LE CONSISTOIRE CENTRAL FACE A LA GUERRE
ET FACE AUX ENJEUX DE LA LIBERATION
Assemblée Générale Ordinaire DU 25 JUIN 1946 SECRÉTARIAT GENÉRAL 44. Rue de la Victoire Paris (IX°) ASSOCIATIONS CULTUELLES ISRAÉLITES DE FRANCE ET D'ALGÉRIE COMPTE-RENDU MORAL RAPPORT PRESENTÉ LE 25 JUIN 1946 A L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'UNION DES ASSOCIATIONS CULTUELLES DE FRANCE et D'ALGÉRIE, par le Docteur André Bernheim, Secrétaire-Rapporteur du Consistoire Central. |
MESSIEURS,
Voici que, pour la première fois, depuis cette année sombre de 1939, se réunissent les représentants du Judaïsme Français.
Nous devons avant tout remercier Dieu!
"Baruch ato, adonai eloeinou meler oolom chereyonou vekimonou veyguyonou lazeman aze".
Je vous demande à tous de dire avec moi :
"Sois béni, Eternel, Notre Dieu, Roi du Monde, qui a épargné nos vies, qui nous a permis d'atteindre cette époque, et d'être là, présents, aujourd'hui."
Je ne veux pas vous décrire ces quatre années, où chacun de nous ne fut qu'une épave errante, changeant de nom, de date et de lieu de naissance, de papiers d'identité, de domicile, allant de ville en ville, de village en village, couchant sous un toit, dans une grange, dans un bois, recevant l'hospitalité d'un ami, d'un voisin, d'un inconnu compatissant ; cherchant dans la rue à dissimuler son visage, épiant celui qui va vous arrêter ; soumis, de jour, de nuit, aux tortures physiques et morales.
Mais quelles douleurs, quelles angoisses nous étreignent, en songeant à ceux qui furent pris, déportés, gazés, brûlés. Leur sort fut atroce, et nous vous demandons d'observer une minute de silence pour penser à ceux des nôtres que nous ne reverrons plus.
Le Consistoire Central, pendant ces années cruelles, a perdu plusieurs de ses membres :
Le Président Jacques Helbronner, MM. Léon Aboucaya, Maurice Bader, Armand Dorville, Elie Jacob, Henri Lajeunesse, Georges Leven, Georges Merzbach, Armand Mossé, Grand Rabbin Sèches, Jules Simon, Arthur Weisweiler, Achille Wormser, et, enfin, mon prédécesseur à cette place, le Professetne William Oualid, qui, de sa haute autorité et de son talent oratoire, donna un lustre sans égal à ce que l'on aurait presque pu appeler sa Chaire de Secrétaire-Rapporteur.
Chez vous, Messieurs les Délégués, combien aussi manquent à l'appel !
Quelle fut la vie du Consistoire Central pendant ces années d'épreuves ?
Sa dernière Assemblée générale eut lieu le lundi 25 juin 1939. Les services continuèrent à fonctionner à Paris pendant la guerre. Le Consistoire Central, par les soins de M. le Grand Rabbin Isaïe Schwartz, édita une Tephilah du Soldat, reproduction photographique de la Tephilah du Soldat de la guerre de 1914. Elle fut tirée à 15.000 exemplaires et distribuée part les Aumôniers militaires.
Les Aumôniers Juifs firent tout leur devoir pendant la guerre, et un certain nombre furent cités et reçurent la Croix de Guerre : MM. les Rabbins Apeloig, Cyper, Feuerwerker, Poliakoff. M. le Grand Rabbin Kaplan fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur au titre militaire, comme Aumônier du 18° Corps d'Armée,
Le 10 juin 1940, à l'avance allemande sur Paris, les bureaux du Consistoire Central se replient par ordre dans le Bordelais. Quelques membres se réunissent ultérieurement à Vichy, puis à Châtel-Guyon, pour reprendre contact.
Peu à peu, on esquisse un léger regroupement. Enfin, au début de 1941, à l'appel de quelques anciens, des réunions peuvent se tenir à Lyon, dans une salle dépendante de la Synagogue, où le Consistoire de Lyon nous offre une accueillante hospitalité, dont nous ne saurions trop le remercier.
Puis, on loue un local rue Boissac, et le numéro 7 de cette petite rue étroite, dont l'entrée, par la place Bellecour, avec l'ancien hôtel et ses fenêtres grillées qui en font l'angle, semble un coin de vieux couvent espagnol, devint rapidement, et pendant cinq ans, le centre de la vie juive.
Il faut d'abord maintenir le culte ; des rapports s'établissent entre les Rabbins, les Communautés et le Consistoire Central ; les fidèles se rassemblent ; des communautés importantes se constituent, dont les repliés d'Alsace-Lorraine, avec leurs Rabbins, forment le noyau.
Les fonds sont trouvés, qui permettent de verser leurs appointements à tous les fonctionnaires du Culte, aux retraités, aux veuves de fonctionnaires.
