Petite communauté du canton de Wintzenheim, ayant atteint son apogée, avec une centaine de membres, vers 1850. Après 1900, elle ne comprenait plus qu'une trentaine de juifs, rattachés à la communauté de Wintzenheim. Il n'en subsiste qu'un immeuble ayant servi au culte jusqu'au début du siècle, et transformé aujourd'hui en maison d'habitation. |
Ce travail est fondé sur les recherches de plusieurs historiens dont Elie Scheid, Blumenkrantz, Mentgen, Germania Judaïca, Nouvelle Gallia Judaïca et surtout pour la période médiévale de l’ouvrage de MM. Schwartzfuchs et Fray paru en 2015, mais également d’une étude parue dans le cahier de la Commission française des Archives juives parue en 1968. (document offert en son temps par M. l’Abbé Schaer Curé d’Ostheim et également historien)
L’on peut affirmer que la présence de juifs à Turckheim remonte certainement au 13eme siècle, même peut être plus tôt.
En effet selon certains écrits notamment talmudiques, une partie des juifs et en particulier une partie de la tribu de Lévi ont quitté la Judée après la destruction du premier temple de Jérusalem pour s’établir dans la région appelée Ashkénaze ou Germania, en particulier la vallée du Rhin. En conséquence, il est très plausible que des juifs se soient installés des deux côtés du Rhin.
Quels que soient les avis partagés, la présence de juifs à Turckheim est très ancienne et sans discontinuer depuis lors, sauf de petites périodes, avec des communautés plus ou moins importantes selon les périodes.
Selon d’autres sources, les juifs sont arrivés dans notre région avec les légions romaines.
MM. Schwartzfuchs et Fray relatent l’histoire médiévale comme suit :
"Ville d’Empire, membre de la Décapole depuis 1354, Lors du transfert de Turckheim à l’empereur Louis IV de Bavière au roi Jean de Bohême en 1330, il sera fait mention d’une présence juive à Turckheim. Quelques années plus tard, en 1338, ses habitants juifs furent les victimes d’Armleder et de ses bandes (Ce groupe dirigé par un boucher remonté contre les juifs et portait à son bras un brassard en cuir et avec ses bandes, a écumé les communautés juives d’Alsace en les massacrant malgré l’intervention de l’évêque de Strasbourg) La bonne volonté de la ville, qui avait participé à une alliance de défense contre leurs agissements, ne leur fut cependant d’aucun secours.
Elle s’engagea, avec plusieurs autres villes, à réprimer, dans le cadre de la Landesrettung ou pacte de salut public conclu le 3 mars 1345 pour cinq ans, les émeutes qui menaçaient autant les juifs et que les chrétiens. Cela n’empêcha pas cependant son conseil de profiter des démêlés qui opposaient Charles IV à Louis IV de Bavière, pour négliger la protection qu’elle devait aux juifs et peut être aussi leur imposer quelques taxes, en dépit de leur statut de servi camerae relevant de la chambre impériale. En 1350, on trouve à Turckheim une "rue des Juifs", il leur est ordonné d’éviter les rues dans lesquelles est porté le Saint Sacrement et celles qu’empruntent les processions. Les comptes de la fabrique de l’église font état de dépenses "buis, paille, bois pour brûler le Juif " la semaine sainte..."
La synagogue locale mentionnée en 1350 était de création plus ancienne.
Des troubles relativement peu importants éclatèrent en 1347. Il en ira différemment par la suite : les massacres de la peste noire qui suivirent en 1349, n’épargnèrent pas la communauté de Turckheim, qui a dû se disperser à ce moment. Des habitants juifs s’y trouvèrent à nouveau en 1375. Il y eut sans doute des départs puisque le juif Moïse de Turckheim sera noté à Colmar en 1392.
Une nouvelle accusation d’empoisonnement des puits fut lancée en 1397, dans laquelle fut impliqué entre autres le juif David de Turckheim. Il avoua sous la torture et fut exécuté au terme de son procès.
L’occupation principale des juifs était le commerce d’argent. Leur protection - leur nombre croissait régulièrement - relevait de l’Empire, mais la ville y avait sa part.
