Les registres des procès-verbaux du Conseil font souvent mention de Juifs étrangers qui venaient à Soultz pour affaires ou pour plaider. Nous croyons utile et intéressant d'en donner ci-après la liste des lieux d'origine par ordre chronologique.
Le 1 juillet 1784, furent publiées des Lettres patentes du Roi, portant Règlement concernant les Juifs d'Alsace.
Dans l'Article premier de ces Lettres patentes il est dit :
En exécution de cet article, il fut procédé, dans toute l'Alsace à un recensement des familles juives dont le résultat est consigné dans le Dénombrement général des Juifs. qui sont tolérés en la Province d'Alsace, imprimé à Colmar, en 1785, chez Jean-Henri Decker, imprimeur juré du Roi.
A Soultz, le recensement eut lieu le 11 décembre 1784. On y trouva vingt familles et 102 individus. En voici les noms
8. Les Juifs de Soultz sous l'Ancien Régime.
a) Les Contributions.
Dès 1652, l'administration française s'était occupée à régler les impôts qu'auraient à payer les Juifs d'Alsace,
Il fut arrêté que tous les Juifs ou Juives étrangers ou qui ne seraient pas sous la haute protection du roi auraient à payer pour chaque semaine qu'ils vaudraient séjourner en Alsace, un droit corporel de 40 sols par homme à cheval, et de 20 sols par homme à pied.
En 1654, on avait édicté une loi assimilant aux Juifs étrangers les Juifs alsaciens qui sortiraient de l'Alsace et y reviendraient. Ceux qui voyageaient beaucoup pouvaient contracter un abonnement pour ce péage.
En 1671, les employés français apprirent que, même dans les parties de la Haute-Alsace, les seigneurs exigeaient de leurs Juifs une espèce de taille qui revenait de droit au roi et voulurent s'y opposer. Les seigneurs, de leur côté, protestèrent en disant qu'ils en avaient toujours joui, sous la domination de la Maison d'Autriche, et que les Juifs de la régence d'Ensisheim avaient autrefois payé 10 florins et ½ par famille pour le droit de protection en dehors de ce que les seigneurs avaient à lever.
Là-dessus, l'Intendant Poncet de la Rivière publia le 19 août 1672, une ordonnance édictant que les Juifs paieraient, à l'avenir, aux fêtes de Noël, au fermier du domaine, 10 florins et ½ pour le droit de protection et 10 florins aux seigneurs pour droit d'habitation. Les Juifs, condamnés à payer double droit, réclamèrent contre le péage corporel qui, au début, avait été créé pour les Juifs étrangers et qui avait fini par être levé sur tous.
Le fermier, au contraire, prétendait que ces 20 florins et ½ n'étaient que pour leur liberté de pouvoir rester dans le pays et nullement d'en sortir.
L'Intendant de la Grange donna raison aux Juifs, et, par décision du 2 mars 1674, confirmée le 24 août 1681, il arrêta que les Juifs de l'ancienne domination étaient exempts du droit corporel, tandis que ce droit fut maintenu pour tous leurs coreligionnaires du reste de l'Alsace, donc également pour ceux de l'évêché de Strasbourg (Boeg, Ordonnances d'Alsace, I, p. 41-47).
A Soultz, on comptait à cette époque, sept familles juives. Le Conseil proposa à leurs chefs de payer pour droit d'habitation 60 livres par an. Ils ne voulurent donner que 36 livres mais on resta à 60 livres.
En 1682, les Juifs de Soultz exposèrent à la Régence de Saverne que pour jouir du droit de pâturage, ils étaient chargés, au temps des vendanges, de faire transporter le vin du seigneur en ville et qu'en outre ils payaient annuellement une somme de deux florins, que malgré cela la bourgeoisie de Soultz prétendait les obliger de payer tous les ans encore 20 florins pour la même cause, contrairement à l'usage ancien dans lequel ils demandaient à être maintenus. La Régence décréta que l'on ne pourrait exiger d'eux au-delà de 4 L. 10 s. par an. (Revue d'Alsace, 1898, P. 284).
Le 11 mars 1683, le prévôt fut avisé, par la régence de Saverne, que, suivant une décision du 26 février 1683, chaque famille juive n'avait à payer par an pas plus qu'un écu 1/2 en considération qu'ils contribuaient au roi et au prince-évêque. Goetschli fut chargé de l'encaissement de ces impôts.