C'est que la vie devient dure. Les Juifs se voient peu à peu privés de tous leurs droits : ils ne peuvent plus travailler, et les ressources s'épuisent vite. M. André Weil organise par la suite une vaste collecte, collecte des Pauvres de Monsieur le Grand Rabbin de France, qui permet, à l'insu des Allemands, de soulager d'innombrables misères.
Le Consistoire Central encourage de toutes ses forces le retour à la terre. II soutient les E.I.F. dans leur belle oeuvre et leurs créations de Fermes-Ecoles. Il aide directement, au début de 1942, un groupe de jeunes gens à louer une ferme : ferme de Saint-Germain, dans l'Ain, où, suivant les époques, 15 à 25 jeunes peuvent trouver un refuge et travailler. Mais, un jour le 19 mai 1944, les Allemands arrivent et fusillent cinq malheureux, dont M. Aron Wolf, un des meilleurs élèves sortants de l'École Rabbinique, et qui allait régulièrement à la ferme pour instruire ses camarades.
Sur la proposition de Monsieur le Grand Rabbin de France, et après avis du Directeur de l'Ecole Rabbinique, le Consistoire Central l'a nommé Rabbin à titre posthume, et s'occupe de sa jeune femme et de son bébé.
Malgré toutes les difficultés, le moral est toujours exemplaire. Mais les Communautés veulent des directives, et le Consistoire Central a besoin d'être renseigné pour agir.
C'est alors que sont créés les délégués régionaux, membres du Consistoire Central ou hommes de bonne volonté ; ils viennent régulièrement à Lyon, de tous les grands centres de la zone non occupée, et, grâce à eux et à leurs adjoints, une liaison s'établit entre les Communautés et le Consistoire Central, et aussi entre toutes les Communautés, puisqu'à la même table, tous les représentants sont réunis. Ce sont des séances du plus haut intérêt, où tous les problèmes d'actualité sont traités, toutes les directives données, et on peut dire que jamais le Central et les Communautés ne se sont sentis si près les uns des autres, unis dans l'angoisse commune.
Face aux persécutions
Mais les voyages deviennent dangereux, et, au grand regret de tous, ils doivent être interrompus.
La liaison, cependant, est maintenue, car il y a la "Sixième" Vous savez ce que fut cette Sixième, pépinière de héros, qui, tant en zone Nord qu'en zone Sud, rendirent tant de services, sauvant tant de Juifs, leur fournissant l'argent, les faux papiers, les hébergeant, les camouflant, ou les faisant passer en Espagne ou en Suisse.
Notre émotion est grande en songeant à ceux qui travaillèrent avec nous, et que nous ne reverrons plus : le Rabbin Samy Klein, Marc Haguenau, chef de la Sixième ; Claude Gutman, Donoff, et combien d'autres, dont nous ne savions souvent que le prénom, un prénom qui n'était pas le leur, et qui ont disparu à jamais.
Ce furent vraiment des Hommes de Dieu, qui se sacrifièrent volontairement pour la liberté des autres ; grâce à eux, des centaines et des centaines de Juifs seront encore en vie ; nous leur en devons une reconnaissance infinie.
Avec eux, et avec d'autres hommes de bonne volonté, le Consistoire Central peut continuer clandestinement à défendre le judaïsme, et à venir en aide à tous ceux qui ont besoin d'un appui moral, d'un appui financier, d'un conseil, on peut dire alors, à tous les Juifs.
Mais le Consistoire Central se doit aussi de faire entendre sa voix. Sortant du rôle purement religieux que lui assigne la loi de 1905, il proteste contre toutes les lois dites raciales.
A chaque nouveau décret, à chaque nouvelle injustice, le Consistoire. Central répond par une protestation écrite, qui est portée à Vichy, et remise en double exemplaire au Cabinet de celui qu'on appelait le Chef de l'État, et au Cabinet du Président du Conseil.
Et. Messieurs, il faut que vous sachiez bien, — car il y a eu souvent des malentendus sur ce point, et la vérité complète doit être exactement connue de tous, — il faut que vous sachiez bien que le Consistoire Central, dans toutes ses protestations, s'est occupé également de tous les Juifs, quels qu'ils soient. Lorsque les Juifs étrangers sont systématiquement arrêtés en zone Sud, au mois d'août 1942, ne se contentant pas d'une protestation écrite, une délégation est constituée : composée de Monsieur le Grand Rabbin de France, M. Isaïe Schwartz, du Président Adolphe Caen, du Professeur Oualid et de moi-même, et accompagnée du Conseiller juridique du Consistoire Central, Maitre Robert Kiefé, elle se rend à Vichy, le 25 août 1942, ne peut être reçue par Laval, retenu ce jour-là par la réunion des maires, a un entretien assez long avec le chef de cabinet de Laval, et remet entre ses mains une protestation solennelle.
