Pauline - Bessele Schwartz, juive de Trænheim
Son épitaphe en hébreu m’interpelle à chaque fois. C’est écrit : "Ici repose une femme de valeur et de discrétion dans tous ses « chemins » diadème de son époux et splendeur de ses enfants il s’agit de Bessele épouse d’Azriel Schwartz de Trænheim." Sur sa tombe, en hébreu, est écrit : " Ici repose Un homme d’une entière loyauté qui s’engagea dans [le chemin de] la perfection et dont les actes furent bons et entiers. Il s’agit d’Azriel fils d’Isaac Schwartz de la sainte communauté de Trænheim, décédé Shabath-Kodech 2 elloul 5692 (3 septembre 1932) inhumé le lundi |
Son mari et aussi petit-cousin, Seligmann, n'est pas enterré
à ses cotés mais à Wintzenheim,
Haut-Rhin où il vécut ses dernières années auprès
de leur fille Rose (Rosalie) et leur gendre Samuel PICARD.
En 1921, quand décède Pauline Schwartz, la communauté
juive de Trænheim s'éteignait, l'état civil du
village enregistrait les derniers décès "israélites". Son veuf, alors âgé de 74 ans, retrouva à Wintzenheim
une communauté active où il eut encore la joie de voir grandir
ses petites filles et de leur raconter les sidrot et les fêtes juives
(selon le témoignage de sa petite fille Yvonne LEVY).
La communauté juive de Trænheim est méconnue. Surtout par rapport aux communautés de Westhoffen et Balbronn, les deux proches villages voisins. On sait qu'Isaïe Schwartz, élu grand rabbin de France en 1939, période terrible pour les juifs, est natif de Trænheim et la découverte miraculeuse en 1970 d'un grenier-synagogue magnifiquement décoré a recréé un intérêt pour la communauté de Trænheim. Mais qui étaient les juifs de Trænheim ?
Mon père, Francis Schwartz de Wasselonne, petit-fils de Pauline et Seligmann, aimait évoquer ces familles nombreuses, laborieuses et riches de leur judéité (Yiddisckeit). Nos cousins d'Israël, Gisèle et Michel Bonan, lui avaient transmis des documents généalogiques dont un essai généalogique datant de l'an 2000, réalisé par Pascal Faustini pour un cousin Pierre Schwartz ; un travail impressionnant. Grâce à ces documents et la possibilité de trouver les actes d'état-civil sur le site des Archives départementales du Bas-Rhin en ligne, il m'est paru possible d'écrire un résumé de la vie de Pauline Schwartz et aussi de la communauté juive de Trænheim d'environ l'an 1745 à 1923.
1. Moché-Yaacov surnommé "Yaeckel" serait le premier "SCHWARTZ de Trænheim".
Selon les recherches poussées de Pascal Faustini, les ancêtres
de Yaeckel habitaient Westhoffen depuis au moins quatre générations.
Moché-Yaacov "Yaeckel", né vers 1715 à
Westhoffen, était - le fils de Schmuele
(Samuel), né vers 1685 et décédé avant 1750,
- le petit-fils de Scheye (Isaïe), né vers 1660
et décédé avant 1715,
- l'arrière-petit-fils de Schmuele, né vers 1625 et décédé
avant 1675,
- arrière-arrière-petit-fils de Scheye , né vers 1595
– décédé vers 1660. Scheye est surnommé
"Schwartz Scheye", sans doute est-il noir de cheveux et faut-il
le différencier d'un autre Scheye. Le surnom SCHWARTZ reste dans
la famille et sera pris comme nom de famille par ses descendants en 1808.
Yaeckel aurait eu un grand frère Scheye et trois jeunes frères
: Hirtzel, Raphael et Abraham et sans doute aussi des sœurs.