D'après le registre foncier de 1698, les Juifs Hirtz Weyll, Lehmann Reinau, Meyer, Marc Brunschweig, Elias Bloch, Lehmann Bloch, Monele, Fromele et Koppel payaient chacun à la ville 3 livres 7 sols 6 deniers pour droit de pâturage (Revue d'Alsace, 1903, p. 627).
Suivant une ancienne habitude, les Juifs de Soultz, comme les filles chrétiennes qui avaient eu un enfant hors du mariage, avaient à payer, chaque année, cinq sols aux jeunes gens qui allumaient le feu de Saint-Jean au Grossberg. Ces mêmes jeunes gens avaient le droit de jeter dans la fontaine tous les récalcitrants,
Or, le 7 mai 1698, le Conseil prit la décision que les jeunes gens ne devaient demander que 3 sols des filles-mères, mais rien des Juifs.
Le nommé Jacob Gueth, bourgeois de Soultz, répandit alors le bruit que le Conseil avait reçu 30 sols des Juifs pour prendre cette décision. Il fut ocndamné à une amende de 5 sols, dans la séance du 26 mai 1698, et contraint de rétracter publiquement cette assertion et aussi dans les poêles des deux tribus.
Le même jour, on condamna également des jeunes gens et des bourgeois qui avaient attaqué, au marché public, des Juifs étrangers et leur avaient demandé cinq sols. Ils furent mis en prison et forcés de rendre l'argent aux Juifs.
Dans sa séance du 20 mai 1705, le Conseil décida de garder les Juifs pendant la guerre et de leur imposer une taxe de 45 livres comme auparavant. Lehmann Reinau fut chargé de communiquer cette proposition aux Juifs.
Le 1er février 1712, le Conseil, après s'être informé auprès des chefs de tribus et des délégations, fut unanimement d'avis que le nombre des Juifs établis à Soultz était trop grand et que, si l'on n'y prenait pas garde, la moitié de la ville serait bientôt entre leurs mains. Il fallait donc présenter une requête au prince-évêque et demander que selon l'ancien usage, seulement deux familles juives devaient être tolérées à Soultz et que ces deux familles devaient être condamnées à contribuer à toutes les charges royales et autres.
Le 21 mars 1712, un décret de l'Intendance fut lu devant les chefs de tribus et les délégations, suivant lequel avaient à payer pour deniers royaux :
Lehmann Reinau 1 L. 5 s. - Daniel Reinau 5 s. - Hirtz Reinau 15 s. - Hirtz Weyll 1 L. - Meyerle Weyl 15 s. - Lehmann Bloch 10 s. - Elias Bloch 1 L. - Abraham Bloch 1 L. -
Männlin, fils de Lehmann Bloch 1 L. - Abraham Lévi 1 L. - Koppel 10 s..
Le 10 septembre 1712, le Conseil députa le bailli Marloys et les Conseillers Jean Ulrich Cromer et Jean Conrad Herrmann chez l'évêque Cardinal de Rohan à Saverne en vue de régler la question des contributions des Juifs.
Mais, considérant que les frais de cette députation seraient très élevés et voulant éviter un procès, le Conseil préféra s'arranger à l'amiable avec les Juifs. Il fut donc arrêté que les Juifs avaient à payer, pendant la durée de la guerre, outre le droit de pâturage, la somme de 150 livres tournois y compris la capitation et les autres droits seigneuriaux, payables par moitié à Noël et à la St-Jean.
Cette transaction n'empêcha pas le Conseil de défendre aux Juifs, le 30 mai 1714, de profiter du pâturage communal et, le 15 novembre 1714, d'écrire à la régence de Saverne, afin qu'elle fit le nécessaire pour empêcher l'augmentation constante du nombre des familles juives à Soultz, ce qui était contraire à ses droits et à ses privilèges.