La copie de cette protestation, signée du Grand Rabbin de France et du Président Jacques Helbronner, est trouvée par les Allemands, lors d'une perquisition, à Marseille, dans les bureaux de l'U.G.I.F., après l'arrestation du regretté Raymond-Raoul Lambert, en décembre 1943. C'est peut-être elle qui est à l'origine du péril grave où se trouva M. le Grand Rabbin de France, et aussi de l'arrestation, de la déportation et de la mort de notre regretté Président Jacques Helbronner.
Aide aux Juifs étrangers comme aux Juifs français
Dans toutes les villes de France, où tous les Juifs sont indistinctement traqués, nul ne fait différence entre eux pour essayer de les sauver, A Lyon même, lorsque plus de cent enfants de Juifs étrangers sont réunis, en septembre 1943, au camp de Vénissieux, pour être déportés, tous, grands et petits, rivalisent d'efforts pour leur porter secours, les arracher aux Allemands; les cacher dans la ville, les soustraire à la police française d'Angeli, et on réussit à les faire fuir au moment même où, à la Croix-Rousse, les cars de police viennent les chercher. Tous les enfants furent sauvés.
Lorsqu'à cette même époque, des centaines de Juifs étrangers viennent chercher asile dans la Synagogue du quai de Tilsitt, qui, pendant des semaines, s'occupe chaque jour de leur trouver un abri, de les nourrir, de les cacher, de les faire fuir, après les avoir munis de faux papiers et d'un peu d'argent ? Qui ? Une équipe ardente, ayant à sa tête le Président Meiss, le Parness de Metz, Eugène Weill ; le docteur Revel, de Strasbourg : le Parisien Gilbert Manuel ; le Lyonnais Robert Lehmann ; le Consistoire de Lyon ; les membres du Consistoire Central présents à Lyon, aidés de combien d'Éclaireurs, d'hommes et de femmes dévoués : ceux de l'Alsace et ceux de la Lorraine, ceux de Paris, et ceux de toute la France !
Qui, après avoir lutté toute une soirée et une partie de la nuit, contre les policiers, voulant faire une perquisition dans le Temple et arrêter les Juifs qui s'y trouvaient, reçoivent l'ordre de se présenter, le lendemain matin, dès l'aube, à la Police judiciaire ? Le regretté Albert Borach, déporté depuis ; Marcel Lévy, et moi-même ; et nous ne devons de ne pas avoir été emprisonnés qu'à une protestation énergigue du Président Helbronner à l'Intendant de Police. Au surplus, cet Intendant alla chercher lui-même au Dépôt les Juifs étrangers arrêtés dans la nuit, et les ramena lui-même à la Synagogue.
Il en est ainsi dans tout le pays et les Juifs français, partout et toujours, viennent au secours de leurs coreligionnaires étrangers.
Pour les Allemands, aucune distinction entre les uns et les autres : des Juifs à détruire.
Pour nous, aucune distinction non plus : des Juifs à sauver!
Mais il suffit de rappeler le Lévitique : "Aimez l'étranger, parce que vous fûtes étrangers dans le pays d'Égypte" ; et aussi : "Lorsqu'émigrera vers toi un étranger sur ta terre, tu ne lui feras pas d'injure. L'étranger qui demeure avec vous sera pour vous comme un de vos concitoyens. Tu l'aimeras comme toi-même."
Dans ces épreuves, nous connûmes l'appui du cardinal Gerlier et de son clergé ; du Pasteur Boegner et de ses pasteurs ; de l'Armée du Salut ; d'amis connus et inconnus de toutes confessions. A ceux-là, combien de Juifs doivent de ne pas être arrêtés ; combien leur sont redevables d'un incontestable réconfort moral.
Le Consistoire Central continue son œuvre officielle ou clandestine, jusqu'au jour où ses locaux sont fouillés par la Gestapo, puis occupés par la Milice. Il faut alors tenir des réunions clandestines, quelquefois décommandées à la dernière seconde par un avertissement de danger, et nous devons rendre un hommage particulier au courage et au dévouement de notre Secrétaire général et de son adjoint : MM. Albert Manuel et Marcel Sachs. Le Président Meiss les priait de ne plus venir rue Boissac : comme lui, ils restèrent à leur poste. Notre personnel suit leur exemple. Tous, heureusement, sont là. Seule, manque à l'appel une de nos dactylos : Mlle Marcelle Lévy, d'un dévouement sans égal, arrêtée en juillet 1944, déportée, et que nous ne reverrons sans doute jamais.
Ce sont, ensuite les jours d'attente, les massacres de Juifs dans les prisons, le débarquement, l'avance des troupes alliées, la Libération de Lyon...
Le Consistoire Central rentre rue Boissac et célèbre dans ses locaux le premier service religieux après la Libération, la Synagogue de Lyon ayant été saccagée. Le Consistoire Central reprend la tâche qu'il n'a pas interrompue.
10 octobre 1944 : Retour du Consistoire Central à Paris.