En 1440, les villes de Turckheim, Ammerschwihr, Kaysersberg et Colmar décidèrent d’harmoniser leur politique envers les juifs. La ville de Turckheim dut dans ce cadre, publier un règlement pour ses juifs : il stipulait que ceux-ci ne pourraient y occuper qu’une seule maison ; tous ceux quiétaient en surnombre devaient déguerpir. La nature des gages autorisés et le taux hebdomadaire de leurs prêts (un denier par florin ou 2 deniers par livre) étaient précisés.
Il leur était interdit de paraître hors leurs demeures lors des processions et de débattre en public avec des chrétiens.
En 1385, le roi des Romains Venceslas décréta un impôt extraordinaire sur les juifs de Turckheim, Haguenau, Sélestat, Colmar, Kaysersberg, et Mulhouse. Les juifs des six villes tentèrent de s’y opposer, mais ne purent résister à des années de pression impériale. Ils durent s’exécuter en fin de compte.
Simon de Burgheim en Bade sembles’être installé à Turckheim au début du 15ème siècle. Il y fut d’ailleurs assassiné en 1410 dans des circonstances restées mystérieuses. Plusieurs juifs de la ville payèrent respectivement en 1413, 1414 et 1446 leur impôt annuel d’un florin et demi au Trésor, ainsi que le Goldener Opferpfennig, la capitation instituée en 1342 par l’Empereur Louis de Bavière sur les juifs de l’Empire. Elle était généralement payée le jour de Noël. Huit juifs de Turckheim payaient cette capitation en 1453-54. Le Judenmeister, un rabbin, son fils (ou son gendre) Aaron, un autre Aaron, Salomon, Jacob le gendre de Henne, Smay (Samuel), Isaac Degot (Deyot) et son fils ; en 1454-5 le Judenmeister, son gendre (ou fils) Aaron, un autre Aaron, Salomon, Jacob, Smohel (Samuel) Abraham et Isaac. L’ensemble reste cependant stable. Il est remarquable que Turckheim, qui n’était de loin pas la plus grande cité de la Décapole, ait pu abriter alors la plus grande communauté juive d’Alsace.
Il y aurait eu deux familles juives à Turckheim en 1449, mais il est fort possible qu’il faille comprendre 1549. L’important rôle joué par les prêteurs juifs sur la place de Turckheim ne parvint pas toujours à les protéger des exigences diverses auxquelles leur communauté dut faire face. Le roi Albert II fit à plusieurs reprises pression sur la ville de Turckheim en 1439 pour qu’elle dépêche ses habitants juifs à une négociation portant sur le tiers denier. Le Juif Salman ou Salomon de Turckheim - susmentionné - fut accusé en 1446-7 d’avoir incité sa belle-sœur récemment convertie au christianisme à retourner au judaïsme. C’est à ce moment que le nombre des maisons réservées aux juifs de la ville fut fixée à une, mais il semble bien que cette mesure ne soit pas toujours appliquée avec une extrême rigueur. Il en fut de même avec le règlement de 1465, qui devait confirmer le nombre de maisons autorisées pour le séjour des juifs et prévu le départ de ceux qui se trouvaient en surnombre, ce qui explique le départ de Jacob de Turckheim pour la Lorraine où on le retrouvera "ouvrier de faire
cartes" en 1471 et celui de Gerson de Turckheim pour Sulzbourg en 1472.
Il ne semble cependant pas que ce nouveau règlement fut toujours appliqué. On put s’en apercevoir lors du passage des Suisses à Turckheim en 1476-7 et de pillage qui s’ensuivit : pas moins de 80 juifs - il y avait certainement parmi eux nombre de fugitifs venus d’autres villes qui avaient déjà dû fuir devant les Suisses. - s’étaient alors empressés de quitter la ville. Vu l’extrême froid qui régnait, ils avaient espéré trouver un refuge, ils avaient dû abandonner les cavernes et autres cachettes, où ils avaient espéré trouver un refuge, pour tenter de se dissimuler dans des maisons de Turckheim et des environs.
Ils y furent bientôt découverts et allaient être massacrés, lorsque le chef des Suisses se déclara prêt à leur rendre leur liberté contre une rançon de 10 florins par personne soit 800 florins en tout, à verser le lendemain avant minuit. Ils s’attendaient au pire car ils étaient loin de pouvoir réunir une telle somme. C’est alors que Juda Bambis, juif de Mulhouse, qui détenait un sauf conduit impérial, vint à leur aide et réussit avec l’aide sa famille à réunir la somme exigée, que son employé Mordechai s’empressa de porter aux ravisseurs. Ils échappèrent ainsi au sort qui les avaient menacés.