Le 9 avril 1715, le magistrat fit une convention avec Lehmann Reinau et Abraham Bloch, représentants des Juifs de Soultz, que ces derniers avaient à payer dorénavant, outre le droit de pâturage, 35 écus à 3 livres chacun pour deniers royaux etc. pour l'an 1715. Le 16 mai 1715, on assigna aux Juifs comme lieu de pâturage le lieu dit Hexenplatz (place des sorciers) jusqu'aux aunes d'Issenheim et le chemin de Wunheim jusqu'au petit pont. Mais leur bétail ne devait pas être conduit ailleurs sous peine d'une amende de 1 L. 10 s. Les bourgeois, de leur côté, devaient payer la même somme s'ils conduisaient leur bétail aux endroits assignés aux Juifs.
En 1719, où l'été était très sec, les Juifs se virent forcés de conduire leur bétail à des endroits qui ne leur étaient pas assignés, de sorte qu'ils auraient dus être mis à l'amende, mais le magistrat décida, dans sa séance du 14 décembre 1719, de les en exempter.
Le 20 février 1727, les Juifs réclamèrent auprès du magistrat, parce qu'ils avaient été taxés à 40 écus, malgré que leur communauté ait diminué. Ils demandèrent donc une remise tant pour l'année courante que pour les deux années écoulées.
Il fut arrêté qu'ils devaient payer 40 écus pour 1725 et 30 pour 1726 et les années suivantes, si leur nombre n'augmentait pas et que les temps ne seraient pas plus mauvais.
Le 28 août 1727, le procureur fiscal Nicolas Dreyer fit savoir au magistrat que les Juifs lui devaient encore en fait de deniers royaux pour l'année 1725, la somme de 90 livres, mais que le rabbin Hirtz Reinau avait à payer également pour deniers royaux, la somme de 68 L. 1 s. 3 d. Il demanda donc de pouvoir encaisser ce montant pour être couvert au moins en partie.
Le magistrat lui accorda cette permission mais lui enjoignit en même temps de se faire payer par les Juifs.
Par décision du 17 décembre 1733, les Juifs reçurent l'ordre de prendre part aux corvées et aux travaux de terrassement.
Sur la demande de Gabriel Bloch au nom de la communauté israélite de Soultz, le magistrat, dans sa séance du 11 mars 1734, prit la résolution qu'elle devait payer solidairement la somme de 150 livres tournois par an pour deniers royaux.
Cette somme fut réduite à 100 L. pour l'année 1736 et pour 1 année 1737, sur la demande de Hirtz Reinau et de Gabriel Bloch au nom des Juifs par décision du 14 mars 1737.
D'après le Registre foncier il y avait à Soultz, en 1777, quinze familles juives qui payaient chacune 4 livres 10 sols pour droit de pâturage (Revue d'Alsace, 1898, p. 284 ss.).
Vers 1785, la communauté juive de Soultz prétendit avoir des forêts communales de bois de chauffage à l'instar d'un bourgeois et fit requête à ce sujet, auprès de l'Intendant. Le magistrat répondit en ces termes :
Le 27 septembre 1739, la municipalité ordonna aux Juifs de chercher leur bois de chauffage à la forêt moyennant 2 livres par corde pour la ville, outre le façonnage, mais elle leur défendit de faire commerce avec ce bois sous peine de 12 livres d'amende (Revue d'Alsace, 1, c.).
A la fin du régime nous voyons la ville en procès avec Lehmann Lévy, fermier des revenus patrimoniaux, qui avait mis diverses annotations en caractères hébreux sur les registres de 1777. Ces annotations sont tout simplement les noms des contribuables transcrits en hébreu. (Revue d'Alsace, 1903, 417).
b) Acquisitions et échanges de maisons.
En 1699, un Juif de Soultz avait une maison qu'il échangea contre celle d'un chrétien. Le magistrat défendit l'exécution de cet échange. Le Juif s'en plaignit à la Régence de Saverne qui consulta sur ce le bailli. Celui-ci répandit que le Juif n'acquérant pas une seconde maison, et celle qu'il donne en échange valant même mieux que celle qu'il acquiert du chrétien, il ne voyait pas pourquoi l'échange n'aurait pas lieu. La régence en ordonna donc l'exécution. Alors le magistrat se plaignit disant que la maison que le Juif acquiert est vis-à-vis la porte de la paroisse, et qu'il serait indécent dans le cas où l'on porterait le viatique aux malades, qu'il passât devant la maison d'un Juif. La régence n'approuve pas ces raisons, mais le magistrat ne se tint pas pour battu; il s'adressa à l'Intendant, disant que le nombre des juifs s'accumulait dans la ville de Soultz, à un point que bientôt il surpasserait. celui des chrétiens, contrairement à une lettre de l'évêque Robert accordée en 1472 aux villes du Haut-Mundat ; que ces juifs possédaient déjà huit des meilleures maisons et étaient fort à charge aux habitants en se prétendant exempts de toutes charges. L'Intendant ordonna que les juifs paieraient les charges bourgeoises pour leurs biens et qu'il serait fait un règlement du nombre des juifs qui pourraient rester dans la ville sans être à charge. Les bourgeois de Soultz présentèrent alors, en 1712 et 1715, deux requêtes à la Régence de Saverne pour parvenir à ces fins. Ils ne paraissent pas avoir eu gain de cause (Revue d'Alsace, 1898, p, 284, ...).