En novembre 1945, les élections. Installation du nouveau Consistoire. Élections du bureau. M. le Baron Edouard de Rothschild est nommé Président d'honneur, M. Raoul Bloch-Laroque, Vice-président honoraire, pour les services que tous deux ont rendus au Judaïsme et au C. C. M. .Albert Manuel est nommé Secrétaire général honoraire pour les services rendus au Consistoire Central pendant l'occupation,
Enfin, continuation du travail. Vous pouvez vous douter, Messieurs, de la tâche considérable qui se présente. Les événements ont entraîné le Consistoire Central bien loin de la Loi de 1905, et il est considéré actuellement par les Pouvoirs publics comme le représentant officiel, pour toutes les questions, du Judaïsme Français.
De ce fait, des tâches multiples lui incombent, amenant au reste avec elles tous leurs soucis et toutes leurs difficultés.
A travail nouveau, il faut des méthodes nouvelles.
C'est pourquoi le Président Adolphe Caen fait adopter la création d'une "Commission de Rénovation". Il en assume la Présidence générale, et elle est divisée en trois sections :
Section administrative, présidée par M. Pierre Geismar ; Section de propagande, présidée par M. André Weil ; Section religieuse, que j'ai l'honneur de présider.
Ces trois sections sont composées de membres du Consistoire Central ; mais elles ont appelé à siéger dans leur sein un certain nombre de personnes qualifiées par leur expérience ou leurs connaissances spéciales.
Les rapports de ces trois Commissions ont été soumis à la Section Permanente, qui les a adoptés mercredi dernier, après quelques modifications.
La partie religieuse a été longuement méditée par les Rabbins, dont chacun a reçu une copie du rapport, et elle a été étudiée au Congrès rabbinique, le 24 juin.
Tous trois, enfin, ont été discutés hier à la séance plénière du Consistoire Central.
Les anciennes Commissions, qui ont fait leurs preuves, sont maintenues ; elles aident le Président, dont la tâche est lourde. Ce sont : la Section Permanente, dont nous connaissons le rôle considérable, et qui, dans les jours graves, devient véritablement permanente ; et la Section financière, dont je n'ai pas besoin non plus de vous décrire l'importance... et les soucis.
La Commission religieuse. est un peu modifiée. Elle est présidée par le Grand Rabbin de France ; mais elle a maintenant comme vice-président un membre du Central, ce qui permet une liaison plus étroite entre l'élément religieux et l'élément laïc, partant une plus grande possibilité d'action, et une accélération dans les réalisations.
Elle s'occupe du corps rabbinique, de son classement, de son avancement. Les Rabbins, se sentant mieux suivis dans leurs travaux et dans leurs efforts, y gagnent l'autorité morale et un encouragement constant.
Elle s'occupe aussi de l'École Rabbinique, de son recrutement, de son fonctionnement, du bien-être des élèves.
Elle comporte deux sous-commissions : Instruction religieuse d'une part, Publications de l'autre.
l'Instruction religieuse.
Vous savez que le Consistoire Central s'est toujours occupé et préoccupé de l'Instruction religieuse. Pécuniairement et moralement, il a toujours aidé les Communautés dans cette tâche ingrate et difficile. Mais la guerre et l'occupation ont amené, en cette matière, des catastrophes : les locaux de cours ont été détruits, les livres pillés, les professeurs déportés.
Tout est à reprendre à pied d'œuvre. Vous imaginez le budget nécessaire. Aussi, le Congrès International, qui s'est tenu à Londres au mois de février 1946, et où le Consistoire Central avait envoyé des délégués, s'est ému de cette détresse. Il a décidé de faire une enquête dans tous les pays d'Europe. Pour la France, c'est l'Alliance Israélite qui a été chargée de réunir tous les groupements s'occupant de l'Instruction religieuse, c'est-à-dire le Consistoire Central et l'Aumônerie de la Jeunesse Juive, l'École Rabbinique, l'École Maïmonide, Yesehouroun, Mizrahi, la Jeunesse Libérale Israélite, la Fédération, l'O.S.E., l'O.R.T., l'Union des Intellectuels Juifs, le Vaad Hachinouch, etc. Ensemble, nous étudions les méthodes d'enseignement, les livres, le matériel scolaire, la formation des professeurs, et aussi les dépenses que cela comporte.
Les rapports doivent être déposés en juillet et envoyés en Angleterre et aux États-Unis. Le Congrès international se réunira à Paris dans les premiers jours de septembre, et l'on pense que si les groupements français arrivent à faire un effort, les Anglais et les Américains les aideront de leur côté.
Nous espérons pouvoir ainsi redonner un grand développement à l'éducation juive et à l'instruction religieuse, toutes deux inséparables et bases fondamentales d'un renouveau du Judaïsme.
