moyse may

goudchaux
spire


abraham spire

olry-ephraïm
hadamard
L'IMPRIMERIE HÉBRAÏQUE DE METZ


XIXe SIÈCLE.
HADAMARD (OLRY-EPHRAÏM). 1813 à 18 ..

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Haggada ou Cérémoniel des deux
premières soirées de Pâque


Rituel de Pâque

Rituel de Shavouoth.

Rituel des Seli'hoth

Bakashoth (demandes)

Rituel de Rosh Hashana

Rituel de Soukoth

Mihaguim (coutumes)

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de J. Anspach
Un article étendu consacré à la typographie hébraïque de Metz, en a fait connaître l'origine, les progrès les chances diverses, puis la chûte ; il nous conduit â l'époque où, sous l'administration de M. de Vaublanc, Préfet de la Moselle, et de M. le baron Marchant, Maire de Metz M. Hadamard conçut et réalisa le projet de rétablir l'atelier de Moyse May.

M. Hadamard avait fait son premier apprentissage à Metz, chez M. Claude Lamort ; puis avait travaillé pendant plusieurs années dans des imprimeries de France, de Hollande et d'Allemagne, pour se perfectionner, non-seulement dans l'art en lui-même, mais aussi dans l'étude de plusieurs langues et dans leur composition typographique il revint dans sa patrie, et on l'y trouva instruit en littérature et habile dans son état.

A cette époque la France avait l'immense étendue que lui avait donnée la victoires la population juive était de 150.000 âmes : aucune imprimerie n'était spécialement consacrée aux livres hébreux, et c'était de l'étranger que le commerce les tirait.

M. Hadamard demanda l'autorisation de fonder une imprimerie hébraïque à Metz ; l'appui qu'il obtint de quelques amis des lettres fut assez fort pour vaincre les obstacles il obtint un brevet, mais borné à l'usage des caractères hébraïques. Le nombre des imprimeurs était limité par les réglemens d'alors (8) : quatre imprimeurs ( MM. Antoine, Collignon, Lamort et veuve Verronnais ) avaient des brevets de première classe, c'est-à-dire transmissibles ; deux imprimeurs (MM. Pierret et Pierron ) n'avaient que des brevets de deuxième classe, c'est-à-dire viagers, et dont l'effet devait s'éteindre avec eux. M. Hadamard, au moyen de la spécialité de son industrie, fut reçu en-dehors du nombre légal.

Il acheta les débris de l'ancienne imprimerie de May et de Spire; puis il tira de Francfort-sur-le-Mein ses caractères. Dès-lors on fondait à Paris des caractères hébreux, mais d'une coupe dite à l'italienne à laquelle les yeux de notre peuple israélite n'étaient pas faits ; il fallut que le nouvel imprimeur se soumit aux habitudes des Juifs du rite ashkenaz, dit allemand. Il débuta par la publication d'ouvrages usuels : M. Moyse Binding de Metz, hébraïsant distingué et auteur de plusieurs écrits, fut chargé de la correction des épreuves. Ces commencemens étaient modestes quand on se reporte à l'époque où M. Hadamard s'établit on conçoit que sa marche, au milieu de nos vicissitudes politiques, dut être lente et incertaine.

En 1817, il hasarda une vaste et coûteuse entreprise : ce furent deux éditions à la fois, l'une en 5 volumes in-80, l'autre en 9 vol. du même format, des prières pour toutes les fêtes de l'année. Cette volumineuse collection, dont le placement a été long et n'a pu se faire sans d'énormes sacrifices, est accompagnée de commentaires et de notes grammaticales par M. Moyse Biding, d'une traduction allemande par M. Zay, de Metz, et de figures en taille-douce. Ces ouvrages furent tirés à 3000 exemplaires.

M. Hadamard continue ses entreprises mais en les proportionnant, quant aux publications hébraïques, aux besoins de la population juive : son zèle a été récompensé par le consistoire central de France qui lui a accordé le diplôme de son imprimeur. Notre compatriote méritait cette distinction non-seulement pour ses travaux, mais encore pour la louable tâche qu'il s'est imposée de former des élèves juifs ; il en est maintenant un grand nombre qui, sortis de ses ateliers exercent leur honorable profession chez les principaux typographes de Paris, et même à l'imprimerie royale. On remarque dans tous ces jeunes juifs des mœurs douces, une probité sans tache, une vie appliquée et exempte de passions. Il a concouru à la formation de la Société d'encouragement des arts et métiers, parmi les israélites de Metz (9) : honorable et utile association dont on apprécie les résultats pour la régénération de la ,jeunesse.

M. Hadamard se livre à des impressions commandées par des libraires de la capitale; ses publications sous ce rapport ont été fort nombreuses, et le catalogue en serait étendu.
Il a, depuis quelques années, pour associé, M. Prosper Wittersheim (10), membre de la société des sciences, agriculture et arts de Strasbourg, littérateur dont le concours a été et sera fort utile à M. Hadamard.