c) Les Bouchers.
En 1684, le bailli écrit à la Régence de Saverne que la contestation entre les bouchers et les Juifs de Soultz continuait toujours, qu'ils avaient paru devant lui, mais qu'il n'avait pu les accommoder ; que les Juifs insistaient pour leur dix pièces depuis Pâques jusqu'à Saint-Barthélemy et depuis la Saint-Barthélemy jusqu'au Carnaval, et pour vendre au poids ce qu'ils ne pourraient consommer dans leurs ménages et quant aux quartiers du devant des dix bœufs qu'ils tueraient depuis Pâques à la Saint-Barthélemy.
Quant à ceux qu'ils tueraient le reste du temps, qu'ils pourraient vendre par quartiers tant qu'ils voudraient ; qu'ils pourraient vendre également la petite viande à volonté toute l'année, soit au poids ou par quartier,
La Régence approuva l'avis du bailli et ordonna que de Pâques à la Saint-Barthélemy, les Juifs pourraient tuer dix pièces et en vendre au poids ce qu'ils ne pourraient consommer et que de la Saint-Barthélemy au Carnaval ils ne pourraient vendre ni grosse viande, ni petite par poids, mais seulement par quartiers (Inventaire du bailliage de Soultz p. 44. A. D. H.-Rh.).
Dans sa Séance du 23 mars 1685, le magistrat ordonna que le boucher juif pouvait tuer depuis Pâques de quinzaine en quinzaine une grosse pièce, soit bœuf, vache ou génisse, et deux petites pièces, savoir : agneaux ou cabris tout autant qu'il leur plaira, toutefois pas outre la pesanteur de dix ou onze livres jusqu'au premier septembre et du premier septembre jusqu'à la fin de l'année 24 pièces de grosse viande et toutes les semaines deux petites pièces, toutefois qu'ils ne vendront pas la viande grosse du 1er septembre jusqu'à la fin de, l'année par livre mais seulement par quartier, leur étant, en outre, loisible que si l'une ou l'autre pièce des susdites 24 venait à manquer et qu'ils n'en avaient pas joui, qu'ils pourraient encore en tuer au-delà quatre pièces, leur étant enjoint de tenir ce présent règlement à peine de 13 L. 6 s. 6 d.
Les bouchers permirent aux Juifs de tuer, pendant toute l'année, toutes les semaines, une grosse pièce et de la vendre par livre, mais pas davantage et que, s'ils ne tuaient pas toutes les semaines, il ne leur serait pas loisible de réassumer leur droit pour la semaine qu'ils avaient laissé passer et cela sous la même amende.
Le 14 août 1697, les bouchers chrétiens vinrent, à nouveau , se plaindre devant le magistrat disant que les Juifs de Soultz et de Bollwiller vendaient de la viande publiquement dans la semaine et demandant de le leur interdire.
Le magistrat leur recommanda de dénoncer, le cas échéant, les Juifs en question et l'on prendrait alors les mesures nécessaires.
Le 12 août 1697, les surveillants de l'abattoir, Henri et Laurent Beltz, portèrent plainte contre Lehmann Bloch qui avait tué une vieille vache et l'avait vendue sans l'avoir fait visiter.
Bloch prétendit qu'il avait été chez Henri Beltz mais qu'il ne l'avait pas trouvé chez lui.