Moché-Yaacov "Yaeckel" quitte donc Westhoffen pour Trænheim qui n'est qu'à deux kilomètres et où vivent trois familles juives. Les deux villages, ainsi que le village voisin de Balbronn, dépendent de la même famille seigneuriale, longtemps les Hanau-Lichtenberg et depuis 1736 les Hesse-Darmstadt. (source : le livre de André-Marc Haarscher, Les juifs du comté de Hanau-Lichtenberg entre le quatorzième siècle et la fin de l'Ancien Régime ). De ce fait il n'a pas à payer le très coûteux droit d'entrée dans une autre seigneurie. Sans doute a-t-il demandé l'autorisation de s'installer à Trænheim mais il paye la même redevance annuelle.
Mohelbuch : bris [circoncision] de Seligman. A remarquer que Schemouel est de Trænheim et non pas de Westhoffen...!!! |
Dans le livre d'André Aaron Franckel : Mémoire
juive en Alsace – Contrats de mariage au XVIIIème siècle,
résultat de son immense travail de recherche et de traduction des contrats
de mariages (Ketouboth) déposés dans les Notariats
d'Alsace entre 1702 et 1791, on peut lire au chapitre "Marlenheim
– Balbronn" : 17/07/1764 – 10 Thammouz
5524 - fait à Trænheim
Moché-Jacob "Jaeckel" fils de Samuel, veuf de feu Guthel
de Sultzburg - Trænheim
avec Hene Helissa fille de Eliezer veuve de feu Isaac Netter - Bergheim
assistée de Moyse Weyl de Westhoffen
Dot 150 florins - ketouba 225 florins
l'époux s'engage à nourrir les deux filles de sa
femme jusqu'à l'âge de treize ans. Les deux
filles d'Isaac NETTER et Hené s'appellent Rechel
(Rachel), née en 1750 et Rivka, née vers 1755.
Cinq ans plus tard, nouveau mariage :18/12/1769 –
8 kisslev 5530 - fait à Trænheim
Azriel "Seligman" fils de Moché-Jacob "Jaeckel" fils de Samuel - de Trænheim
avec Rechel fille de feu Isaac Netter et de Henné fille de Eliezer
épouse de Moyse-Jacob "Jaeckel" originaire de Bergheim
- Trænheim.
Le père apporte la moitié d'une maison étant entendu
que s'ils ne peuvent vivre ensemble, Azriel devra quitter la maison
et ne pourra prétendre à aucune participation pour un loyer.
Si Moché-Jacob décédait, sa femme pourrait habiter la
maison durant son veuvage. Dot 150 florins - ketouba 600 florins
Jende , la fille de Yaeckel et Güttel, se marie avec Abraham
Netter, un petit cousin d'Isaac Netter, le premier époux
de Hene Helissa, et part habiter à Bergheim. La transcription de la
Ketouba est au chapitre "Bergheim" du livre d'A.A.
Franckel : le 25/06/1771- 8 Thammouz 5331
Abraham Netter fils de feu Isaac - Bergheim
avec Jendel fille de Jacob - Trænheim
Dot 300 livres
Les montants des dots ne sont pas importants, les familles ne sont pas riches. Azriel dit Seligmann est ferrailleur, il fait le commerce de vieux métaux sans doute en colportage, un de ces "petits métiers" accessibles aux juifs si importants pour l'économie à la campagne D'après A.A. Franckel, 100 florins correspondaient à la nourriture et l'entretien d'un couple, sans le logement, pendant un an mais les rabbins de l'époque ont voulu que la valeur de la ketouba ne soit pas inférieure à 600 florins quels que soient les apports de la femme.
Dénombrement des Juifs de Trænheim en 1784 (la 7ème famille est à la fin du volume) |
La deuxième famille est celle de Nathan.Nathan,
fils de Lehman de Trænheim, est décédé avant 1776.
Sa veuve Feigel, fille d'Elias de Valff
et trois fils : Nathan (Gimbel en réalité) né en 1752,
Jacob né en 1757 et Meyer né en 1759, sont les membres de la
sixième famille. L'ainé Baruch, né en 1751, est le chef
de la cinquième famille. Voici la transcription d'A.A. Franckel de
son contrat de mariage avec Dina (SCHNEIDER) de Balbronn :05/08/1776
- fait à Trænheim
Barouch fils de feu Nathan assisté de sa mère Feigel Elias -
Trænheim
avec Dina fille de Naphtaly "Hirtzel" fils de Juda - Balbronn
La mère de l'époux s'engage à loger gratuitement
le couple pendant dix ans. Si la mère et le couple ne peuvent vivre
ensemble, la mère devra donner 6 florins par an pour payer un loyer.
