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L’entrée des Rouleaux de la Loi
Entrée des rouleaux de la Torah "Sehu Sheorim" (Naumbourg) et "Etz Haïm" (Sultzer) |
Prière pour la République Grand Rabbin Abraham Deutsch |
Allocution du Grand Rabbin de France Jacob Kaplan |
C’est alors, dans un silence impressionnant, après les éclats
des hakafoth,
que le grand rabbin du Bas-Rhin, tenant dans son bras le "Sefer
Torah de l’Inauguration" offert par les dons spontanés des
membres de la Communauté et paré exclusivement de riches ornements
apportés comme pieuses offrandes par des particuliers pour la circonstance,
prononça la prière pour la République française
et le Peuple français.
La cérémonie se termina par la bénédiction que le Grand Rabbin de France appela sur la communauté et sur ceux qui président à ses destinées. Manifestation d’une haute spiritualité, elle avait, sans lasser un instant, tenu en haleine pendant plus de deux heures l’immense assemblée des fidèles. C’est à eux désormais qu’était confié l’édifice de pierres afin qu’ils lui confèrent une âme.
Les personnalités
En plus des personnalités déjà citées on remarquait la présence de M. Maurice Cuttoli, préfet du Bas-Rhin, le général de Coulange, gouverneur militaire, MM. Diefenbacher et Roche, secrétaires généraux de la préfecture, Graff, directeur du cabinet, MM. Ritter et Kistler, conseillers généraux, les sénateurs Hoeffel et Koessler, M. Schnersohn, chargé d’affaires de l’ambassade d’Israël, représentant M. Tsur, ambassadeur, M. Benvenuti, du Conseil de l’Europe, les représentants des consistoires de France, de Belgique, d’Autriche, d’Allemagne de l’Ouest, de la Fédération des communautés de Suisse, d’Italie, M. Staub, président du tribunal administratif d’Alsace et de Lorraine, M, Puech, président du tribunal de première instance, M. Kirschner, procureur de la République, M. Ernewein, directeur du service des cultes, M. Wenger-Valentin, président de la Chambre de commerce, le professeur Hauret de la Faculté de théologie catholique, représentant S. E. Mgr Weber, évêque de Strasbourg, le chanoine Billing, M. Etienne Jung, président du directoire de l’Église de la confession d’Augsbourg, M. Bartholmé, président du synode de l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine, de très nombreux parlementaires, conseillers généraux et municipaux, MM. les doyens des facultés, de nombreux professeurs, Me Gillmot, bâtonnier ; M Babin, recteur de l’Académie, le général Mazoyer, délégué général du Souvenir français, le professeur Ponteil, directeur de l’institut d’études politiques de trasbourg, M. Haug, directeur des musées, M. Leherre, délégué régional du MRL, représentant le ministre de la Reconstruction, M. Imhoff, directeur de l’Office des biens et intérêts privés, représentant le ministre des Affaires étrangères. Les architectes Claude Meyer-Lévy, Jean-Paul Berst et René Heller, les chefs d’entreprises ayant collaboré à l’édification de la synagogue, ainsi que de très nombreuses personnalités de tous les milieux strasbourgeois.
Toute l’après-midi une considérable foule de fidèles évolua autour des bâtiments de la Synagogue pour faire une connaissance plus intime avec la maison de prière. Jeunes et plus âgés participants aux visites organisées, les ressources apparentes et cachées du centre communautaire enthousiasmaient tous les visiteurs.
A l’heure de la prière de Min’ha, tous se regroupèrent dans la grande nef presque aussi remplie que lors des cérémonies du matin. La remise des palmes académiques à M. Borin fut l’occasion d’une manifestation de sympathie envers le si excellent 'hazan. M. Charles Ehrlich lui remettant les palmes, lui exprima les sentiments affectueux de la communauté. Le Grand Rabbin de France, Jacob Kaplan et le Rabbin Warschawski prirent encore la parole avant l’oraison du soir.
Dans la soirée une grande kermesse allait réunir tous les membres de la communauté dans une ambiance détendue et fort sympathique. Le voeu de totale fraternité si souvent exprimé dans le discours semblait déjà exaucé. Un programme de choix animé par le fantaisiste René Legrand allait réjouir un public bon enfant qui débordait de la salle du Palais des Fêtes. La chorale des aînés E.I., la chorale du Moadone, son groupe de danses folkloriques israéliennes furent particulièrement appréciés. La petite satire de Noctuel, Le Strasbourgeois gentilhomme , fort bien jouée, allait dérider tout le monde. Enfin, la troupe du Barabli, menée tambour battant par Germain Muller, fit son apparition en plusieurs séquences de fort bon goût. Les souvenirs d’enfance contadiens du sympathique directeur du Barabli émurent toute l’assistance.
Avant de se retirer, les membres adultes de la communauté purent se restaurer autour d’un buffet abondamment fourni. Les plus jeunes restèrent jusqu’à une heure avancée, terminant joyeusement et sainement une journée bien remplie.
N’ayant pas voulu, comme devait le souligner le Grand Rabbin Deutsch, mêler les fastes de la consécration aux tristesses du souvenir, l’administration avait convoqué les membres de la Communauté autour du monument aux morts du cimetière de Cronenbourg, lundi à l’heure de midi. Une assemblés assez nombreuse avait répondu à cet appel, L’évocation sobre et poignante du sacrifice de si nombreux membres de la communauté lors des années terribles ne pouvait être séparée des cérémonies d’inauguration de la synagogue, Elle lui donnait un sens non de stériles réminiscences mais de fécondes résolutions, c’est la leçon que devait en tirer le Grand Rabbin du Bas-Rhin. M. Borin, accompagné du chœur, avait illustré la cérémonie d’un psaume de circonstance.
Si les fêtes de consécration ne durèrent point sept jours, comme lors de l’installation des prêtres auprès du Tabernacle, c’est le vendredi soir suivant l’inauguration officielle de la synagogue de la paix que celle-ci fut officiellement consacrée par et pour les jeunes, L’administration, dans une louable pensée, avait bien fait les choses ; chaque jeune juif de Strasbourg reçut une carte personnelle d’invitation et c’est une foule de près de cinq cent jeunes gens et filles qui emplissaient les travées. Le pupitre placé à, l’emplacement traditionnel de l’Almémor (tribune), au centre de l’assemblée, permit de par sa situation même au Rabbin Warschawski de conduire avec brio l’office entièrement chanté et suivi par toute l’assemblée.
L’Aumônier de la Jeunesse, Lucien Lazare, s’adressa à la communauté des jeunes. Il souligna fort bien la signification de cet office qui place l’avenir de la communauté de Strasbourg dans les mains de sa jeunesse.
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