Publications
Nous venons de vous dire la grande détresse en livres. Il n'y en a plus, et on ne peut s'en procurer que très difficilement. Le Consistoire Central étudie depuis plusieurs mois la possibilité de faire éditer ou d'éditer lui-même les livres nécessaires : livres d'instruction, livres d'études, ou de documentation. Des pourparlers sont en cours, et nous espérons arriver bientôt à une solution favorable.
Et puisque nous parlons imprimerie, je vous dirai que le Consistoire Central s'occupe de faire reparaître l'ancien Univers Israélite. Là aussi, nous rencontrons des difficultés de personnel de la Rédaction, papier, et, surtout, fonds importants nécessaires. Nous pensons arriver bientôt à un résultat.
Un certain nombre de Communautés et de Rabbins ont réussi à vaincre les obstacles, et, souvent, avec l'aide pécuniaire du Consistoire Central, ont pu faire paraître, soit un véritable journal, comme, par exemple, l'Unité, soit un simple bulletin d'information. Toutes ces initiatives sont à encourager.
A défaut de ce journal, que nous n'avons pas encore pu faire paraître, la Commission d'Information du CR.I.F. et le Centre de Documentation subventionné par le Consistoire Central, font paraître le Bulletin du Centre d'Informations, ronéotypé à l'origine, mais dont les deux derniers numéros, tirés à 1.500, sont imprimés. On peut y lire avec une documentation très complète, tout ce qui concerne le Judaïsme français et étranger.
L'Aumônerie de la Jeunesse Juive, filiale du Consistoire Central, coordonne l'activité des mouvements de jeunesse religieuse : E.I.F., Yeschouroun, Mizrahi. Elle édite Les Cahiers de l'Aumônerie, destinés à tous ceux, qui sont moyennement instruits dans le Judaïsme, et les Publications du Centre de Documentation Yavné qui, sous la direction du Rabbin O. Wallach, dispensent une nourriture spirituelle du plus haut intérêt, et de la plus grande valeur.
Enfin, le dernier-né de l'Aumônerie, L'Arche de Noé (son slogan : "POUR INSTRUIRE ET AMUSER,VOICI L'ARCHE DE NOE") est destiné aux enfants de 8 à 14 ans.
Nous souhaitons prospérité à ces trois publications et réussite à tous ceux qui s'en occupent avec tant de désintéressement.
Notre Secrétaire général honoraire, M. Albert Manuel, avait publié un volume très documenté : Les Israélites pendant la guerre de 1914-18. Il a repris le même travail pour la guerre de 1939-40. Si vous n'avez pas reçu les fiches où doivent être inscrits les services de guerre, les citations des Israélites que vous connaissez, envoyez-lui directement les renseignements que vous possédez. Il est fort important de savoir la part glorieuse des Israélites pendant la guerre. Faites de même pour tout ce qui concerne les déportés dont nous voudrions établir des listes complètes. Souvent il n'existe plus aucun membre d'une famille, et il n'est plus possible d'être renseigné que par leurs amis. M. Manuel a entrepris un autre travail : Le rôle des Israélites dans la Résistance. Envoyez-lui également sur ce sujet toute la documentation que vous pouvez connaître. Aidez-le à construire ce monument à la gloire des Juifs, de tous les Juifs.
La Voix d'Israël, fondée et dirigée par M. Léon Algazi, qui, à Lyon, avait créé le "Centre d'Etudes", œuvre des plus intéressantes et qui rendit de grands services aux intellectuels juifs frappés par le statut, a repris ses émissions. Vous pouvez, tous les vendredis, à 14 h 5, entendre la musique religieuse et une conférence. C'est pour le moment le seul lien intellectuel juif qui rattache oralement Paris à la province et à l'étranger.
Enfin, je vous signale une dernière commission : celle de la révision des statuts. Un certain nombre d'articles doivent être modifiés pour répondre aux nécessités actuelles. En particulier, l'Algérie, qui compte maintenant une population juive de plus en plus importante, souhaiterait avoir une plus ample représentation au Consistoire Central.
Journée du Souvenir
Un dernier mot sur l'activité intérieure du Consistoire Central. Il a fait célébrer au Temple de la rue de la Victoire, le 26 juillet 1945, une cérémonie funèbre à la mémoire de son regretté Président, Jacques Helbronner, et Madame Helbronner, cérémonie à laquelle ont assité le vice-président du Conseil d'Etat, M. Cassin, qui est également président de l'Alliance Israélite, et de nombreuses personnalités officielles.
Le lundi 24 juin a été célébré une autre cérémonie funèbre, dédiée aux cinquante-sept Rabbins ou Ministres du Culte, fusillés ou morts en déportation.
Une plaquette avec le portrait des Rabbins et une notice biographique sera éditée à cette occasion.
