du Tséiré Mizrahi de Paris (Parti National Religieux, P.N.R.), mouvement sioniste religieux souhaitant la création d'un Etat moderne et religieux en Israël.
Il retourne à Belfort Belfort en septembre 1936. Les membres de la communauté témoignent : "[Il] a laissé dans les souvenirs, celui d'un rabbin rassembleur des jeunes et de leurs parents, des Juifs belfortains et des Juifs qui fuyaient l'Allemagne et la Pologne. Il acceptait les invitations à dîner et choisissait alors son menu et son contenant. Il pratiquait le ski et descendait volontiers la piste Tassian du Ballon d'Alsace avec les jeunes. Il chantait a cappella les prières juives qu'Alice Blum avait mises en musique." (Brochure des 150 ans de la Synagogue de Belfort)
En juillet 1939, il est élu rabbin de Mulhouse et prend ses fonctions en septembre 1939, fonctions qu'il n'exercera que très peu de temps, puisqu'il sera mobilisé à Orléans le 27 août de la même année.
Seconde guerre mondiale
Le rabbin Kapel devient aumônier du Cinquième corps d'armée jusqu'à sa démobilisation en octobre 1940.
En août 1940, apprenant que 7 500 Juifs allemands et autrichiens sont internés au Camp de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales), il s'y rend et fait un rapport au rabbinat de Lyon. Avec le Dr. Joseph Weill, directeur médical de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE), il apporte de l'aide (nourriture, couvertures). Il organise un parrainage des internés par les familles juives de Toulouse.
Entre novembre 1940 et juillet 1942, le rabbin Kapel et le grand rabbin René Hirschler réussissent à faire libérer 2000 internés du Camp de Gurs (Basses-Pyrénées). Il fait évader environ 1000 personnes.
Membre de l'Armée juive, il recrute de futurs combattants.
Prévenus des déportations d'août 1942 du Camp de Gurs, du camp de concentration de Noé (Haute-Garonne) et du Camp du Récébédou au sud de Toulouse, les rabbins Kapel et Hirschler font sortir les enfants et les cachent chez des particuliers et dans des institutions.
Il est arrêté par la Feldgendarmerie le 29 décembre 1942. Après sa libération, il rejoint Grenoble avec l'accord du grand rabbin de France pour devenir aumônier régional de la jeunesse israélite. Il est également aumônier général l'organisation Juive de Combat (O.J.C.) depuis 1942.
Il est à nouveau arrêté dans les bureaux du Consistoire central, lors d'une rafle. Il réussit à s'en échapper et s'établit à Castres.
De nouveau menacé d'arrestation, il doit se réfugier à Grenoble, le 31 janvier 1943 alors dans la Zone d'occupation italienne en France.
Avec les chefs de l'AJ, il rencontre en juillet 1944 à Paris un agent qui doit les conduire jusqu'à Londres. Cet agent qui se fait passer pour un membre de l'Intelligence Service fait partie en réalité de l'Abwehr. Les chefs de l'AJ tombés dans le piège sont arrêtés, interrogés et torturés par la Gestapo, rue de la Pompe dans le 16e arrondissement de Paris.René Kapel est incarcéré à la prison de Fresnes, puis au camp de Drancy et déporté par le Convoi No. 79, en date du 17 août 1944, dont il s'évade en sautant du train, en compagnie d'autres déportés.
Il rentre à Paris, le 25 août 1944, date de la Libération de la capitale. Il a été décoré de la médaille de la Résistance française. Il rédigera en 1985 l'histoire de sa vie durant la guerre : Un rabbin dans la tourmente (1940-1944), Dans les camps d'internement et au sein de l'organisation Juive de Combat, (Éditions du Centre).Retour à Paris
René Kapel est nommé aumônier de la Jeunesse juive par Léon Meiss, président du Consistoire Central, fonction qu'il occupera de 1945 à 1947.
En 1945, il est chargé par le rabbinat de prendre contact avec les associations de déportés et les œuvres sociales pour résoudre le problème de l'agouna, lorsque des femmes des déportés non revenus des camps souhaitent se remarier.
Il est nommé rabbin de Neuilly en 1948, où il développe le Talmud Thora et crée de nombreuses activités communautaires.
En 1950, il établit avec le rabbin Edmond Weil le Conseil représentatif du judaïsme traditionaliste (CRITEF).
Diplomate israélien
A la création de l'Etat d'Israël, il est nommé vice-consul d'Israël à Paris, de 1949 à 1954.général à Paris.
Il devient ensuite à Jérusalem directeur-adjoint puis directeur du département de l'Amérique latine au ministère des Affaires étrangères.
Il devient chef de mission et ministre plénipotentiaire d'Israël à Athènes, de 1960 à 1964, puis ambassadeur au Guatemala, et accrédité auprès de plusieurs pays d'Amérique centrale, de 1965 à 1969.
Il est nommé Conseiller du Ministre des Affaires Étrangères d'Israël.
Il prend sa retraite en octobre 1972.
Il décède à Jérusalem en 1994 [5754], à l'âge de 87 ans.
Sources