Francine KAUFMANN



Tournage en Alsace avec Claude Vigée pour la Source de Vie

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Tournage en Alsace chez la famille Wolff à Kolbsheim (1983 : Les Juifs d’Alsace)


Au cours d'un tournage en 1989 sur les Juifs et la Révolution, dans le désert de Judée


Interprète à l'Elysée avec François Mitterrand et Itzhak Rabin, premier ministre d'Israël, 1993


Interprète à l'Hôtel Matignon avec Itzhak Rabin et Edouard Balladur, juillet 1993

Francine Kaufmann est la fille de deux juifs messins, et la petite fille de juifs polonais installés à Metz au tout début du 20ème siècle, du côté paternel ; en 1923, du côté maternel, (naturalisés en 1929). Ses parents se sont rencontrés dans le camp de Drancy en 1942, et se sont mariés à Metz après la guerre, en juin 1946. Installés à Paris, ils ont donné naissance à trois enfants : Francine (juin 1947), Alain Moché (octobre 1948), puis Laurence (août 1953).

Universitaire et chercheuse, Francine Kaufmann est professeure des universités, docteur ès lettres. Après avoir enseigné l’hébreu la langue et la littérature hébraïques à Paris 3 et Paris 8 (1969-1974), elle s’installe à Jérusalem et enseigne la traduction et l’interprétation d’hébreu en français, de 1974 à 2011, à l’université Bar-Ilan, Ramat-Gan, au département de Traduction qu’elle a dirigé à deux reprises. Elle est spécialiste de littérature juive (André Schwarz-Bart, Elie Wiesel, Benjamin Fondane, Claude Vigée, André Chouraqui, André Neher etc.), de l’histoire de l’hébreu, de l’approche juive de la traduction, et de la traduction pour les média.

Études

Francine Kaufmann fait ses études secondaires à l’École Yabné, lycée juif de Paris. Elle passe ses deux parties du baccalauréat (1963 et 1964) avec l'hébreu comme première langue étrangère.

A la rentrée 1964, elle entre à l'Université de Nanterre, qui vient d'ouvrir. En 1967, elle fera partie de sa première promotion, en sciences humaines. Cette année-là, elle obtient une double Licence d’enseignement : Lettres modernes en langue et littérature françaises de l'Université de Paris-X-Nanterre, et Langue et littérature hébraïque de l'Université de Lille.
L'année suivante, elle achève un diplôme supérieur en Langue et littérature hébraïques et Civilisation d’Israël et du Moyen-Orient de l’Institut national des langues et civilisations orientales (Langues O.), et obtient une maîtrise d’enseignement de Lettres modernes, à l'Université de Paris X-Nanterre, après avoir déposé son mémoire en mai 68, en pleine Révolution des Étudiants. Dirigé par Jacques Truchet, il a pour titre : Dieu, les dieux et le divin dans le Théâtre de Racine.

En 1968-69, elle reçoit une bourse d'études du ministère israélien des Affaires étrangères pour commencer un doctorat de littérature comparée sur ce qu'on appelait encore "la littérature de l'Holocauste", sous la direction du professeur Guy Michaud, de l'université de Nanterre. En mai 1976 elle soutient sa thèse de Doctorat de troisième cycle en Littérature française, à Paris-X-Nanterre sur Le Dernier des Justes d’André Schwarz-Bart : genèse, structure, signification.

Elle complète sa formation par un diplôme de l’Institut de Communication Publique de l’Université de Boston en 1984.

Enseignement

Francine Kaufmann commence sa carrière d'enseignante après l’année d’étude passée en Israël. Elle est pressentie par son professeur, le rabbin René Samuel Sirat, comme assistante de langue et de littérature hébraïques du nouveau département qui va s'ouvrirà la rentrée 1969 à Censier-Sorbonne Nouvelle (sous la direction de Georges Vajda). En 1972-1974, elle est partiellement détachée à Paris VIII (département d’hébreu de l’université de Vincennes, sous la direction de ‘Haïm Zafrani), et à l’ENLOV à Asnières (département d’hébreu dirigé par le Prof. René Sirat puis par Mireille Hadas-Lebel).

Après la guerre de Kippour (qu’elle a vécue en Israël : août-décembre 1973, travaillant bénévolement à la section française de Kol Israël), elle annonce son Aliya, termine son année à Paris III, et s’installe à Jérusalem en octobre 1974. A la rentrée 1974, elle enseigne de 1974 à 2011 à l’Université Bar-Ilan, à Ramat-Gan, en Israël, met sur pied et dirige une nouvelle filière en français dans le cadre de l’École de traducteurs et d’interprètes, qu’elle dirige à deux reprises. En tant que directrice, elle crée de nouvelles filières (arabe, espagnol, allemand), prépare une section russe et la reconnaissance du diplôme de l’École comme M.A. (diplôme de second cycle). L’École prend alors le nom de Département de Traduction, d'Interprétation et de Traductologie. Professeur des universités, elle prend sa retraite en septembre 2011.

