Rabbin Michel CERF
Fils de Moïse Cerf et d'Anne Lévy, il étudie auprès du rabbin Abraham Isaac Lunteschütz. En 1816, il prend à Soultzmatt une place de précepteur. Il est domicilié à Soultzmatt quand il épouse le 20 août 1822 à Bergheim la plus jeune des filles du rabbin Baruch Brunschwig, Féyélin (alias Fégélin), née le 4 germinal an IX [25 mars 1801] à Uffholtz ; le couple n'aura pas d'enfants.
Le 15 mars 1823, il succède au rabbinat de Bergheim à son beau-père
décédé entre temps, et lui succédé aussi
comme professeur de l'école talmudique fonctionnant alors dans la commune.
Rétribué en 1831 par la communauté 400 francs sur un rôle exécutoire, son
poste de rabbin figure parmi ceux qui, en application de la loi du 8 février
1831, bénéficient d'un traitement de l'État à hauteur de 400 francs, sa communauté
comptant 630 fidèles, comme l'atteste le rôle de répartition de 1833. En 1848,
s'étonnant de n'avoir pas vu son traitement passer à 600 francs, il adresse
une réclamation au consistoire de Colmar.
Il montre ses penchants orthodoxes en signant la lettre circulaire du groupe de rabbins alsaciens "Les amis de la vérité", qui soutiennent en 1853 la candidature de Salomon Klein au grand rabbinat du Consistoire central.
Il meurt à Bergheim au cours d'une épidémie de choléra.
Dans l'article que lui consacre l'instituteur L. Hallel
après son décès, il est écrit :
"Talmudiste profond et d'une vaste érudition dans la science sacrée,
il se cachait toujours sous le voile de la modestie, qualité qu'il
poussait à l'abnégation complète. Sa manière de
juger tout le monde du bon côté était exemplaire et admirable.
Sa maison était toujours ouverte aux pauvres et sa table offerte aux
veuves et aux orphelins. Sans enfant lui-même, il élevait des
orphelins avec la tendresse et la sollicitude d'un père, et il était
le soutien universel d'une nombreuse famille."
Rabbin Elie LANG
Né le 10 décembre 1817 à Sierentz
(Haut-Rhin).
Décédé le 10 août 1882 à Altkirch
(Empire allemand, auj. Haut-Rhin).
Époux d'Amélie Klotz.
Rabbin à Surbourg,
à Ribeauvillé,
à Altkirch.
Il est alors nommé rabbin de Surbourg
par arrêté du 23 décembre 1846 et installé le 18
février 1847, ayant prêté serment la veille. Son arrivée
divise la communauté, au point qu'une partie d'entre elle suit les
offices dans la synagogue et une autre partie dans une maison particulière
; selon le sous-préfet cette situation est envenimée par la
partialité du rabbin et durr jusqu'à son départ.
En 1848, il peut compléter son traitement par 200 francs de secours,
pourtant, le recensement de la population de Surbourg ne signaleà son
foyer que deux enfants, âgés de 1 et 2 ans ; son épouse,
Amélie Klotz, est alors âgée de 28 ans.
En 1850, il pose sans succès sa candidature au grand rabbinat de Colmar et au rabbinat de Sarreguemines.
Il est élu le 22 juin 1851 par la commission ad hoc rabbin à
Ribeauvillé ; après avis favorable du préfet du Haut-Rhin
du 19 septembre, il est nommé par arrêté ministériel
du 24 septembre 1851.
À Ribeauvillé il obtient presque tous les ans jusqu'en 1869
des secours de l'administration des Cultes, justifiés par la modicité
de son traitement, très inférieur à celui du curé
et du pasteur ; de plus, le marché de la ville se tenant le samedi,
il ne peutt s'y approvisionner et doit le faire à un prix plus élevé
auprès des commerçants en semaine. En 1854, il sollicite une
augmentation de son traitement. La même année, il présente
en vain sa candidature au grand rabbinat de Nancy.
Dans cette région viticole de l'Alsace, il est mentionné en
1855 comme surveillant la fabrication des vins cacher.
Le texte l'Univers Israélite
salue son "dévouement et le zèle religieux" pour
s'être rendu à Bergheim, au plus fort de l'épidémie
de cholera, pour rendre les derniers devoirs à son collègue,
le Rabbin Michel Cerf. "Son oraison funèbre, sans être préparée,
a produit la plus vive émotion parmi les assistants".
Après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne, il échangea son poste avec celui du rabbin Kaufmann Weill, et devient ainsi rabbin à Altkirch où il est installé en octobre 1873. Le 12 février 1874, il écrit en France au directeur des Cultes pour demander une attestation confirmant la promesse d'augmentation de 1300 à 1400 francs du traitement du rabbinat d'Altkirch promise en 1870 et que la guerre avait empêchée : les autorités allemandes ne voulaient accorder que 50 francs.
Père de quatre enfants, il eut un fils professeur agrégé d'allemand.
Rabbin Lazare BLOCH
Formé par Juda Lévy, rabbin à Quatzenheim, il est candidat
au rabbinat de Ribeauvillé à la succession de son beau-père
Lazare Meyer, mais il n’obtient pas ce poste.
En 1851 il est cependant qualifié de rabbin à Ribeauvillé,
non rétribué par l’Etat ; il bénéficie alors
d’un secours de 100 francs de l’administration des Cultes pour
son « service sans traitement dans une place vacante », assurant
l’intérim du rabbinat entre Jacques Weinberg et Elie Lang.
C’est lui qui est l’auteur de l’inscription
manuscrite sur la couverture interne du rituel de prière, évoquant
l’épidémie de choléra à Ribeauvillé.
Par arrêté su 8 janvier 1857, il est nommé aumônier
du lycée impérial de Colmar pour ses soixante internes juifs
auquel il assure un office journalier. Il est aussi professeur d’enseignement
religieux israélite à l’école normale de Colmar.
A la mort de Salomon Klein en 1867,
Lazare Bloch assure l’intérim du grand rabbinat de Colmar jusqu’à
l’année suivante.
Après l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, il devient rabbin à Seppois-le-Bas, puis passe à Quatzenheim où il est installé le 13 septembre 1881. Il conservera ce poste jusqu’à son décès, survenu chez son gendre, rabbin à Saar-Union.
Il avait épousé le 11 mars 1845 Esther Meyer, née le 27 mai 1812 à Ribeauvillé, fille du rabbin Lazare Meyer. L’une de leurs filles obtient le diplôme d’institutrice. Sa fille, Sara-Julie épouse Issac Gugenheim, rabbin à Saar-Union et sera la mère du rabbin Max Gugenheim.
Source : Monique Levy et Jean-Philippe Chaumont,
Dictionnaire biographique des rabbins et autres ministres du culte
israélite ; ed. Berg International ; janvier 2008