Jean-Paul MARX
1940 - 2005


Disparition de Jean Paul Marx
Claude ACH
Communauté de Sélestat

Jean Paul Marx za"l
Jean Paul Marx
Jean Paul Marx notre 'hazan pendant plus de trende-deux ans, a disparu brutalement alors qu'il devait partir en congés. Il a laissé derrière lui une communauté attristée, habituée à son "négem" dont il a su imprégner les offices durant ces longues années.

Monsieur Marx est né le 5 février1940 à Sarrebourg dans une famille de quatre enfants. Fils d'Arthur Marx et de Mélanie Marx née Lévy. Son père et son frère Georges sont morts en déportation à Auschwitz.

Scolarisé à l'école communale de Fénétrange jusqu'à l'âge de 15 ans, puis à l'école Aquiba de Strasbourg, il est un élève apprécié par Madame Rina Neher. A l'âge de 13 ans il rencontre le ministre officiant Elie Meyer qui lui enseigne la 'hazanouth en le motivant pour qu'il en fasse son métier.
Continuant au Séminaire rabbinique de France rue Vauquelin à Paris, il étudie avec le grand rabbin Schilli dont il a toujours vanté les mérites, et devient ce qu'il avait toujours désiré être : ministre officiant.

Monsieur Marx a côtoyé pendant sa vie le rabbin Claude Lederer et les 'hazanim Adolf Attia, René Jasner et bien d'autres encore. Il a assuré pendant un certain temps des offices à la grande synagogue de la Victoire à Paris.

Au terme de ses études, il revient vers son pays natal. Il aura un premier poste de 'hazan à Saint-Avold, succédant à son ami Claude Rosenfeld. En 1964, il devient ministre officiant de Bouzonville.

En 1967, il rencontre Irène Chouraqui qui a passé son enfance en Algérie avant d'être rapatriée à Strasbourg. Ils se marient en novembre de la même année. En 1969 ils auront une fille, Chantal, puis en 1973 un garçon, Joël.

En mars 1973 toute la famille quitte la Moselle pour venir s'installer à Sélestat où il prend ses fonctions de 'hazan, en collaboration pendant neuf ans avec le grand rabbin Hadas-Lebel. Ce dernier quittera Sélestat après le décès de son épouse Alice, et sera remplacé par le rabbin Claude Spingarn.

Jean Paul Marx s'intègre et évolue durant 32 ans au coeur d'une communauté dont il affectionne chacun des membres. Il donne le meilleur de lui-même tant dans l'enseignement du Talmud-Torah que lorsqu'il exerce son art vocal dans la magnifique synagogue de Sélestat.

En 1998, le mariage de sa fille avec Albert Sellam lui donne la grande joie de venir le grand-père d'une petite Lisa-Anaïs et d'une petite Odélia.

En 2003, Monsieur Marx est nommé 'Hazan émérite au cours d'une cérémonie en présence de Monsieur le grand rabbin René Gutman.

Que son souvenir soit béni !



Kadish de Moussaph de Rosh Hashana interprété par Jean Paul Marx
© Site internet du judaïsme d'Alsace et de Lorraine
Lezekher olam
Grand Rabbin René GUTMAN
Extrait de Echos-Unir, février 2006

La mort d'un homme, d'un 'hazan comme Monsieur Jean-Paul Marx, est une disparition. Ce n'est pas seulement une voix, c'est une lumière qui s'est éteinte, et qui nous a saisi depuis l'annonce de son décès d'une tristesse qui ressemble à de l'accablement.

Mais l'accablement dure peu. Ceux qui, comme lui, ont enseigné la tephila [la prière] et qui ont vécu comme lui et avec lui dans la tephila, sont des âmes fortes.
Ils savent que si une voix, si une lumière s'est éteinte aujourd'hui, la source de cette lumière, à l'instar d'un "ner tamid", cette lumière vers laquelle Monsieur Marx fixait ses regards lorsqu'il s'adressait à Hashem, elle ne s'éteint pas!

Des voix comme la sienne sont nécessaires et il faudra qu'elle reparaisse quand il le faudra si tant est que sa voix telle celle de Yaakov, ne peut pas être discontinuée. Elle fait partie de la vie même et de l'histoire de la Communauté de Sélestat.

Monsieur Marx a toujours voulu faire le bien. Il était éloquent et il excellait dans la "'hazanouss alsacienne" ; il savait combien je l'appréciais et combien je regrette de n'avoir pu réaliser le projet d'enregistrer ses morceaux de bravoure tel ce "chné zeissim" qu'il affectionnait à Hanouka.
'Hazan, il enseignait par sa voix encore, il persuadait et par son sourire il éclairait.

Une telle voix, certes un jour, peut mourir, c'est hélas le "dérékh ha olam" (la voie du monde), et c'est hélas toujours trop tôt ! Mais une telle voix doit durer, c'est le "derekh Hashem" [la voie de D.ieu] à travers le Kadish et les prières que nous ferons en sa mémoire.

Judaisme alsacien Rabbins
© A . S . I . J . A .