Dot : 300 florins - ketouba : 600 florins
La troisième famille, qui est aussi la 3ème
du dénombrement de 1784, est celle de Seligmann soit
celle d'Azriel dit Seligmann fils de Jacob (Yaeckel),
son épouse Rechel et leur quatre premiers enfants.
Selon Pascal Faustini, il y a de fortes probabilités que le chef de
la première famille : Jacques Schmulen soit "Yaeckel"
– Moché-Jacob fils de Samuel, le père d'Azriel dit
Seligmann.
En 1808, Azriel Seligmann (descendant de Schwartz Scheye) prendra le nom patronymique
d'Israël Schwartz, sans doute le prénom
est-il imposé par l'officier d'état-civil, Azriel
étant un prénom typiquement juif. Rechel devient logiquement
Rachel NETTER (écrit Nêtre dans certain actes
d'état-civil).
3. Les six enfants d'Azriel dit Seligmann et Rechel (Schwartz).
Catherine (Goldele), née en 1816
à Trænheim est la fille de - Rosine-Reisel, fille
de Catherine Golten LEVY et Abraham WILLARD de Niedernai et de
- Nephtali-Hirtzel, fils de Dina SCHNEIDER et Baruch LANG. Isaac,
né en 1809, est un fils de Bessel Netter et Samuel Schwartz. Il exerce
la profession de boucher comme son père.
Ce mariage est la seule alliance matrimoniale entre les Lang et les Schwartz
qui cohabitent à Trænheim.
Le couple va avoir douze enfants : Seligmann né en
1838 ; Hypolite-Baruch né en 1840 ; Julie-Guittel
née en 1841 ; Adele née en 1843 ; Abraham
né en 1845 – décédé à 6 mois ; Minna-Dinné
née début 1847 ; Sophie née
fin 1847 ; Jacques décédé à la
naissance en 1848 ; Charles né en 1850 ; Fanny
née en 1852 ; Pauline née en 1855 et Schul
né en 1857 – décédé à 3 semaines.
Les prénoms commencent à être laïcisés, une
obligation de l'état-civil.
Les enfants grandissent à Trænheim avec leur tante Florette Lang, célibataire et les enfants d'Abraham et Baruch Lang, frères de Pauline, ceux de Seligmann Schwartz, frère d'Isaac, ceux des cousins Jacques (Jacob), Isaac et Abraham fils d'Emmanuel Schwartz ainsi que les enfants KAHN (Jacques Meyer Kahn, instituteur israélite, s'est installée à Trænheim en 1826).
Pauline-Bessele est née le 1er janvier 1855. Dans ses jeunes années, la famille a le malheur de perdre Mina-Dinné, 12 ans, le 20/10/1859 et Hypolite-Baruch, 18 ans, le 29/10/1859 soit neuf jours après. Catherine-Goldele décède le 26/03/1860 à l'âge de 44 ans. Isaac ne se remarie pas. Sans doute, la grande sœur Julie-Guittel, 19 ans, reprend-elle les charges ménagères familiales, Sophie et Fanny sont placées jeunes comme domestiques dans des familles juives à Paris, ville où elles se marieront. Seligmann et Charles deviennent bouchers, Seligmann à Westhoffen où il élèvera une très nombreuse famille et Charles à Trænheim.
5. Allemands !
En juin 1871, les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle intègrent l'empire allemand suite à la défaite de la France lors du conflit Franco-prussien de 1870. De nombreuses personnes optent pour la nationalité française et partent.
Ce qui n'est pas le cas de la plupart des familles juives de Trænheim.
Soudée par des liens familiaux et amicaux, la dizaine de familles vivait
profondément son judaïsme autour de son petit oratoire, moins
flamboyant que le grenier-synagogue du 18ème siècle mais suffisant.
