Voilà, l'équipe
de choc a oeuvré pour la réouverture de la synagogue !
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2015 : projets de restauration
(Résumé du film ci-contre, réalisé en novembre 2015 par Jacques RUCH, 1er adjoint au maire)
Pendant la guerre la synagogue a été occupée par les Allemands et a servi d'écurie ; elle n'a donc pas subie de gros dégâts
Elle a été retapée après la guerre par Fernand Bloch qui était président de la communauté juive de Schirmeck.
Elle a été utilisée jusqu'en 1978-80 par des enfants qui venaient en colonie de vacances.
Puis elle a été laissée à l'abandon pendant vingt ans et elle a subi de graves dégâts des eaux
En 2004, elle a été cédée à la mairie pour un franc symbolique, à condition que la municipalité entreprenne des travaux pour réparer les dégâts . Entre 2005 et 2006 on a refait le toit, les vitraux, et installécune protection des vitraux.
En 2014, les ouvriers de la commune ont entrepris de nettoyer toute la synagogue, pour la remettre en état d'origine, et la faire visiter pendant les Journées du Patrimoine, suite à de nombreuses demandes de visiteurs de la région.
La synagogue a donc été ouverte pour la première fois en 2014 pour les journées du patrimoine et tout au long de la journée, les visiteurs ont afflué. Il en fut de même en 2015 : pour la Journée Européenne de la Culture Juive et les Journées du Patrimoine. A cette occasion, un concert a été présenté dans ses murs.
Le projet de la municipalité consiste à en faire un centre touristiques, joint à ceux du Mémorial de Schirmeck et au camp du Struthof. Elle souhaite également créer dans la synagogue une exposition permanente sur le camp de Schirmeck-La Broque.
La mairie a fait appel à un architecte pour établir un cahier des charges. Puis elle a fait appel à la Fondation du Patrimoine et aux dons privés pour entreprendre les travaux nécessaires.
L'association des amis de la synagogue
de Schirmeck a été créée en 2016.
Son but est de restaurer l’intérieur de la synagogue, et de pouvoir proposer des conférences, expositions, etc… Aussi, nous sommes à la recherche de toutes les informations relatives à la présence Si toutefois vous avez des renseignements qui pourraient se révéler utiles, Cordialement,
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Désaffecté depuis un peu moins d'une vingtaine d'années, ce bâtiment, en fort mauvais état, menace à présent ruine à plus ou moins brève échéance, et - sauf miracle d'une nouvelle utilisation restant à définir - ses années nous paraissent hélas comptées. C'est bien pour cela qu'il nous a semblé de notre devoir de lui consacrer quelques lignes afin qu'il subsiste au moins une trace écrite et illustrée.
Au début de notre siècle, la communauté juive était fort active à Schirmeck, ne serait-ce qu'au point de vue économique, bien qu'elle ne comptât, au recensement de 1905, que 36 personnes, sur une population totale de 1689 habitants, soit à peine 2,13%. Il faut cependant ajouter à ce chiffre les 23 personnes de confession juive demeurant à La Broque, et les 19 de Wisches, qui se retrouvaient toutes à Schirmeck pour le service religieux
La plupart d'entre elles étaient des commerçants et les plus aisées fort infl yuentes. C'est le cas par exemple de Joseph Simonin et de Nathan Lang, ancêtres de plusieurs générations d'industriels ou de négociants textiles. D'autres jouèrent même un rôle politique : Camille Simonin fut conseiller général de 1919 à 1925 et député de 1919 à 1928.
Sur les pierres tombales du cimetière israélite de Schirmeck, nous avons relevé les patronymes suivants dont beaucoup de nos lecteurs, nés avant la seconde guerre mondiale, se souviendront sans doute :
Ces déplacements ne cesseront pas en 1906, bien que la communauté eût enfin réussi à financer sa propre synagogue. En effet, le 22 juin 1905 comparaissaient devant le notaire Hartmann à l'effet d'acquérir l'emplacement nécessaire à sa construction, le vendeur Jules Rémy, marchand de bois, propriétaire des ruines d'une maison incendiée et du verger y attenant, et l'acheteur Camille Simonin, négociant, Président de la Communauté israélite de Schirmeck, représentant le Consistoire du Bas-Rhin.
