Mais il est temps de redescendre sur terre. La cité des Patriarches comporte aujourd'hui des rues de profonde misère et, depuis le 1 novembre: une "Maison de l' Espoir". Et lorsque nous parlons des "Cigognes", il s'agit de l'œuvre née à Haguenau en 1906, de cet orphelinat dont Simon Sichel fut le trésorier en 1935 et dont son parent, le rabbin Schwarzfuchs rappela la figure ainsi que celle du grand rabbin Joseph Bloch, qui en décidant de s'établir à Haguenau (plutôt qu'à Paris, à l'Ecole rabbinique dont on lui avait proposé la direction) fut une présence aimée de l'orphelinat. Des plaques, apposées dans la Maison de l'Espérance, évoquent non seulement la générosité des familles, mais leur action, ainsi que celle de Simon Lemmel en faveur des Juifs de Haguenau – que rappelait son petit-fils, Roland Bloch. On a parlé aussi des directeurs de l'orphelinat et je me souviens, plus particulièrement, pendant les années d'après guerre, l'infini dévouement (qui fut aussi celui des directeurs qui suivirent) de Nathan et de Hélène Samuel.
Quant aux personnes qui s'adonnent à faire le bien, on aura reconnu tous ceux qui avec Raymond Heymann, Claude Kadouch et Claude Meyer, sont les créateurs en Israël des "Maisons de l'Espérance", et de Philippe Créange, l'actuel président de l'œuvre des Cigognes, qui avec son comité – dont le rabbin Claude Heymann – et Freddy Sichel, le fils de Simon, ont amené "Les Cigognes" jusqu'à Beer-Sheva, dans l'un des quartiers particulièrement défavorisés de la ville. Ce 1er novembre, donc, nombre d'amis d'Alsace et d'Israël, dont Eva et Joseph Luisada, les derniers directeurs de l'orphelinat, prenaient part à l'ouverture officielle de la Maison de l'Espoir de Beer-Sheva.
Comme à Beit Shemesh, où fut fondée – par la même équipe – la première Maison de l'Espoir, ce centre de loisirs et d'éducation transformé, nouvellement équipé (avec une série impressionnante d'ordinateurs, notamment) accueille désormais, chaque jour après l'école, des enfants en difficultés (il y en a cinquante et une centaine sont sur la liste d'attente), encadrés par des moniteurs aguerris à cette tâche. Ces enfants, souligna Claude Meyer, n'auraient eu aucune chance rationnelle de sortir du tourbillon de détresse et de désespoir sans cette structure d'accueil. Là, ils reçoivent un repas chaud dans une ambiance… chaleureuse qu'ils ne trouvent pas à la maison. Là, ils apprennent à chanter –nous en avons tous eu la démonstration– là ils revoient leurs cours, se mettent au niveau de la classe qu'ils n'ont pu atteindre. Et là, ils apprennent à sourire à la vie.
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