Voici la liste de quelques-uns des livres publiés en hébreu :
1813. Seder Minhath Tamid. Prières journalières. — I vol. In-8°.
       סדר מנחת תמיד
M. Hadamard en a publié successivement cinq éditions
Le même, avec les prières pour les samedis fériables, Le même. - In-36. - 4 éditions.
1814. Haggada.
      הגדה
Cérémonies des nuits de Pâques. — I vol. in-8°. — Plusieurs éditions.
1815. Em Lemikra.
      אם למקרא
Traité complet de la lecture, de la ponctuation et de l'accentuation hébraïque ; par Moyse Biding de Metz. — I vol. in-8°.
1818. Haggada ou Cérémoniel des deux premières soirées de Pâques, à l'usage des israélites français, avec le texte soigneusement revu en regard ; traduit de l'hébreu et du chaldaïque et enrichi de notes, par David Drach, rabbin docteur de la loi et gradué à la faculté des lettres de l'académie de Paris. — I vol. in-8°. — 128 pages.
1817 et suiv. Mahasor.
      מחזור לכל השנה
Prières des cinq fêtes principales de l'année. Deux éditions, l'une en 5 volumes in-8°; l'autre en 9 volumes, même format.
C'est cet immense ouvrage qui a nui à la fortune de l'imprimeur.
1818. Catéchisme du culte judaïque en hébreu français et en allemand par Mayer Lambert (11), professeur à l'école israélite de Metz. — I vol. in-12.
1819. Abrégé de la grammaire hébraïque par le même. - I vol. in-8°.
1820. Instruction religieuse et morale à l'usage de la jeunesse israélite , par Elie Halévy (12), en hébreu et en français. - I vol. in-12.
1820. Rituel des prières journalières à l'usage des israélites ; traduit de l'hébreu par Johel Anspach (13), de Metz avec le texte en regard. — I vol. in-8°.— 424 pages.
1821. Imré Binah.
      אמרי בינה
Traité du calendrier , par Samuel Wittersheim grand rabbin de la circonscription consistoriale de Metz. - I vol. in-4°.
1824. Cours de lecture hébraïque suivi de plusieurs prières avec traduction interlinéaire, et d'un petit vocabulaire hébreu - français ; par Samuel Cahen de Metz, professeur à l'école consistoriale israélite de Paris ; ouvrage adopté par le consistoire central à l'usage des écoles primaires israélites de France. - I vol. in-8°.
1826. Meorei or.
      מאורי אור
Continuation du grand ouvrage de M. Aaron Worms intitulé le Flambeau de la loi.
M. Hadamard en a imprimé 3 volumes in-4°; ce sont les 4e, 5e et 6e.
M. Aaron Worms a souvent contribué à perfectionner les publications de M. Hadamard, en corrigeant les épreuves et en ajoutant au texte hébreu des variantes et des notes grammaticales ou philologiques.

A cette liste déjà longue, on pourrait ajouter une Dissertation sur l'ouvrage des six jours ; le Recueil des dogmes judaïques et plusieurs ouvrages populaires dans l'idôme hébreu-tudesque, destinés à la population des campagnes dans les départemens du Haut et du Bas-Rhin, et dans les parties allemandes de la Moselle et de la Meurthe.

En 1827, M. Hadamard a publié, pour le compte de l'auteur, l'ouvrage suivant, qui a été accueilli par la société royale de géographie : : Essai statistique sur les frontières nord-est de la France, contenant, 1° la description topographique et chronologique de la ligne frontière, depuis le Rhin jusqu'aux Ardennes ; 2° la peinture matérielle du sol sous les rapports de la topographie des produits indigènes , de l'industrie territoriale et du commerce qui en dérive ; 3° la description, sous les mêmes rapports , des provinces étrangères limitrophes ; 4° un résumé historique; 5° un précis archéologique ; 6° des observations sur les mœurs ; 7° un aperçu de l'importance des frontières. nord-est sous les rapports politiques et militaires ; par J. Audenelle (14) , employé des douanes.

Des faits constatés, voilà proprement les seuls principes des sciences.
(Condillac.)
1827. - in 8° - Deux livraisons formant ensemble 366 pages.

Au moment où notre volume paraît, M. Hadamard annonce une nouvelle entreprise de typographie hébraïque : Biographie des israélites anciens et modernes qui se sont fait remarquer par leur génie leurs talens, leurs écrits, leurs actions, leurs vertus, leurs vices et leurs erreurs ; précédée de tables chronologiques pour réduire en corps d'histoire les articles disposés selon l'ordre alphabétique dans cet ouvrage, Par E. Carmoly. Cet ouvrage, dont M. Gerson-Lévy est le libraire-éditeur, paraîtra en 12 ou 15 livraisons de dix feuilles chacune, grand in-8°.

M. Carmoly donne les motifs du choix qu'il a fait de la langue hébraïque : il a voulu, dit-il "rendre son travail plus généralement utile à ses co-réligionnaires répandus dans toutes les parties du monde, et à ces savans qui embrassent l'universalité des connaissances, et qui ne dédaignent pas une littérature qui a excité l'admiration et charmé les loisirs d'un Buxtorf, d'un Herder, d'un Michaëlis, d'un Tychsen, d'un Lowth, d'un Scaliger, d'un Volney, d'un Sylvestre de Sacy, etc. J'ai ambitionné, ajoute-t-il, la gloire de créer un ouvrage, national, unique dans son genre ; puissé-je n'avoir pas échoué dans une si périlleuse entreprise !"

© A . S . I . J . A .