Enfin, le Consistoire Central a décidé que chaque année une journée spéciale rappellera le souvenir de tous ceux qui sont morts pour la France, victimes de la barbarie allemande. Chaque année, les Juifs de France se réuniront dans leurs maisons de prières, le premier
dimanche des Seli'hoth, ou suivant la date des fêtes, le dimanche entre Rosch-Haschana et Kippour, période de si intense émotion religieuse, et dont aucun Juif, quelque détaché qu'il soit de la religion, ne perd jamais le souvenir. Les fidèles imploreront Dieu pour le repos de l'âme de tous ceux qui ne reviendront plus. D'année en année, se perpétuera le souvenir de tous nos martyrs ; les générations futures connaitront les souffrances qu'ils ont endurées.
Cette année, cette cérémonie aura lieu le 22 septembre, et pour Paris, au Temple de la rue de la Victoire, à Il heures. Le Gouvernement y sera convié.
M. le Grand Rabbin Liber et M. Robert Sommer ont demandé que, dans l'après-midi de ce jour, des prières soient dites à Drancy, centre d'embarquement pour la mort.
Et cette journée émouvante pourra, pour celui qui le désire, être un jour de jeûne.
Les Rabbins
Messieurs, il serait temps que je vous parle aussi des Rabbins. Le Corps Rabbinique tout entier s'est montré d'un dévouement inégalable pendant l'occupation et depuis la Libération après avoir, pendant la guerre, accompli tout son devoir, comme nous l'avons vu tout à l'heure.
M. le Grand Rabbin Netter a été promu officier de la Légion d'honneur. M. le Rabbin Champagne a été nommé chevalier de la Légion d'honneur. M. le Rabbin Kapel a reçu la médaille de la Résistance avec rosette.
Le Consistoire Central s'est efforcé d'améliorer la situation du Corps rabbinique. Un statut a été adopté, fixant des classes suivant l'état de mariage, le nombre d'enfants, l'ancienneté, la valeur personnelle, les travaux scientifiques. Les traitements ont été progressivement améliorés. Nous voulons que les Rabbins aient au moins les mêmes avantages qu'un professeur agrégé, et nous souhaitons ardemment y arriver.
Nous espérons aussi que ces améliorations attireront un plus grand nombre de jeunes gens vers la carrière rabbinique.
En revanche, nous prions les Rabbins de se soumettre à une discipline indispensable, sous la conduite de M. le Grand Rabbin de France. Nous leur demandons beaucoup, mais ils savent aussi qu'ils peuvent compter sur nous.
Accessoirement, nous envisageons la création d'un statut spécial pour des Rabbins étrangers, autorisés exceptionnellement à prendre provisoirement la direction de certaines Communautés.
l'École rabbinique
C'est vers l'École rabbinique que vient actuellement tous nos espoirs. Vous savez quelle fut sa vie errante pendant l'occupation. Après de nombreuses tentatives, allant parfois jusqu'à la menace, M. le Grand Rabbin Liber, son Directeur. a pu obtenir progressivement le départ de tous les réfugiés qui, littéralement, "occupaient" les locaux de la rue Vauquelin. Inutile de vous dire les dépenses considérables devenues nécessaires pour la remise en état des locaux, de l'installation électrique, etc...
Mais l'École renaît, et elle compte actuellement dix élèves. Sept sont entrés à l'âge habituel, mais trois qu'une orientation différente de carrière avait entraîné vers les études profanes, sont entrés à l'École à 28 ou 30 ans. L'un deux est agrégatif de lettres. Ce sont des garçons remarquables, dont le Rabbinat peut espérer beaucoup dans un avenir prochain.
Deux élèves sortants viennent, il y a un mois, d'obtenir le diplôme rabbinique : l'un, M. Chekroun, va partir en Algérie, d'où il est originaire, et nous serons heureux de voir là-bas un Rabbin formé à l'École rabbinique. L'autre, M. Zaoui, est devenu Rabbin de l'Union Libérale. Il a de l'influence sur la jeunesse et nous espérons que, dans un cadre un peu différent du nôtre, il pourra ramener au Judaïsme un grand nombre de jeunes.
Pendant la guerre, le Consistoire Central avait créé à Limoges le Petit Séminaire, sous la haute direction de M. le Grand Rabbin Liber, mais pratiquement dirigé par M. le Rabbin Deutsch. Le Petit Séminaire a fermé ses portes après avoir rendu de grands services pendant l'occupation. M. le Rabbin Deutsch, arrêté pendant un certain temps, fut, à la joie de tous, relâché.
Il faut cependant préparer des élèves pour l'École rabbinique. Nous étudions la réouverture d'un Talmud Tora, ou d'un Petit Séminaire à Paris ou à Haguenau.
Il y aurait peut-être lieu d'envisager une création analogue en Algérie. Ses trois départements peuvent devenir une pépinière de Rabbins.