Depuis 2006, elle fait partie du corps enseignant de l'Institut Elie Wiesel, à Paris. Elle y a notamment donné un Mook sur la littérature hébraïque : période biblique, en 2016-2017, et assuré des séminaires annuels de quelques semaines sur la traduction biblique, l’histoire de l'hébreu, la Tour de Babel, André Schwarz-Bart, André Neher, etc. Elle y donne chaque année des conférences dans le cadre des Lundis de Wiesel.

Publications

La Source de Vie et les média audiovisuels


avec André Schwarz-Bart
A la télévision française où elle travaille de 1970 à 1998 aux côtés du rabbin Josy Eisenberg, producteur délégué et animateur des émissions juives du dimanche matin : La Source de Vie, et À Bible ouverte (à cette époque, la participation de femmes dans des émissions religieuses était rare).

Documentaliste, présentatrice, assistante de réalisation puis réalisatrice non homologuée, elle contribue à plus de 220 émissions. Parmi ses participations les plus importantes : de nombreux magazines littéraires, communautaires, religieux (sur les fêtes et sur le rituel), des reportages en Israël,  un survol de la philatélie israélienne à thème juif, et des séries historiques : Histoire des Juifs de Perse, de Provence (1972), des Juifs de Rome (4 volets, 1973-74), des Juifs d'Alsace (6 volets, 1983-84), de Marseille, de Lyon (1984), des Juifs du Kurdistan (3 volets, 1983-84), des Juifs de France face à la Révolution française (2 volets 1989) ; présentation d'institutions telles que la Yechiva technique de l’ORT près de Toulouse (1982), le CDJC à Paris (1984), le Keren Kayemeth (KKL,1988), Yad Vashem (1990), le Maguen David Adom (1996), le Musée d'Art juif de la rue des Saules à Paris (1998).

Dans le cadre de l’émission À Bible ouverte, elle a été l'interlocutrice de Josy Eisenberg, notamment dans une série de 43 émissions de commentaires sur Le Cantique des Cantiques (1987-88) et 9 sur les femmes dans la Bible (1990).

Pour la Télévision israélienne, elle a co-réalisé avec Haïm Shiran un documentaire en hébreu consacré à André Neher : Être juif, (scénario, commentaire et interviews), diffusé en noir et blanc en 1979 et 1980, repris en France et sous-titré pour La Source de vie en 1986.

Elle est co-scénariste, avec le réalisateur Emmanuel Chouraqui, du film André Chouraqui, l'écriture des Écritures (KTO, multidiffusion en décembre 2010), et d’un film en préparation sur Claude Vigée. Pour la section "Audiovisuel"  de l’Organisation sioniste mondiale (OSM, Jérusalem, production ‘Haïm Aszès), elle a également réalisé des documentaires (sur les fêtes juives, sur Jérusalem) et des portraits et Entretiens à Jérusalem, avec André Neher, Léon Askenazi - dit Manitou -, Claude Vigée, André Scemama - correspondant du Monde -, ‘Haïm Amouyal - peintre devenu religieux-, Sylvain Kaufmann - rescapé d’Auschwitz - etc. Elle a aussi sous-titré de nombreux longs métrages et documentaires israéliens en français.

Pour la radio, elle est intervenue en 1969-1970 dans l’émission "Écoute Israël"  (dirigée par Victor Malka sur France Culture), puis elle est devenue bénévole pendant la guerre de Kippour pour la section française de Kol Israël, la radio nationale d’Israël, à Jérusalem (octobre-décembre 1973).
Engagée comme pigiste de Kol Israël après son Aliya (speakerine, reporter, réalisatrice), elle a aussi tenu des chroniques régulières : les critiques de théâtre et de ballets, la littérature, l’histoire de Jérusalem à travers les âges, "L’Hébreu à la Une : les mots qui font l’actualité", les chansons de poètes qu’elle diffusait et présentait après les avoir traduites en français, la section sabbatique de la semaine, les fêtes juives etc. Elle assure des reportages d’actualité (ex: Guerre de Kippour, visite de  Sadate, évacuation du Sinaï, élections en Israël etc...) .

Durant la guerre du Golfe, elle se trouve en semestre sabbatique d’hiver à Paris, et elle devient, pour RCJ et pour l’ensemble des radios juives fusionnées, l’interprète en français des actualités diffusées à partir d’Israël (janvier-mars 1990). Par la suite, elle devient la correspondance en Israël de RCJ (Radio Communauté juive). Elle couvre les grands événements comme journaliste, et comme interprète durant le processus de paix, l’assassinat de Rabin etc. Plus tard, elle tient notamment une revue de la presse israélienne.

Francine Kaufmann est aussi depuis 1970 (jusqu’à ce jour), journaliste dans la presse écrite juive francophone. Elle a collaboré à de nombreux organes de presse : Information juive, L’arche, Tribune juive, Amitiés France-Israël, La Terre retrouvée, Échos-Unir, Sillages, édition française du Jerusalem Post, À la page etc.