Les juifs de Turckheim retournèrent chez eux en 1477 et purent s’apercevoir qu’on ne les y attendait guère. Ils furent donc très rapidement expulsés. On ne sait quand ils revinrent, mais il est certain que quelques juifs qui avaient dû quitter Colmar au cours des années incertaines y trouvèrent un refuge. Le nom du prêteur Abraham de Turckheim est mentionné en 1505, mais y demeurait-il ? Le juif Mossé de Eistett (Eichtetten) venant de Wintzenheim y était arrivé à la fin du siècle précédent. Il est peut-être identique avec le Mossé qui y vivait en 1507.
Un certain Michel y sera signalé en 1508. C’était déjà un embryon de nouvelle communauté.
La présence du prêteur Jacob de Turckheim y sera mentionné en 1513. Quelques années plus tard le 31 aout 1521, la ville de Turckheim devait obtenir sur sa demande un privilège de non tolerandis Judeis de l’Empereur Charles Quint. Il ordonna le lendemain le départ des juifs et il leur accordait un délai d’un an pour se faire rembourser leurs prêts et vendre leurs immeubles, après quoi ils seraient tenus de déguerpir, mais pourraient emporter leurs biens. Ce délai fut prorogé à plusieurs reprises et la ville de Turckheim devait même autoriser l’installation de nouvelles familles juives. L’expulsion traînait et ne fut effective qu’en 1570.
Le statut légal des juifs était fondé sur une Convention passée, en 1538, entre les juifs Aaron, Getzel, Théodore, Jude, Moïse, Han, et Jacob et le Magistrat de Turckheim. Ils étaient autorisés avec leurs familles, pour un séjour de dix ans. En 1540, le juif Nasson sera reçu pour une durée également de dix ans. En 1547, en prévision de l’échéance prochaine de la convention de 1538, les juifs s’attachèrent à faire ratifier les conditions de séjour par Henri de Fleckenstein, Landvogt ou prévôt de la préfecture de Haguenau, et c’est ainsi que la convention continuera à être appliquée en 1557 et 1567.
Ces juifs jouissaient du droit de bourgeoisie et de protection : Burger und Schutz und Schirn, moyennant une prestation annuelle à acquitter aux quatre-temps de 10 à 24 florins proportionnée aux ressources de chacun, de quelques oies bien engraissées ; mais, il leur était interdit de prêter de l’argent aux acquéreurs de biens immobilier : maison, vignes, champs, prés, jardin etc.. et de prendre en gage des objets du culte et spécialement des ornements d’églises, d’héberger des coreligionnaires de passage et e se réunir pour des actes religieux, tels la circoncision et la fête des Tabernacles, sans l’autorisation préalable du prévôt et du bourgmestre. A l’expiration de dix ans, la convention accordait aux juifs un moratoire d’une demi-journée avant la reprise d’une décennie nouvelle.
Mantelet couvrant le rouleau de la Torah offert par les dames de la communauté de Turckheim pour l'inauguration de la synagogue |
Un statut aussi précaire était propre à entretenir les juifs dans un état d’alerte continuelle et à les réduire à des activités limitativement définies. De plus, par un Vidimus du 20 septembre 1555 muni du sceau de la Chancellerie de Colmar, le Magistrat de Turckheim avait obtenu de l’Empereur Charles-Quint le droit d’entière liberté d’actions à l’égard des juifs résidant dans ses murs. Le document stipulait que les conseillers de la ville de Turckheim, ville impériale et libre, "ne seront tenus ni leurs successeurs contre leur bonnes volonté ou agrément d’avoir et recevoir à l’avenir aucun juif qui voudrait aller en ladite ville, sous quelque prétexte ou quelque manière que ce puisse estre : en conséquence que ceux qui s’y trouvent présentement ne pourront y demeurer davantage nonobstant tout privilège ou mandement qui pourraient estre données ou faits cy-devant au contraire, lesquels nous voulons qu’ils soient nuls et sans aucun effet, sans que ceux dudit Turckheim puissent être obligés contre notre grâce et privilège particulier de souffrir ou laisser habiter en leur ville aucun juif à l’avenir." Cependant malgré ce document, le Magistrat de Turckheim n’allait pas sévir contre les juifs de sa ville. Il le faisait plutôt mollement, puisque la convention sera renouvelée en 1557 et en 1567 pour les six familles juives jouissant du droit de bourgeoisie dans sa ville
En 1566, Gerson de Turckheim fut nommé prévôt des juifs de la Haute Alsace advocat judaerum, chargé de régler les affaires avec les seigneurs, voire l’Empereur.Lorsque Turckheim voulut chasser ses juifs, Rabbi Yosselmann de Rosheim représentant des juifs de l’Empire plaida leur cause auprès de l’Empereur Charles Quint, celui-ci intervint auprès de la ville pour que cela ne soit pas fait.