Ne risquent-ils pas de perdre leur judéité en s'éloignant
de la campagne alsacienne ? Elles vivaient en bon voisinage avec les familles
chrétiennes, catholiques et protestantes, du village et en bonne relation
avec leur fidèle clientèle. Certainement, y avait-il aussi du
"Richess", de la "méchanceté"
vis-à-vis d'eux de la part de certains individus où d'organismes
mais cette difficulté, ils la connaissaient
Ce qu'ils n'osaient faire : quitter l'Alsace ; des jeunes le feront plus tard pour d'une part échapper au service militaire dans l'armée allemande et d'autre part trouver d'autres (de meilleurs ?) horizons.
Lors du recensement de la population de 1866, il y avait 13 familles juives
et 51 personnes sur 123 familles et 540 personnes habitant Trænheim.
Lors du recensement de 1880, il y a 11 familles juives et 46 personnes pour
une population de 116 familles et 449 personnes sachant qu'il n'y
a eu peu d'Allemands venus habiter la campagne alsacienne comme ce fut
beaucoup le cas en ville, à Strasbourg notamment.
Le dernier recensement de population, celui de 1885, décompte 11 familles
juives et 56 personnes pour une population de 144 familles et 526 personnes.
Les LANG et apparentés, si nombreux
à Trænheim au début du 10ème siècle, peu à
peu avaient quitté le village.
Il reste : Adelheie, fille ainée d'Eve et Baruch
Lang, mariée en 1875 avec Abraham Blum originaire de Westhoffen. Le
couple Blum aura neuf enfants. Abraham Blum décède en 1915,
à l'âge de 68 ans et Adelheie décède en 1920
à 72 ans ; tous deux à Trænheim.
Les KAHN : Henri, Isaac, Léopold et Pauline (épouse Samuel) vivent avec leurs familles à Trænheim. Le décès d'Henriette Kahn, fille d'Isaac , le 3/12/1921 à l'âge de 51 ans, est le dernier acte d'état civil concernant un individu de religion "israélite" à Trænheim.
Les SCHWARTZ : Les fils de Samuel et Emmanuel Schwartz restent à Trænheim sauf Seligmann (Azriel), le plus jeune fils de Bessel et Samuel, son épouse (et cousine) Madeleine (Adel) Schwartz, fille de Léa Bloch et Isaac Schwartz de Balbronn et leurs enfants Rachel née en 1850, Isaac né en 1852 et Babette (Bessel) née en 1856.
Lors du recensement de population de 1866 à Trænheim, outre Seligmann
Schwartz et sa famille, cités plus haut,
habitent : - Schwartz Isaac,
(veuf de Catherine Lang) boucher, 57 ans, Seligmann 28 ans, Julie 23 ans,
Charles 15 ans, Fanny 13 ans et Pauline 11 ans.
- Schwartz Jacques,
revendeur 60 ans et Lévy Madel 60 ans, Seligmann 23
ans.
(Jacques-Jacob est le fils de Guittel Netter et Emmanuel Schwartz
son épouse Mathilde-Madel est la fille de Gütel Bloch et Isaac
Lévy de Schweinheim en Allemagne, leurs deux filles Guittel
née en 1839 et Florette née en 1841 n'apparaissent
pas dans le recensement)
- Schwartz Isaac,
revendeur, 54 ans, et Lévy Zebor,
54 ans, Goetsch 21 ans, Seligmann 18 ans, Minette 16 ans et Abraham 13 ans.
(Isaac est l'aîné des fils de Beyle et Emmanuel Schwartz,
son épouse Zebor (Tsipora) est la fille de Madeleine Weil et Goetsch
Lévi de Valf )
- Schwartz Abraham,
revendeur 39 ans, et Strauss Rosine 39 ans, Pauline 7 ans,
Rosalie 5 ans, Moise 4 ans et Babette 1 an.
(Abraham est le benjamin de Beyle et Emmanuel Schwartz
son épouse Rosine est la fille de Barbe Bauer et Moïse Strauss
d'UhrwillerLe couple aura encore deux fils Emmanuel en 1867 et Simon
en 1870).
Le tableau des "Schwartz de Trænheim jusqu'en 1870"
permet de visualiser les individus.
