Les Juifs à Strasbourg au Moyen âge Le quartier juif de Strasbourg l’Ancien et le Nouveau Testament Juifs et Chrétiens d’aujourd’hui |
dans l'imaginaire médiéval en Alsace |
La représentation de soi et de l'autre à l'aide "d'images"
délibérément exhibées et diffusées répond
au besoin de chaque groupe d'affirmer, à travers l'histoire,
son identité, de marquer son territoire et de souligner sa singularité.
La construction sociale de l'autre traduit la tentation de l'enfermer
dans un stéréotype incapacitant qui le dévalorise et le
disqualifie.
Le programme iconographique de l'art médiéval s'inscrit
dans un dispositif symbolique qui articule, en un système cohérent,
la parole enflammée des prédicateurs, le rite et la gestuelle
des fidèles, les représentations théâtrales sur les
parvis.
À l'époque médiévale la figure honnie de
l'altérité peut être aussi bien le lépreux,
la sorcière, la femme que le Juif.
Les rapports de la Chrétienté à ce dernier sont ambigus,
car l'Église s'inscrit à la fois dans la continuité
et dans la rupture.
De l'époque carolingienne à "l'automne du Moyen
Âge", l'enseignement du mépris se radicalise. En témoignent
aussi bien l'évolution de la représentation affrontée
d'"Ecclesia" et de "Synagoga", l'acharnement
au mal de Judas, qui finit par se pendre en laissant échapper ses intestins
par son ventre éclaté, que les trognes hideuses des Juifs s'appliquant
à faire souffrir le Christ à chaque étape de la Passion.
C'est ce crime qu'ils perpétuent à travers le temps.
Cependant, des figures de l'"Ancien" Testament, qui inaugurent l'histoire du salut et annoncent l'accomplissement, tels Abraham, Moïse, Jonas, Samson, Jessé, David, ainsi que les Prophètes, sont parfois présentées positivement.
Professeur Freddy Raphaël