Mais le 23 octobre 1570, l’empereur Maximilien II, en raison de plaintes contre l’usure pratiquée par les juifs dans tout l’Empire, sommait le Magistrat de Turckheim d’interdire le séjour aux juifs et de les expulser de leur ville. Lazare de Schwendi en sa qualité de Reichsvogt ou prévôt de Kaysersberg était entré dans les vues de l’empereur en exigeant des Turckhémiens le renvoi du Juif Gersten, qu’ils avaient accueilli après son expulsion d’Ammerschwihr .
En dépit de ces interdictions , nous retrouvons des juifs à Turckheim en 1628.
Au lendemain de la guerre de trente ans, en 1682, nouvelle interdiction de la part de l’administration française ; c’est à dire de l’Intendant De la Grange ; là encore les plaintes et remontrances des gens de Turckheim n’arrêteront que pour un temps l’implantation juive.
En 1684, un certain Gyssle de Wintzenheim, propriétaire d’une maison à Turckheim, l’avait vendue pour 500 florins au juif Moyse de Wintzenheim. Gyssle avait engagé une partie de cette somme dans la construction d’une maison neuve à Wintzenheim et ne pouvait plus revenir sur la vente. Le Magistrat de Turckheim invoquant le privilège de 1555 et la déclaration de 1682, obtiendra l’éloignement de Moyse. En 1700, l’intendant le Pelletier de la Houssaye confirmera le Vidimus de Charles-Quint.
Vers le 1er juillet 1701, ce même intendant autorise le Juif Jacques Borach à venir habiter Turckheim avec sa famille, en dépit des protestations des conseillers de la ville. Jacques Borach avait habité une île du Rhin en face de la StrohStadt (ville de Paille) interdite aux juifs ; ils faisaient le commerce des chevaux, de fourrages et de grains pour le compte des soldat du Roi en quartier dans le nouveau Brisach, et exerçait occasionnellement aussi le métier de boucher. Il était obligé de s’expatrier de son île parce que la citadelle de Neuf Brisach devait rester réservée à la troupe, de là la décision de l’intendant De la Houssaye. A la mort de Jacques Borach, son fils Jacques obtint le droit de réception et de protection, ainsi que sa fille qui épousera un certain Joseph Geismar.
Dès lors ces deux familles ne seront plus inquiétées, vu que Borach père avait promis et signé de "ne point vouloir commettre aucun désordre ou trouble dans ledit lieu, mais d’y vivre paisiblement sans incommoder les bouchers et les autres personnes, soit par son commerce, ou autrement en quelques manières que ce puisse être, se contentant du simple logement qui luy a esté accordé aux conditions ci dessus et autres portées dans lesdites lettres réversailles."
En 1705, nous trouvons trois familles juives à Turckheim
En 1716, les familles Borach et Geismar se composaient de 9 personnes, Jacques Borach fils exerçait à son tour, le métier de boucher, en y ajoutant le prêt d’argent, le commerce des biens meubles et immeubles, autant d’activités consignées dans les papiers de la justice et police de Turckheim.
En 1740, la population s’insurge contre la prolifération des juifs, on les accuse d’être préjudiciables au bien public par l’occupation des pâturages et la dilapidation des ressources forestières
Par la suite, malgré des arrêts d’expulsion aux 17e et au 18e siècles, malgré la vindicte de la population qui les accusait de "proliférer" et de nuire au bien public par l’occupation des pâturages "dadurch de Weidganggeschwächt" et de la dilapidation des ressources forestières,"sondernauchvieler Holtz consumieren" les conseillers, à leur tour, ne manquaient pas de faire preuve de zèle dans les actes de la vie journalière.