6. Les familles Schwartz à Trænheim à partir de 1872
Le 22 mai 1872 Julie-Guittel Schwartz se marie civilement avec Seligmann–Azriel
Schwartz. La sœur aînée de
Pauline, âgée de 30 ans, épouse son petit-cousin. Seligmann,
27 ans, est marchand. Il est le fils de Mathilde-Madel et de Jacques-Jacob
Schwartz de Trænheim.
Julie-Guittel et Jacob Schwartz auront six enfants : Emmanuel
né en 1872 ; Samuel né en 1874 décédé
à 15 ans ; Isaïe né en 1876 ; Isaac
né en 1879 ; Heinrich né en 1881 et Mathilde
née en 1885.
Isaïe fut une grande
fierté pour toute la famille. Enfant brillant, il fut envoyé
à Paris où il étudia au Petit Séminaire Israélite
puis à l'Ecole rabbinique de la rue Vauquelin pour devenir rabbin.
Après avoir exercé à Marseille, Bayonne et Bordeaux,
il fut appelé par le Consistoire Israélite du Bas-Rhin, en 1919,
pour devenir grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin ; fonction qu'il assuma
jusqu'en mars 1939, où il fut élu grand rabbin de France. Il
dut négocier la condition des juifs auprès du Maréchal
Pétain et créer moultes institutions d'aide pour ses coreligionnaires
opprimés. Il échappa de justesse à son arrestation par
la Gestapo et, avec son épouse Emma née FRENKEL, vécut
caché jusqu'à la fin de la guerre. En 1945, il reprendra sa
fonction de grand rabbin de France et, jusqu'en 1952, participera à
la reconstruction du judaïsme de France et d'Algérie. Décédé
le 21/07/1952, à 76 ans, le grand
rabbin Isaïe Schwartz est enterré au cimetière de Westhoffen.
Une rue de Trænheim a été nommée en son honneur.
Le 28 février 1873, Florette Schwartz,
se marie avec Goetsch Schwartz Florette, 31 ans,
fille de Madel et Jacob Schwartz, épouse son cousin germain, Goetsch,
27 ans, est marchand. Il est le fils ainé de Zebor et Isaac Schwartz
de Trænheim.
Florette et Goetsch Schwartz auront cinq enfants : Pauline
née en 1874 ; Mathilde née en 1876 ; Mina
décédée à la naissance en 1878 ; Mélanie
née en 1881 , Karl né en 1884 - décédé
à 2 ans et Rachel née en 1885.
Après le décès de Florette en 1891, à 50 ans,
Goetsch se remarie le 04/07/1895 avec Minette fille de Carlotta
ROSE et Feistel JOEDEL de Duttlenheim.
Un petit Julien va naitre, le 09/03/1897 mais Minette décède
deux ans plus tard, elle avait 47 ans.
Goetsch décède le 17/09/1919 à Trænheim.
Julien, 22 ans émigre à New-York au Etats-Unis, le 30/12/1919.
Le 19 avril 1877, Isaac Schwartz, veuf de Catherine-Goldele Lang, le père de Pauline décède à l'âge de 67 ans.
Le 21 avril 1880 Pauline-Bessele Schwartz se marie civilement avec
Seligmann-Azriel Schwartz Pauline a 25 ans lorsqu'elle
épouse son petit-cousin Seligmann, second fils de Zebor et Isaac Schwartz.
Seligmann a 33 ans et exerce l'activité de marchand (ambulant).
Le couple va avoir dix enfants dont je relaterai le parcours plus loin.
Tableaux d’Isaac Schwartz, père de Pauline, et d’Isaac Schwartz, père de Seligmann, peints par leur petit-fils Isidore Schwartz |
Le 13 janvier 1891 Moïse Schwartz se marie avec Fanny Meyer
Le mariage a lieu à Wintzenheim,
Haut-Rhin, le couple s'installe à Trænheim.
Fanny a 24 ans. Elle est la fille d'Eva HIRTZ et Gabriel MEYER de Wintzenheim,
Haut-Rhin. Moïse a 27 ans, Il est le fils de Rosine STRAUSS et feu Abraham
Schwartz.