Nous pouvons songer également pour l'École rabbinique aux élèves du Collège Maimonide. Cette école, qui avait déjà fait ses preuves avant la guerre, a dû, elle aussi, interrompre son fonctionnement pendant six ans. Son Directeur, M. Marc Cohn, partit en 1939 comme lieutenant d'infanterie, et fut fait prisonnier. Pendant sa captivité, il put se livrer à un véritable apostolat, remontant le moral de ses camarades et, par des cours, des conférences, leur faisant connaître et aimer la religion juive. A son retour de captivité, sa tâche urgente fut de rouvrir le Collège Maimonide. L'école compte actuellement 78 élèves. Les études vont de la 6e à la classe de philosophie et de mathématiques. Le programme est celui des lycées et les élèves reçoivent en outre un enseignement religieux complet.
Il existe du reste, à Alger, une Ecole Maimonide, mais dont le fonctionnement est différent de celle de Paris.
Les aumôneries pendant la guerre
Pendant l'occupation, le Consistoire Central avait créé l'Aumônerie de la Jeunesse Juive. Son premier aumônier fut le regretté Rabbin Samy Klein. Sa mort, dans les circonstances tragiques que l'on sait, est une perte irréparable pour le judaïsme français et le Judaïsme tout entier. Le Rabbin Kapel lui a succédé et il s'occupe de ses fonctions avec dévouement. Il a su s'entourer de collaborateurs jeunes et pleins d'ardeur religieuse.
L'aumônerie des camps avait également été organisée. Son titulaire fut le regretté Grand Rabbin Hirschler, qui y témoigna une ardeur et un dévouement dignes des plus grands éloges. Après l'arrestation de celui-ci, le Rabbin Schilli, avec un tranquille courage auquel il convient de rendre hommage, accepta de continuer son œuvre, sachant les dangers auxquels il s'exposait et auquel il exposait sa femme et ses enfants. Nous lui en devons une respectueuse et amicale reconnaissance. Ce service est en partie maintenu, car il y a encore un camp et quelques lieux d'hébergement pour les étrangers âgés ou en instance de départ pour l'Amérique.
Restauration des communautés
Après tant d'années d'épreuves, nous n'avons donc plus à notre disposition que 37 Rabbins, y compris ceux d'Alsace-Lorraine. Actuellement, sans compter l'Alsace-Lorraine, nous avons 21 postes occupés ; il en reste au moins 9 à pourvoir.
Il a donc fallu organiser des circonscriptions rabbiniques compre-nant plusieurs départements, mais les communications ferroviaires ne sont pas toujours commodes ; la tâche des Rabbins est souvent malaisée, et tant qu'ils n'ont pas d'autos à leur disposition, ils ne peuvent, dans leurs multiples communautés, assister aux offices religieux, et aux cours d'instruction religieuse que par roulement,
Nous devons rendre hommage à leur dévouement, et nous souhaitons que les fidèles et les commissions administratives rivalisent de zèle pour les aider dans leurs tâches si multiples.
Les commissions administratives pourront maintenant se reconstituer, et seront organisées pour répondre aux besoins des communautés : ces besoins sont considérables.
En beaucoup d'endroits, les synagogues ont été détruites ; en d'autres, elles sont plus ou moins endommagées. Les objets du Culte ont été brisés ou volés, les Sifrei-Tora lacérés ou disparus, orgues et harmoniums réduits en poussière.
Nous vous rappelons, Messieurs, que les Ministères compétents sont habilités à étudier le remboursement des frais nécessaires à la remise en état des lieux de prières et à la réparation des dommages causés.
Les Communautés ont reçu toutes les indications nécessaires. J'insiste pour qu'elles se mettent en rapport avec les bureaux du Consistoire Central, qui les dirigeront comme il convient, afin qu'elles obtiennent satisfaction sans trop de retard.
Nous devons être reconnaissants aux Communautés ou Oeuvres de Palestine, d'Angleterre et des États-Unis, qui nous ont fait parvenir, pour être répartis dans les Communautés, des Sifrei-Tora, des livres de Prières, des Bibles, des Tephilin, des Thalessim, des Mezouzoth. Une cérémonie solennelle aura lieu le 26 juin pour accueillir dignement les Sifrei-Tora venus d'Amérique, et qui vont être remis en grande pompe aux délégués des Communautés.
Les Communautés, très appauvries, ont eu besoin de l'aide pécuniaire du Consistoire Central, paradoxe étrange car le Central n'est que l'Union des Associations Cultuelles, et il ne tire ses revenus que de ce que lui versent ces Associations.
Le Consistoire Central a pu jusqu'ici faire tous les sacrifices nécessaires, mais il n'a pas de ressources propres, et nous espérons un redressement financier qui permettra à chaque Communauté de régler-elle-même son budget et de subvenir seule à tous les frais du culte, de l'instruction religieuse, de tout ce qui représente la marche normale d'une Communauté.
Création du C.R.I.F.