C’est ainsi qu’un dénommé Joseph Riegert, menuisier à Logelbach, pour s’être laissé inviter, en 1527, un jour de carême, par Jacques Borach, à manger d’un plat de cabri rôti, fut cité devant leTribunal et condamné à une amende de 4 livres en faveur de l’église de Turckheim et de 20 livres en espèces, dont la moitié revenait à la ville, l’autre moitié aux pauvres
"pour avoir par un excès de gourmandise mangé de la viande dans une maison judaïque, dans le saint temps du carême, ce qui, selon les termes de l’acte, est le contraire à son devoir de chrétien"
Les juifs purent se maintenir à Turckheim. La communauté ne cessa de se consolider .
Nous trouvons en 1784 dix familles soit 42 personnes,
33 personnes en 1790 (diminution consécutive à des mariages hors de Turckheim)
72 en 1806 - 109 en 1854 - 100 en 1861 - 35 en 1900 - 42 en 1910.
En 1814, les juifs exerçaient les professions de bouchers, colporteurs, marchands et - grâce aux progrès réalisés par l’accession à la citoyenneté française - d’industriels réputés : ainsi Baruch Wolff était "fabricant en filature à la mécanique" ou encore " fabricant de Siamoise et toile en coton". Personnage important, puisqu’il avait été élu député du Haut-Rhin à l’assemblée des notables israélites à Paris en 1806, assemblée convoquée par Napoléon 1er. Cette assemblée s’est réunie le samedi 26 mai ; le Haut Rhin était représenté par douze députés
En 1870-71, environ 50 personnes de la communauté ont opté pour la France
La communauté de Turckheim était dirigée au point de vue religieux par un sous-Rabbin,
En 1772, celui-ci était Zwi Hirschel Lévy originaire de Vieux Brisach, marié le 9 décembre 1772 avec Léa fille de Sissel, fils de Salomon et de Keyle fille de Juda - Zwi Hirschel Lévy est l’aïeul du professeur Freddy Raphaël, mais également de la famille Geismar (boucherie).
Joseph Hirsch (1815-1889) fut également sacrificateur et chantre.
Jusqu’après la première guerre mondiale, un ministre officiant officiait et s’appelait Alexandre Weill (il habitait Grand rue dans la même Stieber). Il est décédé en décembre 1928.
Pour les lieux de culte, il existait une synagogue, mais on n’a pas pudéterminer son emplacement (le Ministère de la Culture indique un bâtiment prêt de la porte de Munster 7, rue des Vignerons - mais ceci est sujet à discussion - puisqu’elle a été en dernier lieu une chapelle)
Cependant au 19ème siècle, la famille Borach avait mis une de ses maisons (ou l’avait construite à ces fins) à la disposition de la communauté. Cette maison existe toujours et est située à l’angle entre la grand-rue et la rue des écoles. Le premier étage était réservé au culte, le second à l’enseignement.
Ce bâtiment a été vendu aux enchères fin du 19ème siècle en raison de la faillite des industries de la famille Borach, suite au départ d’une partie de la famille en 1870, mais également suite à la crise dans le textile.
Par la suite la communauté a continuée à organiser des offices : la ville de Turckheim avait mis à sa disposition un local au deuxième étage de l’école maternelle et ce, jusqu’à la première guerre mondiale
Après la première guerre, les juifs de Turckheim se rendaient pour le culte à Wintzenheim.
La deuxième guerre mondiale voit des personnes juives de Turckheim déportées :
- Geismar Lucien
et son épouse Jeanne Wolff (survivante)
- Geismar Marcel
- Geismar épouse Weil Yvonne
et Weil Myrtil son époux
Au moyen âge, il semble que les défunts de la communauté de Turckheim étaient inhumés dans le cimetière juif de Colmar situé entre la porte de Theinheim jusqu’à la porte de Rouffach.- le long du mur d’enceinte (cimetière détruit après l’expulsion des juifs de Colmar par autorisation de Maximilien II qui a donné le cimetière à son secrétaire, lequel après avoir détruit les tombes a revendu le terrain aux bourgeois de Colmar)
Par la suite, ils ont été inhumés au cimetière de Jungholtz.
A partir de 1797, le cimetière de Wintzenheim a été créé et c’est dans ce cimetière que les juifs de Turckheim ont été enterrés et le sont de nos jours.
Un livre de mémoire de ce cimetière a été élaboré. Chaque tombe y est répertoriée, avec traduction de son épitaphe avec des éléments d’Etat Civil.
Certains arbres généalogiques ont également été réalisés et se trouvent dans ces ouvrages.
Synagogue précédente |
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