Il fut arrêté que Lehmann Bloch avait à payer 5 L. d'amende et son frère Elias Bloch, propriétaire de la vache, également 5 L., de plus il devait être ordonné aux Juifs, sous peine de 10 livres d'amende, de faire visiter tout le bétail qu'ils feraient tuer dorénavant vivant et mort selon les prescriptions.
Le 9 avril 1699, les nommés Georges Ballst, Georges Hoch, Georges Hauser et Georges Thurr prièrent le magistrat de leur permettre de débiter de la viande de menu bétail et, en même temps, d'interdire aux Juifs de débiter de la viande et de les seconder dans leur profession.
Le magistrat leur accorda cette permission. Ils pouvaient débiter la viande quand ils voulaient, mais tenir toujours de la bonne marchandise sous peine de 5 livres d'amende.
Si un Juif abattait une pièce, ils devaient le traduire devant le magistrat ; aux Juifs étrangers ils pourraient prendre la viande qu'ils vendraient en ville et la porter à l'Hôpital...
Une nouvelle plainte fut présentée au magistrat, le 30 avril 1699, par les bouchers contre les Juifs. Ils leur reprochèrent d'avoir abattu et vendu de la viande même à la fête de Pâques. Le magistrat devait leur prêter secours.
Les Juifs répondirent qu'ils avaient fait visiter toutes les pièces et qu'ils n'avaient transgressé aucune prescription et qu'aucune prescription ne leur avait été signifiée.
Il fut résolu que dorénavant les Juifs ne devaient pas tuer plus qu'une pièce par quinzaine, que chaque fois qu'ils abattaient une pièce, ils devaient l'annoncer et qu'ils ne devaient pas débiter la viande par livre mais seulement par quartier, le tout sous peine d'une amende de 5 livres.
Comme la communauté augmenta par la suite. Lehmann Reinau adressa, le 12 mai 1707, une demande au magistrat au nom de ses Coreligionnaires en vue d'obtenir l'autorisation de faire tuer une pièce par semaine. Il fut résolu que l'ancien usage devait être maintenu, c'est-à-dire qu'une pièce seulement devait être abattue par quinzaine.
Dans la séance du magistrat du 7 février 1715, il fut rapporté que les Juifs venaient souvent abattre des bêtes dans l'abattoir.
Il fut défendu aux bouchers, sous peine d'une amende de 5 livres, de laisser entrer les Juifs dans l'abattoir.
Sur la demande de Hirtz Reinau, le magistrat permit, aux bouchers juifs, le 26 septembre 1715, d'abattre pendant quinze jours plusieurs fois en automne, pour le reste du temps ils avaient à se conformer aux ordres de l'Intendant.
Le 15 mars 1723, Elias Bloch fut dénoncé au magistrat par les bouchers chrétiens, qu'il avait vendu de la viande par livre, ce qui était contraire à l'arrêté du 30 avril 1699. Il fut condamné à 5 livres d'amende ; à l'avenir l'amende devait être de 50 livres.
Le même Elias Bloch et Fromelé furent encore dénoncés au magistrat par les bouchers chrétiens, le 8 juillet 1734, parce qu'ils avaient tué trop de bétail. Le magistrat leur enjoignit de se conformer aux prescriptions.
En mars 1762 le boucher Georges Larger de Soultz, ayant été nommé boucher de grande viande, dit qu'il ne pouvait accepter de vendre qu'à la condition qu'il ne serait permis aux Juifs de tuer 12 bêtes pour leur usage et que dans le cas où une de ces bêtes serait impure à leurs yeux, elle devrait être comptée pour deux. Il fit aussi l'offre de fournir aux Juifs de ses bêtes à saigner à trois deniers meilleur marché que la taxe, mais que toute bête ainsi donnée était décomptée des douze. Le Conseil de Soultz rendit une ordonnance dans ce sens, mais en 1764 la communauté juive fit appel devant le Conseil de Saverne contre ledit règlement et présentant un arrêt du Conseil souverain, prononcé la même année entre la communauté de Wissembourg et la tribu des bouchers du dit lieu, permettant aux juifs de vendre la viande que leur loi leur défend de consommer, en se conformant à la taxe et de ne vendre cette viande qu'aux refus des bouchers de la tribu, de la prendre à 4 deniers au-dessus de la taxe (Revue d'Alsace, 1898, p. 284 . . . Souvenir et Science, III, 2). —
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