Interprète et Traductologue

Francine Kaufmann est interprète de conférence en simultanée et consécutive depuis 1977 (membre A.I.I.C., l’Association Internationale des Interprètes de Conférence), interprète diplomatique et interprète pour les médias.
Elle travaille dans des congrès techniques, scientifiques, littéraires, des festivals et des conférences internationales (dont un arbitrage international à Jérusalem et Lausanne - 1986, Genève - 1987). Elle est engagée dans des événements internationaux dont la Conférence de Madrid sur le Proche-Orient (nov. 1991), la deuxième conférence euro-méditerranéenne des ministres des affaires étrangères (Malte 1997), la 52ème et la 54ème Assemblée générale des Nations-Unies (New-York, sept. 97 et sept. 99).


1.12.22 : F. Kaufmann donne une conférence par zoom au
Bureau francophone de Yad Vashem sur le thème :
"Shoah" de Claude Lanzmann : tournages et langages

Parmi ses prestations diplomatiques les plus marquantes : visites d’État en Israël du Président Sadate à Jérusalem (novembre 1977) ; des présidents de la République française, François Mitterrand (mars 1982 et nov. 1992), et Jacques Chirac (oct. 1997). En France, visites d’État des Présidents de l’État d’Israël Moshé Katsav (février 2004), et Shimon Peres (mars 2008).
Visites officielles (ministérielles et autres) : Visites à Paris des premiers ministres israéliens Its’hak Rabin (Juillet 93, juin 95) et Binyamîn Netanyaou (sept. 96 et juillet 2017) ; des ministres des Affaires étrangères David Lévy (sept. 96), Ariel Sharon (janv. 99), Sylvain Shalom (février 2005) ; des ministres de la Défense Yits’hak Mordekhaï (juin 97, mars 98) Binyamîn Ben Eliezer (juin 2001), Shaoul Mofaz (2004, 2005), etc.

Elle est l’interprète d’hébreu en français dans les films Shoah (1985) et Sobibor (2001) de Claude Lanzmann. Elle assure l’interprétation, pour la chaîne ITV, des retransmissions de la visite du pape en Terre sainte (mars 2000).
Elle a été l’interprète de rabbins israéliens à Paris : parmi eux, à plusieurs reprises, Adin Steinsaltz, Israël Lau, la Rabbanite Esther Jungreis.
Elle a aussi interprété des interviews et des conférences d’écrivains comme David Grossman, Amos Oz, Batya Gur, Amir Gutfreund, Eshkol Nevo, Aharon Appelfeld, Zeruya Chalev, Aharon Amir et Abraham ben Yehochoua. Elle est l’une des interprètes d’écrivains au Salon du Livre de Paris (2008), où Israël était l’invité d’honneur de l’année

Historienne de la traduction, Francine Kaufmann a développé une sous-discipline en Traductologie : l'approche juive de la traduction et de l'interprétation, sujet d'un séminaire de maîtrise qu'elle proposait à l'université Bar-Ilan. Elle a écrit de nombreux chapitres et articles dans des livres et des numéros thématiques de revues sur la traduction sacrée et la traduction juive de la Bible (voir "Publications").

Famille

Francine Kaufmann est la fille de Sylvain Kaufmann (Sali ou Sally), originaire de Metz (1914 -1996), survivant de la Shoah, homme d'affaires à Paris, personnalité française du judaïsme, et auteur de deux livres de témoignage sur la déportation : Au-delà de l'enfer et Le livre de la mémoire.

Sa mère, Sophie-Sarah Rosenberg, est également née à Metz (1925-2019). Internée puis libérée de Drancy en 1942, car elle est Française âgée de moins de 17 ans et fille d'une employée de l'UGIF, elle s'engage en mars 1943 dans la Résistance, chez les Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI), à Grenoble et à Lyon. Elle a publié un recueil de poèmes : (Les Mots défenestrés, 1970), et a été la Conservatrice du Musée d'Art juif de la rue des Saules à Paris, de 1974 à 1998.

Le frère de Francine Kaufmann, Alain-Moché Kaufmann, est rabbin à Bnei Brak (Israël). Il dirige un Institut talmudique pour adultes (Kollel) et il est l’auteur, notamment, de Lev Avoth al Banim. Education juive, se construire et construire (éd. Kountrass), ouvrage reconnu dans le domaine de l’éducation, traduit aussi en hébreu. En Israël, il est connu pour son commentaire en hébreu du ‘Hafets Haïm, de Israël Méïr Hacohen Kagan sur la médisance : Netivoth ‘Haïm, et pour son livre sur les règles du Pikoua’h nefech (situation de danger de mort) : Ve’hay bahem, suivi d’un portrait du rav Yissakhar Méïr : Katevouni ledoroth. En 2018, il a publié Construction personnelle, aux éditions Torah Box.

Sa sœur, Laurence Kaufmann, a longtemps travaillé pour Antenne 2 avant d'ouvrir sa propre société de médias : IDM. Titulaire d'un DEA de Communication, elle a été chargée de cours à la Sorbonne.

Articles de Francine Kaufmann sur le site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine :

Lexique :


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