Les bâtiments, élevés par les architectes Falk et Wolf de Strasbourg, furent inaugurés en présence du grand rabbin Simon Ury, du Président du Consistoire, le Docteur Gustave Lévy et, bien sûr, du rabbin de Mutzig, Aron David Goldstein.
Peu de temps auparavant, le cimetière de Schirmeck avait été agrandi d'une parcelle réservée aux israélites par décision du Conseil Municipal en date du 19 novembre 1893. Cette partie existe toujours et a échappé assez curieusement à la folie destructrice nazie.
La vitalité de la communauté continuera de se manifester bien après l'armistice de 1918, puisqu'en 1925 sera édifié, le long du chemin du Sanatorium, et avec l'aide des israélites aisés de Strasbourg, un bel immeuble (2) destiné à héberger durant les vacances des enfants juifs grâce à l'œuvre Henri Lévy. Les enfants de cette colonie de vacances furent sans aucun doute les derniers "utilisateurs occasionnels" de notre synagogue.
Depuis 1850 environ, des dizaines et des dizaines de synagogues alsaciennes n'ont plus rempli leurs fonctions premières par suite de la disparition des communautés qui les justifiaient.
Beaucoup d'entre elles ont été purement et simplement rasées. Beaucoup aussi ont été rachetées soit par des particuliers, soit par des municipalités. A titre de curiosité, signalons le destin, parfois inattendu, de certaines d'entre elles, en nous tenant au seul Bas-Rhin.
Celle de Bouxwiller sera bientôt un écomusée. Celles de Dambach et Muttersholtz servent de salle de gymnastique. Celles de Diebolsheim, Weinbourg, Schirhoffen et Schwenheim ont été reconverties en maisons d'habitation. Celles de Duppigheim et de Scherwiller servent de hangar pour les pompiers. Celles de Neuwiller-lès-Saverne, de Riedheim de menuiserie. Celle de Gundershoffen de dispensaire et celle de Mackenheim de maison de loisirs, ainsi que celle de Marmoutier. Celle de Romanswiller d'école de musique et celle de Krautergersheim - fallait-il en douter ? - de choucrouterie. Mais les plus nombreuses ont été reconverties en remises de fermes ou hangars agricoles. C'est le cas de celles de Ringendorf, Rothbach, Valff, Zellwiller, Kolbsheim, Ettendorf, Odratzheim, Epfig et Schaffhouse-sur-Zorn.
Quel sera le destin de la synagogue de Schirmeck ?
Les festivités de son inauguration, en juillet 1909, trouvèrent leur écho jusque dans un journal juif de Francfort, le Frankfurter Israelitisches Familienblatt paru le 13 août suivant.
La veille de la cérémonie, qui était un mercredi, une soirée culturelle permit d'apprécier, au cours d'un programme riche et varié, un chanteur d'opéra du théâtre de Mulhouse, L. Loeb. Le jeudi matin, les Juifs de Schirmeck prirent congé de leur ancienne synagogue en y célébrant un dernier culte, puis se dirigèrent en procession vers la nouvelle. Ils n'étaient pas les seuls à se sentir concernés et le journal de Francfort signale que les fêtes de ce jour "ont montré une image réjouissante de la concorde qui règne entre Juifs et Chrétiens" à Schirmeck.
Le maire Vogt procéda à l'ouverture de la synagogue, on y prit place et un premier culte solennel se déroula, au cours duquel prit la parole le rabbin Goldstein, de Mutzig (4).
On n'oublia pas, bien sûr, les "nourritures terrestres" ! La cérémonie fut suivie d'un banquet, avec tous les discours d'usage. Celui du Conseiller consistorial Aron Durlach, de Strasbourg, fut particulièrement remarqué, car il mit en relief toutes les difficultés qu'avaient rencontré le projet et sa réalisation, mais aussi l'attitude encourageante du gouvernement à l'égard de cette entreprise. Il souligna les mérites du président de la communauté israélite de Schirmeck, Camille Simonin, mérites qui valurent à ce dernier le "Kronenorden" (" Ordre de la Couronne") de 4e classe.
Cette journée mémorable s'acheva par un bal. Certains trouveront peut-être que cela constitue un curieux épilogue pour une inauguration de synagogue, mais, après tout, la Bible ne dit-elle pas que le roi David s'est mis à danser de joie devant l'Arche ?
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