Messieurs, je vous ai dit que le Consistoire Central était amené chaque jour à déborder le cadre des questions religieuses. Pour pouvoir mieux réussir, il fallait faire l'union entre tous les Juifs résidant en France. C'est là une des idées chères au Président Meiss. Pour cela, il avait établi à Lyon les bases du C.R.I.F., c'est-à-dire du. Comité représentatif des Juifs de France. Le Président du Consistoire Central est de droit le Président du C.R.I.F., et quatre membres du Consistoire Central en font également partie. Il y a deux membres délégués par l'Alliance, un par les mouvements sionistes et deux par la Fédération.
L'idéal eût été que tous les groupements existant en France soient représentés au C.R.I.F. L'union eût été complète, mais il y a toujours des dissidents. Espérons que certaines difficultés pourront être aplanies. Il faut songer à la Conférence de la Paix où le Judaïsme français doit être représenté. La question du Sionisme doit également bien être étudiée avant cette époque.
Le Consistoire Central, vous le voyez, doit marquer sa place en tous lieux. C'est pourquoi le Président Meiss est allé en Amérique en novembre 1944, en Angleterre en février 1946, en Palestine à Pâques 1946. Il a pris contact avec les groupements et les personnalités les plus représentatives de ces divers pays. Cette connaissance mutuelle, cette estime réciproque sont facteurs d'événements heureux,
Le Consistoire Central doit être en rapport avec toutes les associations juives pour pouvoir, de façon constante, étudier en commun les questions concernant le Judaïsme,
En premier lieu nous avons des liens étroits avec les Rabbins et les Consistoires du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle. Pendant la guerre et l'occupation, nombre de Rabbins d'Alsace-.Lorraine se mirent spontanément à la disposition de M. le Grand Rabbin de France. Ils nous ont rendu d'éminents services dont nous leur sommes profondément reconnaissants.
D'autre part, nous avons invité les membres de ces Consistoires à venir assister en observateurs à nos séances, et plusieurs d'entre eux ne manquèrent jamais de se joindre à nous.
Sauvetage des enfants
Pendant les années d'occupation, les enfants des déportés avaient été camouflés d'urgence partout où il était possible. Il fallait surtout sauver leur vie ; on les plaça dans des couvents, dans des familles chrétiennes, à la campagne et à la ville. Nous avons appris qu'il y eut des conversions, trop nombreuses. Beaucoup de ceux auxquels ont été confiés les enfants refusent de les rendre.
Il fallut agir. C'est dans ce but que fut créé le Comité Supérieur de l'Enfance, présidé par Léon Meiss, où siègent le Consistoire Central et les œuvres qui s'occupent des enfants. Les résultats obtenus sont assez encourageants.
En outre, l'Œuvre des Orphelins Israélites de la Guerre, qui avait joué un rôle si important et si utile depuis la guerre de 1914, est appelée ces jours-ci à modifier ses statuts, en vue de leur adaptation aux circonstances nouvelles : assimilation des enfants de déportés et. fusillés pour motifs politiques ou raciaux aux orphelins de guerre.
Nous sommes ainsi assurés que tous les enfants des fusillés et déportés, et de toutes les victimes des Allemands, seront suivis de près et pris en charge légalement par un groupement sur lequel nous pouvons compter.
Peu à peu, vous le devinez, nous arrivons à nous occuper d'oeuvres Sociales. Le programme est immense, même si on le localisait à la jeunesse, et en débutant par des jardins d'enfants.
Nous voudrions voir créer des assistantes spirituelles, complément des assistantes sociales, qui s'occuperaient plus spécialement des jeunes (et également des parents) au point de vue religieux, et les amèneraient à fréquenter les patronages. Deux de ceux-ci fonctionnent déjà à Montmartre, rue Saint-Isaure et rue Pavée, dans le Marais et rendent de grands services. Nous espérons les voir se développer à Paris et en province.
Malheureusement, nous sommes également pour toutes ces questions arrêtés par des difficultés financières. Vous ne pouvez imaginer les sommes astronomiques auxquelles mènent des programmes même peu ambitieux.
Les œuvres américaines multiplient leur aide. Le "Joint" a remis au Président Meiss, en Amérique, 100.000 dollars, soit 5 millions à l'époque, mais l'effort français est indispensable. Tous doivent contribuer à la prospérité de la "Caisse Commune du Judaïsme Français", sur laquelle vous avez été documentés. Les Associations, les particuliers, doivent y participer le plus largement possible.
Ce n'est pas qu'avec des bonnes volontés que l'on peut réaliser l'effort que nous souhaitons tous.
Restauration des communautés
Messieurs, je viens de vous exposer l'activité du Consistoire Central depuis 1939, peut-être un peu longuement. Mais il est bon que vous soyez très exactement au courant de ce que nous faisons, pour que vous puissiez le redire à ceux qui vous ont élus, que par vous ils connaissent l'importance de nos travaux, les buts élevés que nous poursuivons, et qu'ainsi, vous et nous, unis par les liens religieux, par une compréhension mutuelle, par une estime commune, par un désir de bien faire, par une foi ardente et agissante, nous puissions œuvrer- , ensemble pour le relèvement du Judaïsme français.