Le couple aura quatre enfants : Palmira en 1892 ; Renata
en 1893 ; Suzanne en 1895 et Albert en 1896.
Lorsque Fanny décède à Strasbourg le 26 juin 1905 à
l'âge de 38 ans, la famille habite Mutzig.
Le 17 mars 1891, Isaac Schwartz décède à
l'âge de 79 ans.
Son épouse Zebor LEVY, décède l'année
suivante le 28/02/1892 âgée de 79 ans.
Les dernières naissances dans la communauté juive enregistrées
à l'état-civil de Trænheim sont :
- Robert Schwartz fils de Caroline KAHN et Isaac Schwartz,
le 26/07/1910
- Willy Simon Schwartz fils de Rosa ARON et Emmanuel Schwartz,
le 26/10/1910
- Armand Schwartz fils de Rosa Aron et Emmanuel Schwartz,
le 24/09/1912.
Les deux couples ne se sont pas mariés à Trænheim. Emmanuel
et Isaac sont les prénoms de deux fils de Julie et Seligmann Schwartz.
7. Pauline et Seligmann Schwartz
Pauline était épicière et Seligmann marchand. Quand j'imagine Pauline dans son épicerie, me vient à l'esprit l'image d'Irène WEILL née PICARD, (une petite fille de Pauline et Seligman) si avenante dans la petite épicerie de Quatzenheim.
En regardant bien la photo de la carte postale qui représente la maison
familiale des Schwartz, on peut lire "Gruß aus Trânheim Manufaktur-und
Colonialwarenhandlung Seligmann Schwartz" soit "Salutations de Trænheim,
Manufacture et magasin d'articles coloniaux Seligmann Schwartz". Des membres
de la famille posent, avec fierté, pour cette carte postale photographique.
Pauline, l'épicière, vendait en quantité familiale des
produits coloniaux (des épices, des fruits, du riz, du cacao, du café,
du thé ….) achetés en gros.
Au verso de la carte postale photographique est écrit en cursive hébraïque
un message en judéo-alsacien
adressé à "Miss Claire Schwartz Chicago Illinois Amerika".
L'adresse est en belle écriture cursive latine.
Selon la légende familiale, Seligmann ne savait écrire qu'en
lettres hébraïques. Pauline, qui avait écrit l'adresse,
avait aussi appris à écrire en allemand.
Mon père racontait : "Les tournées de mon grand-père Seligmann, passaient par Scharrachbergheim, Odratzheim, Kirchheim, Marlenheim où il avait un petit dépôt, et retour par Wangen." Il ajoutait : "Par convention morale, les juifs de Trænheim ne faisaient pas de négoce à Wasselonne, le chef-lieu, et ses alentours, afin de ne pas faire de concurrence aux juifs de Westhoffen. C'est pourquoi il travaillait dans ces villages là."
Tels sont les prénoms allemands des quatre filles et six garçons de Pauline et Seligmann Schwartz : Isidor né le 16/12/1880 ; Clara le 09/04/1882 ; Berthilde le 04/02/1884 ; Irma le 18/11/1885 ; Rosalie le 15/06/1888 ; Mirtil le 14/12/1890 ; Lucian le 13/02/1893 ; Camille le 17/12/1894 ; Edmond le 16/11/1897 et Arsen le 05/04/1901.
A Trænheim, debout : Arsène, Rose et Seligman-Azriel assise : Pauline-Bessele |
Pauline ne se remet pas de ses terribles pertes et décède
le 08 novembre 1921.
Seligmann quitte Trænheim en 1923 pour vivre à Wintzenheim chez Rose,
Samuel Picard et leurs trois filles : Yvonne-Merele née
en 1920, Paulette-Bess née en décembre 1921
peu après le décès de sa grand-mère et Irène-Blimele
qui naîtra en 1925.
Le jeune Arsène Schwartz reprend les tournées de son père, se spécialisant en commerce de tissus, jusqu'à son mariage, le 15/02/1827, avec Jenny WEIL de Wasselonne. Ce sont mes grands-parents. Mon père est leur fils : Francis-Camille (Itshak ben Avraham), né en 1930.
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